La crise que traverse actuellement le tourisme est plus profonde qu'elle ne le paraît. Malgré les énormes potentialités dont dispose l' Algérie en la matière, avec une des meilleures positions géographiques du Bassin méditerranéen, qui reste la principale destination touristique mondiale, un riche patrimoine culturel et anthropologique, le tourisme reste à la traîne ne serait-ce que par rapport aux pays voisins. Le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Hassan Mermouri a affirmé hier, lors de son audition par la commission des finances et du budget, que le tourisme ne représente que «1,4% du PIB». Les recettes de l'activité touristique sont estimées à «330 millions de dollars». Destinations privilégiées des touristes européens, la Tunisie et le Maroc tirent du tourisme des revenus substantiels en devises. Les revenus du secteur en Algérie sont très modestes. L' Algérie demeure l'un des pays de l' Afrique du Nord où l'activité touristique n'est pas du tout développée. Cette crise relève plus de faiblesses structurelles accumulées dans ce secteur «dédié» depuis longtemps aux islamistes, avec une offre surannée et des infrastructures publiques obsolètes ou carrément laissées à l'abandon. La crise que traverse actuellement le tourisme est plus profonde et trouve ses racines dans le schéma global du développement sectoriel adopté depuis des années. Le ministre a précisé que «le programme du secteur s'appuyait essentiellement sur la récupération des terres situées dans les zones d'expansion touristiques (ZET) à haute valeur touristique et leur aménagement en vue de désenclaver certaines régions». Il sera question d'«ouvrir de nouveaux circuits touristiques et réaliser des plans d'aménagement touristique, outre l'élaboration d'études pour la localisation des sites du foncier touristique, estimés à 225 sites». Les défaillances du tourisme algérien ont des conséquences directes sur le déclin de l'industrie hôtelière tunisienne. «Le secteur comptait 1 242 établissements hôteliers d'une capacité de 108 611 lits au niveau national», a rappelé le ministre. La capacité hôtelière a explosé en l'espace de quelques années, atteignant des millions de lits en Tunisie, au Maroc, en Egypte et en Turquie. Néanmoins, le ministre a annoncé «la réalisation à court terme de près de 30 000 nouveaux lits en vue d'atteindre 300 000 lits au cours de la prochaine décennie». Il a fait état de «la validation de 1 844 projets pour la réalisation de 243 000 nouveaux lits entre 2017 et 2019». Répondant aux questions des membres de ladite commission, à l'issue de la présentation d'un exposé sur le budget sectoriel dans le cadre de la loi de finances 2018, il a indiqué que les «énormes potentialités» qu'offre le secteur du tourisme et de l'artisanat demandent à être exploitées afin de réaliser le développement économique hors hydrocarbures et garantir des postes d'emploi permanents», soulignant que «le nombre des postes d'emploi assurés par le secteur avait atteint à ce jour 800 000 postes», soulignant que le budget alloué à son secteur au titre du PLF 2018 s'élevait à 5,3 milliards de DA. Le plan sectoriel de développement touristique a arrêté un train de mesures avec la participation des parties concernées, à travers l'adoption d'une méthodologie claire, efficace et réaliste pour la réalisation des projets, en évitant les problèmes qui freinent la dynamique d'investissement au niveau des ZET», a expliqué Mermouri, rappelant dans ce cadre, «la simplification de plusieurs procédures au profit des investisseurs».