Arrêté et condamné à mort en 1955, il s'évade en novembre 1955 de la prison de Constantine avec Mostefa Ben Boulaïd. A la veille de la célébration du 63e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale, l'association Mechaâl Echahid a choisi de rendre hommage au dernier chef de la Wilaya I historique, à savoir Tahar Zbiri. Eprouvés par le poids des années, «Aâmi Tahar», comme il aime qu'on l'appelle, a tenu à prendre la parole pour remercier Mechaâl Echahid et le quotidien El Moudjahid pour cette attention qui l'a ému au plus haut point. Surtout que des moudjahidine étaient venus assister à cette cérémonie des plus conviviales. L'émotion était à son summum au moment où son compagnon d'armes, le moudjahid Mohamed Maârifia, l'a rejoint sur l'estrade pour prendre la parole et raconter de petites anecdotes sur le dernier colonel de la Wilaya I historique. «Avant de raconter ses faits d'armes, je tiens à préciser que l'homme que j'ai connu au maquis était un grand chef, humaniste. Il faisait partie du groupe que j'ai nommé du bon sens'...», a estimé Mohamed Maârifia avant de faire un bref résumé du parcours de son ami. «C'est un révolutionnaire qui a fait la révolution bien avant le 1er novembre 1954. Il a participé aux manifestations du 8 mai 1945 alors qu'il était encore adolescent. Militant de la CGT, il participe à la préparation de l'insurrection du 1er novembre 1954, dans la région de Guelma», rapporte-t-il. «Arrêté et condamné à mort en 1955, il s'évade en novembre 1955 de la prison de Constantine avec Mostefa Ben Boulaïd», ajoute-t-il. Membre de la direction des Aurès, il entre au Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA) en 1959. Stationné en Tunisie, il n'avait qu'un seul but rejoindre les Aurès. Chose qui était des plus difficiles à l'époque avec les lignes Morice et Challe. «Mais le 11 juillet 1960, Tahar Zbiri fait son entrée au PC de la wilaya, accompagné de 7 djounoud. Après avoir enduré de rudes épreuves, ils étaient fatigués par les longs mois de traversée depuis le sol tunisien. Au début de l'équipée, il était accompagné d'une escorte de douze djounoud. Sur le chemin, il y a eu des morts dus aux combats et au barrage électrique. Parmi eux le commandant Amar Radjai, électrocuté lors de la traversée du barrage», témoigne le conférencier. Il devient donc colonel, commandant de la Wilaya I historique. Un poste qu'il gardera jusqu'à l'indépendance. Le professeur Sadek Bakkouche, qui était aussi présent à cette cérémonie confirme les difficultés que ce maquisard a endurées pour arriver à la Wilaya I historique. Il rappelle aussi que son arrivée aura permis d'éteindre certains conflits et de rétablir de l'ordre dans une région qui a souffert de la disparition de Chihani Bachir et Mostefa Ben Boulaïd. L'intervenant est également revenu rapidement sur le parcours post-indépendance de Tahar Zbiri, qui a participé au coup d'Etat du 19 juin 1965 qui renversa Ahmed Ben Bella et aussi du coup d'Etat avorté contre Houari Boumediene en 1967, qui l'a contraint à l'exil en Tunisie jusqu'à la mort de ce dernier. «Ce sont des faits historiques, je ne dis pas qui a eu tort qui a eu raison, aux historiens de répondre à la question. Nous sommes là aujourd'hui pour rendre hommage au parcours d'un grand maquisard», conclut -il sous les «youyous» et applaudissements de la salle...