La nécessité de réviser la loi sur les hydrocarbures a de nouveau été affirmée par le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, qui a expliqué, avant-hier, à Alger, que l'objectif est d'attirer les investisseurs étrangers et renforcer les réserves nationales en pétrole, notamment après l'augmentation de la demande locale en énergie, précisant dans ce cadre, que la loi actuelle était incompatible avec les dernières évolutions de ce domaine. Répondant aux questions des membres de la commission finances et budget de l'Assemblée populaire nationale (APN), lors de l'audience présidée par Toufik Torech, et portant sur le programme du secteur dans le domaine des énergies renouvelables et les augmentations sur les prix des carburants proposées au projet de loi des finances PLF 2018, outre le programme d'exploitation du gaz de schiste, le ministre a rappelé que cette révision se justifie par le fait que loi actuelle a été élaborée au moment où les cours de pétrole étaient élevés et que la fiscalité pétrolière a été fixée sur cette base. Le ministre de l'Energie a fait observer que «Sonatrach ne dispose pas des moyens de prospection, d'exploration, de forage, d'exploitation et d'exportation et que le groupe n'est pas en mesure de faire face, tout seul, à l'augmentation de la demande locale en énergie. La loi actuelle n'encourage pas les investisseurs étrangers à établir des partenariats avec le groupe à l'instar de ce qui se fait dans les grands pays exportateurs de pétrole». La consommation locale en pétrole est passée de près de 210.000 barils en 2010 à 420.000 barils en 2017, a-t-il fait savoir. Par ailleurs, le ministre a évoqué la réalisation de 4.000 mégawatts en énergies renouvelables à l'horizon 2021, ainsi que le développement des capacités de production d'électricité, notamment avec l'entrée en service de nouvelles stations à l'horizon 2021, d'une capacité totale de 12.400 mégawatts. S'agissant des augmentations dans les prix des carburants proposés dans le PLF 2018, et leurs répercussions sur le pouvoir d'achat des citoyens, le ministre a indiqué que ces légères augmentations n'auraient pas un grand impact sur l'inflation ou sur le pouvoir d'achat du citoyen, soulignant que la différence de prix dans le secteur agricole sera pris en charge par le Fond de soutien à l'agriculture. Il a insisté sur la nécessité d'orienter vers l'utilisation du «Sirghaz», et sur la nécessité de rationaliser la consommation des matières énergétiques produites localement et de les exporter, relevant que l'Algérie produisait près de 11,5 millions de tonnes de carburants par an (essence, gasoil et kérosène), tandis que le volume de consommation a atteint 15 millions de tonnes, la différence de l'ordre de 3,5 millions de tonnes étant importée avec une facture dépassant 1 milliards dollars par an. Concernant le gaz naturel, la demande nationale a enregistré une légère hausse au cours des 9 premiers mois de 2017. Il a ajouté que le groupe Sonatrach avait réalisé 26 découvertes d'hydrocarbures à fin septembre 2017 contre 28 découvertes durant la même période de l'année 2016 ce qui est de nature à consolider les réserves nationales de pétrole et de gaz. A propos de l'exploitation du gaz de schiste, M. Guitouni a affirmé que le projet est en cours d'étude et que plusieurs études relatives à ce type d'énergie requièrent des années, et par conséquent, l'exploitation ne sera pas entamée à court terme, et que la sensibilisation dans ce domaine est importante, vu «la polémique» qu'a connu ce sujet.