Lors de son audition par la commission de finances et du budget de l' APN, le ministre de l'Energie Mustapha Guitouni a indiqué que «les recettes pétrolières ont augmenté pour atteindre 24 milliards de dollars à fin septembre 2017, soit une hausse de 23% par rapport à la même période de l'année 2016». Selon le ministre, «cette hausse des recettes est due à l'augmentation du prix du pétrole algérien qui s'est établi autour de 51 dollars le baril à la fin de septembre 2017, contre 43 dollars/baril durant la même période de l'année 2016, soit une hausse de quelque 20%». Quant à l'exploitation du gaz de schiste, il a affirmé que «le projet est en cours d'étude et que plusieurs études relatives à ce type d'énergie requièrent des années». Et par conséquent, «l'exploitation ne sera pas entamée à court terme, et que la sensibilisation dans ce domaine est importante, vu la polémique qu'a connue ce sujet». Il a affirmé que «l'exploitation des gaz de schiste assure l'avenir des générations futures», ajoutant que «les technologies employées dans ce domaine ont grandement évolué avec moins de risques environnementaux, citant pour exemple, l'expérience des Etats-Unis d'Amérique où ce type d'énergie est exploité sans porter préjudice à l'environnement et à la population». Il a précisé que «la loi actuelle sur les hydrocarbures a été élaborée au moment où les cours du pétrole étaient élevés et de ce fait la fiscalité pétrolière a été élaborée sur la base de ces prix, mais avec le recul des prix, il est temps de revoir cette loi en vue d'attirer les investisseurs étrangers dans le but de renforcer les réserves nationales en pétrole, notamment après l'augmentation de la demande locale en énergie». Il a souligné que «Sonatrach ne dispose pas des moyens de prospection, d'exploration, de forage, d'exploitation et d'exportation» et que «le groupe n'est pas en mesure de faire face, tout seul, à l'augmentation de la demande locale en énergie». «La consommation locale en pétrole est passée de près de 210 000 barils en 2010 à 420 000 barils en 2017», a-t-il fait savoir. S'agissant des augmentations dans les prix des carburants introduits dans le PLF 2018, il a indiqué que «ces légères augmentations n'auraient pas un grand impact sur l'inflation ou sur le pouvoir d'achat du citoyen», soulignant que «la différence de prix dans le secteur agricole sera pris en charge par le fonds de soutien à l'agriculture». Il a insisté sur la nécessité d'orienter vers l'utilisation du «Sirghaz ou GPL», affirmant que ce type d'énergie aura un effet positif sur l'environnement et sur le citoyen. Il a relevé que «l'Algérie produisait près de 11,5 millions de tonnes de carburants par an (essence, gasoil et kérosène), tandis que le volume de consommation a atteint 15 millions de tonnes, la différence de l'ordre de 3,5 millions de tonnes étant importée avec une facture dépassant 1 milliard de dollars par an». Pour y remédier, il a évoqué la réhabilitation et la modernisation, en cours de la raffinerie d'Alger, la réalisation de deux nouvelles raffineries à Hassi Messaoud et Tiaret et de nouveaux complexes pétrochimiques. Concernant le gaz naturel, «la demande nationale a enregistré une légère hausse au cours des neuf premiers mois de 2017, la consommation des différents clients ayant atteint 31 milliards de mètres cubes, soit une augmentation de 3% par rapport à la même période de 2016», a-t-il précisé. Il a indiqué qu' «une enveloppe de 78 milliards de dollars sera consacrée à l'investissement dans les hydrocarbures durant la période 2017-2021», précisant que «la majorité de ces investissements seront destinés à la prospection et à l'exploration».