Les sixièmes Journées internationales du film d'animation d'Alger se sont ouvertes, hier, à la salle Ibn Zeydoun pour une durée de trois jours sous le thème « L'Afrique s'anime ». Organisées par l'association culturelle Patrimoine, avec le soutien du ministère de la Culture, ces Journées permettront aux intéressés de découvrir en avant-première certains films d'animation, de courts et longs métrages provenant de l'Afrique noire, notamment des pays du Sahel. La participation occidentale ne sera pas en reste puisque des films d'animation signés par des réalisateurs français, belges, danois, nord-américains et espagnols seront à l'affiche. En outre, cette manifestation, sera, à coup sûr, une occasion pour mettre en avant-plan les meilleurs créateurs du continent et les faire découvrir au public algérien. A l'ouverture officielle de ces Journées, le président de l'association culturelle Patrimoine, Fadel Tewfik, a rappelé à l'assistance que le cinéma d'animation a été pris en charge par l'association Patrimoine en 2004. Une stratégie et une démarche pédagogique ont été mises en place à travers un atelier d'initiation et de perfectionnement en animations maghrébine, africaine, européenne et japonaise. « Notre démarche, dira-t-il, est de rendre visible le cinéma d'animation algérien et ses créateurs. La première édition nous a permis de faire un état des lieux en allant à la recherche de créateurs méconnus de films d'animation algériens. Aujourd'hui, notre carnet d'adresses est plus étoffé. Chaque année, nous étudions une technique précise du cinéma d'animation ». Si le film d'animation en Algérie est au stade embryonnaire, Fadel Tewkik soutient que sa qualité est exceptionnelle. Cette inauguration a permis de rendre un hommage au doyen nigérien du cinéma d'animation africain, Moustapha Alassane, avec la remise d'un trophée et d'un diplôme honorifique. Ce réalisateur compte à son actif une trentaine de films d'animation, de fiction, ou de documentaire, restituant avec un regard satirique les situations sociales et les mœurs de son pays. Directeur de la section cinéma de l'université de Niamey pendant 15 ans, Moustapha Alassane, de par sa création prolifique et son cinéma engagé, a contribué de1960 à 1970 à faire du Niger un pays de référence du cinéma. Un aperçu de la filmographie de Moustapha Alassane a été donné à travers la projection de quatre films, dont Bon voyage, La mort de Gandji, Krakoa et Samba le grand. Après cet hommage, les trois films Le chantier de la Casbah, Le fantôme inconnu et Le joueur de flûte - réalisés par l'association Patrimoine et produits par le ministère de la Culture - ont été projetés en présence des étudiants de l'Ecole des Beaux-Arts d'Alger, des élèves de l'école Bennabi de la Basse-Casbah, des animateurs de la maison de jeunes de Tamanrasset et de la direction de la jeunesse et des sports ayant participé aux ateliers d'initiation au cinéma d'animation. Il est à noter, par ailleurs, qu'en dehors des projections, le programme prévoit des expositions thématiques ainsi que des ateliers de réalisation de films d'animation et d'initiation. Des initiations aux techniques de pixillation et aux techniques de réalisation en stop-motion (image par image) en papier découpé seront à l'honneur en matinée. Le programme d'aujourd'hui lèvera le voile, dès 14h, sur la projection des films de la sélection internationale et africaine. Demain, la dernière journée clôturera sur la finalisation des travaux d'ateliers et par trois programmes de projection spécial jeune public, dont le long métrage Le château des singes.