l'Etat va proposer des logements à la location. Mais à quel prix? Une question fondamentale vu qu'actuellement le marché locatif est complètement déstructuré, manquant d'outils de régulation et de cadre réglementaire précis. L'offre étant en deçà de la très forte demande, la location en Algérie est l'une des plus chères au monde. Le prix d'une simple location équivaut à 2 fois le Snmg et cela sans parler de la difficulté des petites et moyennes bourses à mobiliser un an de loyer exigé par les propriétaires. Avec l'annonce du ministre de l'Habitat de la nouvelle formule destinée à la location de logements qui sera introduite dans le marché locatif, les prix devraient être revus à la baisse. Mais pas seulement, la Fédération des agences immobilières (Fnai) propose de fixer le prix de la location proportionnellement aux salaires des postulants pour cette nouvelle formule. Autrement dit, un ratio entre le prix de la location et le revenu disponible sera fixé pour estimer l'accessibilité du logement. Cette proposition, faite hier, par le porte-parole de la Fnai, Abdelhak Aouidet, va permettre à toutes les catégories d'accéder à la location. Selon ce dernier, le ministère de l'Habitat devrait calquer le modèle appliqué de par le monde en ce qui concerne la location précisant que le loyer ne devrait pas excéder le tiers d'un salaire. Ainsi, un père de famille percevant un salaire de 18 000 DA devra pouvoir trouver une location à 6 000 DA. De même que celui qui perçoit 30 000 DA pourrait accéder à une location d'un montant mensuel de 9 000 DA. Cette bonne nouvelle vient s'ajouter à celle annoncée, il y a quelques jours, par la Cnep-Banque concernant sa nouvelle formule pour acquérir un logement. Il s'agit rappelons-le de la formule «Ijara tamlikia» qui sera lancée dès demain. Cette formule, un financement alternatif non basé sur l'intérêt, repose sur une démarche simple: la banque acquiert un logement choisi par le client et le lui donne en location, en contrepartie du paiement de loyers. La personne intéressée par cette formule peut acheter dans le neuf chez un promoteur immobilier privé ou public, ou directement auprès d'un particulier. La location est accompagnée d'une promesse de transfert de propriété au profit du locataire, au terme de la durée de financement, conditionnée par le paiement total des loyers. Le prix de la vente sera connu dès la signature du contrat de location et ne changera en aucun cas. A préciser qu' «Ijara tamlikia» est destinée au financement de logements neufs ou anciens acquis par la Cnep-Banque auprès de particuliers ou promoteurs publics ou privés, mais hors les dispositifs d'accessions aidés pour les logements à l'instar du LPP, Aadl ou LPA qui ne sont pas concernés par cette formule. Le prix du logement et le salaire du ménage fixeront le montant des loyers et la durée de la location. Les conditions d'éligibilité à la «Ijara tamlikia» sont élémentaires: être de nationalité algérienne et être âgé de 21 à 70 ans à la date de la demande de financement. Il faut ajouter à cela un revenu mensuel net permanent supérieur ou égal à 30 000 DA pour les salariés et retraités, avec une ancienneté d'au moins une année, et supérieur ou égal à 50 000 DA pour les commerçants et professions libérales. Pour ces derniers, une ancienneté de l'activité de 2 ans minimum est exigée. Cette formule sera aussi ouverte aux Algériens résidents à l'étranger. Par rapport au bail de location, il peut aller de 2 à 30 ans, en fonction des capacités de paiement et de l'âge de chaque client. Le contrat de location-vente ne peut être résilié dans les deux premières années. Mais au-delà de 2 années, l'acquéreur peut demander la résiliation du contrat moyennant le paiement d'une pénalité. En outre, la Cnep-Banque a fixé une limite de financement de 100 millions de dinars (10 milliards de centimes).