Le ministre de l'Energie La bataille que le secteur doit mener, c'est celle de bannir toutes les formes de bureaucratie en optant pour la technique du numérique. Les portes ouvertes de l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), étaient l'occasion pour le ministre de l'Energie Mustapha Guitouni de dresser un sévère réquisitoire sur cette structure considérée comme le coeur palpitant de la tutelle, dans la mesure où toutes les activités qui ont trait au volet amont à l'image des activités de recherche, d'exploitation, de transport par canalisation, de raffinage, de transformation des hydrocarbures, de commercialisation, de stockage, de distribution des produits pétroliers, ainsi que les ouvrages et installations permettant leur exercice, sont des actes de commerce, c'est ce qui ressort des dispositions de l'article 6 de la loi 05-07 relative aux hydrocarbures en général et Alnaft en particulier. Le ministre de l'Energie a fait preuve de rigueur dans son intervention à l'égard de cette agence, en soulignant que «Alnaft doit se mettre au diapason des exigences qu'imposent la situation du pays et le contexte international dans le domaine des hydrocarbures», suggère-t-il. Mustapha Guitouni n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour signifier aux cadres et responsables dans le domaine de l'énergie que «beaucoup d'efforts ont été fournis, mais il reste encore beaucoup à faire», surtout que cette allusion est faite aux responsables du secteur en amont, dont le travail essentiel se fait sentir avec acuité à leur niveau. Il reproche à Alnaft, sa gestion qui reste très bureaucratique et caractérisée par des lourdeurs administratives qui se répercutent sur l'efficacité et la performance de tous les segments du secteur de l'énergie. Dans ce sens, Mustapha Guitouni exige que «Alnaft doit également innover en vue d'améliorer le climat des affaires et l'attractivité du domaine minier et du secteur des hydrocarbures», note-t-il. La bataille de taille que le secteur doit mener mordicus, c'est celle de bannir toutes les formes de bureaucratie en optant pour la technique du numérique tout en indiquant que «la transparence, la prise de mesures adéquates pour mettre un terme à la bureaucratie et la priorité donnée aux solutions gagnant-gagnant doivent prévaloir, car c'est de notre devenir énergétique qu'il s'agit», affirme-t-il. Dans le même sillage, le ministre de l'Energie a déclaré que «le temps c'est de l'argent, les investisseurs étrangers conçoivent de la sorte la relation avec nos structures, on doit se mettre à cette nouvelle exigence», insiste-t-il. Alnaft, selon Mustapha Guitouni, ne pourra plus recevoir les investisseurs dans le domaine des hydrocarbures et minier une seule fois dans la semaine, et les dossiers ne doivent pas attendre 18 mois pour être traités. Guitouni exige le guichet unique, et la réception doit se faire chaque jour. La chute drastique des prix du pétrole ont eu des conséquences néfastes sur la fiscalité et les recettes des hydrocarbures. Cette donne a poussé le ministre de l'Energie à insister sur la nécessité de réviser la loi sur les hydrocarbures pour pallier à cette situation du marché mondial de l'or noir qui connaît une dégringolade sans précédent. Mustapha Guitouni explique cette nécessité de revoir la loi n° 13-01 du 20 février 2013 modifiant et complétant la loi n° 05-07 28 avril 2005 relative aux hydrocarbures, en précisant qu'«il faut de légères modifications juridiques dans la loi régissant ce domaine, afin d'attirer les investisseurs, mais pour autant sans toucher au principe fondamental de la loi en vigueur», pour ainsi dire, les principes auxquels il fait allusion le ministre de l'Energie consistent en l'aspect qui a trait aux décisions souveraines du pays quant aux choix stratégiques dans le domaine des hydrocarbures. Mustapha Guitouni lance un appel à Alnaft pour qu'elle se débureaucratise, et s'intérèsse à d'autres formes pour devenir attractive. Dans ce sens, le ministre demande aux responsables d'Alnaft de songer à trouver d'autres solutions en dehors de l'énergie fossile. Il souligne que «l'on doit réfléchir à l'après-pétrole et songer à exploiter d'autres énergies conventionnelles et non conventionnelle ainsi que le solaire». Le hic dans les déclarations du ministre de l'Energie, c'est que ce dernier a insisté sur la nécessité de rompre avec la culture bureaucratique qui prend une ampleur endémique, en investissant dans le temps comme critère d'efficacité et de rentabilité économique, chose qui ne rime nullement avec la durée que va prendre la révision de loi sur les hydrocarbures. Cette loi sera mise en forme pour ne pas dire en mouture en juin 2018, et elle sera promulguée en 2019. Cette démarche coupe court avec l'idée initiée par le ministre de l'Energie qui consiste à réduire à néant le fardeau bureaucratique qui taraude l'esprit des cadres et les responsables du secteur de l'énergie en général et les partenaires nationaux et étrangers, en particulier. On ne peut pas condamner une démarche quand bien même néfaste, à savoir la bureaucratie et les lourdeurs administratives dans le traitement des dossiers sensibles et stratégiques, quand du coup, la révision de la loi qui sous-tend ce processus ne suit pas, pis encore, elle s'inscrit dans le temps!!