Le champion national était, hier soir, en compétition en finale du 50 m papillon pour tenter de décrocher sa 3e médaille d'or. Il est venu, il a vu et il a gagné. Tel un conquérant, Salim Iles règne sur les courses rapides de nage libre de la natation méditerranéenne. Bari en 1997, Tunis en 2001, Almeria en 2005. 12 années de domination de la part de celui qui a marqué de son empreinte la discipline. Pas un nageur n'a fait autant que lui depuis la création des jeux en 1951. Dimanche, après sa victoire sur le 100 m nage libre, nous avons pu le rencontrer au village olympique où il réside en compagnie de tous ses camarades de la délégation algérienne. L'Expression: Deux courses, deux médailles d'or. Vous êtes de nouveau le roi de la natation de ces jeux. Je ne suis le roi de rien. Tout ce que j'essaie de faire, c'est d'aller au bout de ce que je m'étais fixé comme objectif. Vous voulez dire par là que les jeux constituaient pour vous un objectif essentiel alors que l'on sait que le grand événement de la natation cette année, ce sont les Mondiaux de Montréal à la fin du mois de juillet? Absolument. Bien sûr, il y a les mondiaux et pour un nageur cette compétition c'est le top mais les jeux c'est une autre compétition à laquelle il faut accorder toute l'importance voulue. Les Jeux méditerranéens c'est important pour le pays, pour le drapeau, pour tous les gens qui sont là ou qui nous suivent à la télévision. Nous nous devons d'être à la hauteur de la confiance qu'ils ont placée en nous. Sur un plan personnel, il y a aussi la défense de deux titres. C'est aussi cela. Il y a là une motivation que les gens ont peut-être du mal à percevoir. On essaie de ne pas se départir de ses efforts, d'être toujours concentré sur le sujet car on sait qu'au fil des années vous devenez la référence, celui que l'on a envie de battre. Je ne pense pas que les nageurs qui sont venus à Almeria soient là pour de la figuration. Eux aussi rêvent de médailles et font tout pour y parvenir. Ce qui fait que vous devez constamment être au mieux de votre forme. Tous ces succès lors des jeux vous semblez les savourer comme quelqu'un qui découvre ce qu'est une victoire. Toute victoire, toute médaille d'or que je remporte me procurent une joie immense. C'est l'aboutissement de tout un travail, d'efforts pour lesquels vous vous êtes sacrifié. En tout cas je peux vous assurer que j'ai toujours la même envie de gagner. Vous parlez de travail et d'efforts. Le Iles d'aujourd'hui doit-il faire appel à son expérience? Elle est utile mais elle n'est pas suffisante. Je peux vous assurer que je travaille davantage par rapport aux efforts que je consentais il y a quelques années. Cette succession de sacrifices ne vous blase-t-elle pas? Absolument pas. Plus je nage et plus je me sens bien. De toutes les manières c'est le prix qu'il faut consentir pour rester à un haut niveau. Je me sens capable de durer encore et les épreuves que j'endure ne me font pas peur. De toutes les façons j'y suis habitué. Dans le 100 m, l'un de vos adversaires était un de vos camarades d'équipe, Nabil Kebab qui avait réalisé le meilleur temps des séries en descendant sous les 50 secondes. Sa performance vous a-t-elle étonné? Non, parce que je connais Nabil et je sais ce qu'il vaut. En outre, la veille au 4x100m nage libre, il avait réalisé une course de toute beauté. Je savais qu'il était en forme et capable de se distinguer. Des deux finales que vous avez remportées laquelle a été la plus difficile? Le 100 mètres. Il ne faut pas oublier qu'il y avait près de moi l'Italien Magnini, c'est-à-dire celui qui a réalisé la meilleure performance mondiale de l'année sur la distance. Il me fallait donc mettre tout le paquet pour éviter toute mauvaise surprise. On vous a vu prendre la tête dès le départ pour ne plus lâcher. Il n'y a guère de calcul à faire dans une course rapide. Vous vous jetez à l'eau et vous donnez tout ce que vous avez dans les bras et dans les jambes. Il y a également un degré de concentration extrême. Le moindre écart vous est fatal. Salim, dans pas longtemps il y aura les mondiaux de Montréal. Peut-on croire à un exploit de votre part la-bas? Je n'ai pas besoin de vous dire que les Championnats du monde sont d'un très haut niveau, bien sûr plus élevé que celui des Jeux méditerranéens. Je vais aller à Montréal avec l'ambition de réaliser un bon coup. Cependant, nul ne pourra vous dire qu'il va faire ceci ou cela. De nombreux facteurs entrent en jeu qui font qu'on peut réussir ou échouer. C'est pourquoi je ne m'avancerai sur aucun pronostic.