Le «nouveau Bayern» d'Heynckes revient très fort, le leader Dortmund expose des faiblesses inquiétantes, et Leipzig est euphorique depuis une semaine. Dominée par Munich depuis des années, la Bundesliga se réjouit de cette concurrence, avant la 9e journée ce week-end. Avec 19 points, le Borussia s'accroche à la première place avant d'aller samedi à Francfort (7e, 13 pts). Mais un faux-pas pourrait permettre à Munich, deuxième avec 17 points, de reprendre seul la tête. Le Bayern joue à Hambourg (15e, 7 pts). A l'affût avec 16 points, Leipzig sera favori à domicile contre Stuttgart (11e, 10 pts). Un regroupement du trio de tête n'est donc pas impossible, avant les chocs au sommet des deux prochaines journées: Munich-Leipzig le 28 octobre et Dortmund-Munich le 4 novembre. Le Bayern se déplace à Hambourg, et au vu des statistiques, on se demande à quelle sauce le HSV sera mangé. Hambourg n'a marqué qu'un point sur ses six derniers matchs, et qu'un seul but lors de ses quatre rencontres à domicile cette saison. Contre le Bayern, les Nordistes n'ont plus gagné depuis 2009. L'entraîneur Markus Gisdol est sur un siège éjectable. Ballottage favorable également pour Leipzig, qui reçoit le promu Stuttgart, déjà à la lutte en deuxième partie de tableau. Dortmund aura à faire à plus forte partie à Francfort. L'Eintracht est une équipe solide qui n'a concédé que 7 buts lors des 8 premières journées. «Nous sommes gonflés à bloc», assure Ralph Hasenhüttl, l'entraîneur de Leipzig. Le RB reste sur deux victoires de prestige, à Dortmund (3-2) et contre Porto en Ligue des champions (3-2) «Nous devons laisser le pied sur l'accélérateur, parce qu'en ce moment beaucoup de choses vont bien. Je n'ai aucune crainte, nous n'allons pas céder un millimètre», ajoute le coach. Le Bayern, en deux matchs depuis l'arrivée de Jupp Heynckes, a marqué huit buts sans en encaisser un, contre des adversaires faibles (Fribourg, 5-0 et Celtic Glasgow, 3-0). Pour un club qui vise le titre et un parcours long en Ligue des champions, l'euphorie n'est toutefois pas de mise: «Je sens l'équipe très motivée, dit Heynckes, mais si nous voulons gagner quelque chose, il faut continuer à travailler.» Les joueurs paraissent heureux du changement d'entraîneur: «Nous prenons de nouveau du plaisir à jouer au football», sourit Jérôme Boateng. Côté Dortmund en revanche, la défaite contre Leipzig et le nul à Nicosie, qui l'élimine quasiment de la Ligue des champions, ont jeté le doute. «Ça fait deux matchs de suite que nous ne gagnons pas et que nous jouons mal, il faut que nous en sortions», a déclaré le capitaine Marcel Schmelzer. A Munich, Heynckes a pris le parti de mettre fin à la rotation systématique de Ancelotti, et de rendre le pouvoir aux cadres. Avec succès jusqu'à maintenant, même si deux «historiques» font défaut pour blessure, le gardien Manuel Neuer (pied) et Franck Ribéry (genou). Leipzig a réussi l'intégration de ses nouvelles recrues. Le Portugais Bruma, le Français Jean-Kévin Augustin ou l'Allemand Kevin Kampl sont devenus bien mieux que des remplaçants. «Si nous corrigeons nos fautes d'inattention derrière, nous avons un bel avenir devant nous», prophétise Hasenhüttl. Le leader Dortmund, à l'attaque brillante, souffre en revanche de problèmes défensifs chroniques, et de l'inconstance de son gardien Roman Bürki. «Il serait trop simple de tout mettre sur le dos de la défense», prévient pourtant l'ancien international Jürgen Kohler dans les colonnes de Kicker, «l'équipe du BvB manque d'équilibre». Avec son pressing très haut, Dortmund réussit bien contre les équipes plus faibles de Bundesliga, mais se fait piéger en contre par les cadors comme le Real Madrid (1-3) ou Leipzig (2-3).