Horst Kohler, ex-président de la République fédérale d'Allemagne Le Maroc ne veut pas reconnaître ses torts. L'accueil froid qu'il a réservé à l'envoyé spécial est la meilleure preuve. Le nouvel envoyé spécial des Nations unies pour la République sahraouie, Horst des réfugiés sahraouis pour une visite de deux jours. Tel qu'il a été programmé par les autorités sahraouies, Horst Kohler, ex-président de la République fédérale d'Allemagne, a été accueilli dans la wilaya d'Assoured où le programme officiel pour sa visite a été concocté. L'envoyé spécial qui a été accueilli à l'entrée de la wilaya par les autorités officielles sahraouies, a eu ensuite droit à un véritable bain de foule. En effet, des foules composées de petits, de grands, de femmes et d'hommes ont pris place de part et d'autre de la rue principale, pour applaudir, fuser des youyous, brandir des banderoles et des pancartes. Les Sahraouis qui maîtrisent dans leur grande majorité plusieurs langues, ont usé de l'espagnol, de l'arabe, de l'anglais, de l'allemand pour exprimer leur principale revendication, à savoir l'indépendance et le recouvrement de leur territoire. Ainsi, on pouvait lire et entendre le long de la route, des slogans, à l'image de «l'indépendance maintenant», «nous voulons recouvrer notre territoire, retrouver nos familles et nos biens», «nous voulons vivre en paix, en amour et en prospérité», «nous sommes pacifiques...». Kohler qui a été impressionné par l'accueil des Sahraouis, a tenu à exprimer son admiration pour ce peuple et réitérer dans une brève allocution tenue sur place son entière disposition et enthousiasme pour résoudre le problème sahraoui. «Je ne suis pas certes un magicien pour prétendre trouver une solution à cette question. Mais je vous promets de faire tout ce qui est en mon pouvoir de le faire pour trouver la solution. Vous savez que cela ne fait pas longtemps que je suis désigné dans ce poste et vous savez aussi que c'est ma première visite que j'effectue ici chez-vous. Ainsi, j'aimerais vous écouter cette foi-ci plus qu'autre chose. Je voudrais en fait me faire une véritable idée sur la situation», a conclu Kohler, en transmettant les salutations du secrétaire général des Nations unies pour le peuple sahraoui. S'exprimant en premier, le président du Conseil consultatif, a demandé à Kohler de constater de visu le vécu des Sahraouis et leur penchant pour le pacifisme. «Nous sommes un peuple pacifique. Nous cherchons uniquement à retrouver notre territoire», a-t-il déclaré. Et d'appeler ensuite l'envoyé spécial des Nations unies à lire dans les yeux des enfants et des femmes sahraouis leur soif d'indépendance. Pour le responsable sahraoui, les Sahraouis en ont beaucoup souffert et enduré et que le moment est venu pour la délivrance. De son côté, la gouverneur de la wilaya d'Assoured, Meriem Sallek, a exprimé l'espoir et l'attente des habitants de sa wilaya de cette visite de Kohler qui a été clôturée par une rencontre avec l'association des femmes sahraouies. Dans la soirée, il va rencontrer la délégation des négociateurs sahraouis. Animant avant-hier une conférence de presse, le représentant sahraoui auprès des Nations unies, Mohamed Boukhari, a indiqué que la visite de Kohler dans les camps sahraouis est une occasion pour les réfugiés sahraouis de réitérer leur conception pour la résolution de cette question. «Nous allons réitérer notre volonté de coopérer avec les Nations unies afin de trouver une solution pacifique pour notre situation, et ce, conformément aux conventions internationales. Faute de quoi, nous allons exprimer notre deuxième volonté, celle d'aller vers la lutte armée». Selon Boukhari, le Maroc ne veut pas reconnaître son tort et préfère encore la fuite en avant. «La façon avec laquelle les autorités et les médias marocains ont accueilli l'envoyé spécial qui était en visite chez eux les 16 et 17 de ce mois est plus que révélatrice», a souligné le responsable. En outre, le représentant sahraoui auprès des Nations unies, a tenu à dénoncer l'attitude de la France en faveur du Maroc et contre le développement du processus.«C'est la France qui bloque le processus de paix dans la région. Il a toujours usé de ses relais pour empêcher le travail des Etats-Unis». Et de poursuivre, «malgré cela, le Maroc a échoué pour vendre sa thèse». Pour preuve, le nombre de pays soutenant le Sahara occidental est en nette augmentation chaque année. Le responsable a félicité, par ailleurs, l'Algérie pour son soutien indéfectible.