Le don de sang un acte facile, mais ô combien important! Au niveau des hôpitaux et des centres d'hémodialyse, la situation est devenue critique. Dans le cadre de la Journée nationale du don de sang, le 25 octobre de chaque année, l'Association des donneurs de sang de Bouira a inauguré hier son siège. La bâtisse qui faisait office de Mutuelle des personnels de l'éducation nationale et de la culture (Munatec) a été réaménagée afin de recevoir les donneurs dans les meilleures conditions possibles d'hygiène, mais également reposantes. L'inauguration de ce centre se veut un pas vers l'amélioration des conditions d'accueil. A ce propos, le docteur Abdelmalek Sayah dira qu'elles sont en «nette amélioration», tout en admettant le fait qu'un accueil «chaleureux» et une hygiène irréprochable sont des facteurs encourageant les potentiels donneurs de sang. «Le donneur, est un bon citoyen qui vient pour un acte civique et humanitaire et mérite les égards et un accueil à la hauteur de cet acte», signalera-t-il. Pour la circonstance, le président du comité de Bouira qui n'est autre que le secrétaire général de la Fédération internationale donc cheville ouvrière des donneurs de sang, connu pour son abnégation et sa hargne, a voulu tirer la sonnette d'alarme. «La situation est alarmante parce que nous avons de moins en moins de donneurs et de plus en plus de demandeurs», a-t-il confié. Selon lui, la demande dépasse largement l'offre. «Au niveau des hôpitaux et des centres d'hémodialyse, la situation est devenue critique. Les poches de sang se font rares et les malades sont pris dans un engrenage suite à cette situation», a-t-il ajouté. Dans son argumentaire, il citera le cas des cancéreux traités au centre d'oncologie de Bouira. «Un patient qui subit une chimiothérapie, tombe systématiquement en anémie ou en thrombopénie d'où le recours aux plaquettes sanguines qui sont de plus en plus rares faute de donneurs. Nous sommes amenés à utiliser, alors, des plaquettes de synthèse en disposant de moyens rudimentaires et cela ne répond pas aux besoins. Il faut impérativement avoir recours à l'utilisation de la cytaphérèse», a-t-il affirmé. L'EPH de Bouira et malgré les multiples demandes ne dispose toujours pas de cytaphérèse. Selon le docteur Abdelmalek Sayah la culture du don de sang n'est pas ancrée dans la société algérienne qui compte en moyenne 13,7 donneurs pour 1 000 habitants, ce qui est pour le docteur Sayah en deçà des besoins réels. En sa qualité de secrétaire général de la Fids, le docteur Sayah constatera que malgré cette insuffisance de donneurs, l'Algérie occupe le haut du tableau pour le continent africain. «À l'échelle africaine, on est parmi les premiers et je dirais même probablement le premier pays d'Afrique en matière de don de sang», s'est-il félicité avant d'ajouter: «Avec un ratio de 13,7 donneurs pour 1000 habitants, nous sommes devant nos voisins tunisiens et marocains, avec respectivement huit et neuf donneurs pour 1000 habitants et très loin devant certains pays africains comme le Gabon où ce ratio chute à 1,2 donneur pour 1000 habitants, ce qui est dramatique», a-t-il indiqué. Selon le docteur Sayah, l'Algérie compte près de 560.000 donneurs, un chiffre qu'il a qualifié d'encourageant, mais qui reste selon lui en deçà des attentes.