Moufdi Zakaria a rédigé Kassaman en une nuit alors qu'il se trouvait à la prison de Barberousse d'Alger Plus qu'un hymne, Kassaman est une page d'histoire qui s'associe chez les Algériens aux souvenirs les plus intenses que recèle leur mémoire collective. L'Algérie ne serait pas ce qu'elle est sans Kassaman, son vibrant et flamboyant hymne national. Le texte écrit par le grand poète Moufdi Zakaria est une charge révolutionnaire dont les mots explosent dans un bombardement lyrique d'une puissance fabuleuse. Même les lettres choisies par le chantre de la guerre de Libération renferment une énergie volcanique et coulent en lave incandescente. L'auteur de L'Iliade algérienne, à la voix de stentor, a composé ses vers avec une fougue guerrière qui n'admet ni retraite ni défaite. Avec une étonnante prémonition, il a choisi des couplets de six vers en plus d'un refrain comme s'il savait que le combat pour l'indépendance allait durer sept ans. Il a en outre disposé ses cinq strophes qui symbolisent les cinq wilayas historiques en batteries de canons et les a faits rugir avec le souffle des ouragans. Il a ainsi fait parler «les tempêtes dévastatrices», «les étendards éblouissants et flottant au vent», «la tonalité de la poudre» et «le rythme des mitrailleuses» car, proclamait-il «nous avons décidé que l'Algérie vivra. Témoignez!». Cette ode épique a également une histoire politique sur laquelle les avis divergent. Certains croient savoir que Moufdi Zakaria a rédigé Kassaman en une nuit alors qu'il se trouvait à la prison de Barberousse d'Alger. D'autres disent que c'est son ami Abane Ramdane qui lui avait demandé d'écrire l'hymne de la révolution. Selon Lakhdar Rebbah, un militant de la première heure, la décision a été prise en juin 1955 au quartier de Belcourt lors d'une réunion qui avait regroupé Krim Belkacem, Benyoucef Benkhedda, Bouda, Amara Rachid et Abane Ramdane. La composition musicale de l'oeuvre a été confiée en avril 1956 à l'artiste Mohamed Touri, mais n'a pas été retenue car elle manquait de ferveur. Mohamed Triki, le compositeur tunisien a lui aussi tenté de la mettre en musique, mais sa version a également été rejetée parce qu'elle marquait chaque couplet par un air différent. C'est finalement au chanteur et compositeur égyptien Mohamed Fawzi qu'échoira, à la fin 1956, l'honneur de la composition musicale de Kassaman. Mais c'est le musicien et compositeur algérien Haroun Rachid qui lui donnera, en 1956, son aspect définitif en lui ajoutant notamment les roulements de tambours du début. Avec ses modifications, le poème de Moufdi Zakaria deviendra en 1963 l'hymne national officiel de l'Algérie indépendante et fera vibrer le coeur des Algériens à diverses occasions. Ils ont dit Louisette Ighilahriz «La jeunesse doit préserver le pays» A chaque fois que la célébration du 1er novembre arrive, s'empare une émotion indéscriptible. Je répond à ces jeunes qui ont tout sacrifié pour que vive l'Algérie libre et indépendante. Tous les hommages et les écrits que l'on peut faire sur les moudjahidine et les chouhada, «qlil» (c'est peu). C'est grâce à eux que je vous parle aujourd'hui en tant que citoyenne algérienne, c'est grâce à eux que vous vivez librement, c'est grâce à eux que l'Algérie est encore debout. Ces jeunes qui étaient à la fleur de l'âge ont déclenché l'une des plus grandes guerres d'indépendance de l'histoire, c'est désormais à votre tour, la jeunesse algérienne, de préservez votre pays pour lequel 1 million et demi d'Algériens sont morts en martyrs. J'insiste, préservez votre pays. Vous êtes l'avenir de l'Algérie. Comme vos glorieux aînés, sans vous l'Algérie ne pourra rester debout! Tahar Zbiri «N'oubliez pas votre histoire» La date du 1er Novembre réveille en moi le souvenir de camarades tombés au champ d'honneur. L'un des premiers d'entre eux est le chahid Badji Mokhtar. Militant de la première heure, il est arrêté le 1er avril 1950. Condamné à trois ans de prison ferme, il y subit toutes sortes de tortures possibles et inimaginables. Mais cela n'a en rien altéré sa soif de combat et de liberté, il n'a jamais renoncé à ses principes. Bien au contraire, dès sa sortie de prison il est convaincu définitivement de la nécessité de la lutte armée à côté de l'action politique. Membre des 22 historiques, il enclenche le début de l'indépendance de l'Algérie, à savoir le 1er Novembre 1954. C'est un exemple de nos glorieux révolutionnaire que les jeunes doivent suivre. Suivez le message du 1er Novembre, continuez sur les traces de vos glorieux aînés et surtout n'oubliez jamais votre histoire. Car, sans cette histoire il ne vous restera rien...