Le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine sont d'accord pour dire qu'il n'y a «pas de solution militaire» possible à la guerre en Syrie, a annoncé le Kremlin citant un communiqué conjoint. «Les présidents sont d'accord pour dire que le conflit en Syrie n'a pas de solution militaire» et ont confirmé leur «détermination à vaincre l'EI» (groupe Etat islamique), selon le site Internet du Kremlin. Les deux chefs d'Etat ont, au cours de ce sommet dans la ville côtière de Danang du centre du Vietnam, échangé par deux fois une poignée de main, ainsi que quelques mots, mais sans véritable tête-à-tête. «Les présidents ont confirmé leur engagement pour la souveraineté de la Syrie, son indépendance, son unité, son intégrité territoriale et sa nature séculaire» et ont appelé toutes les parties à participer aux discussions menées par l'ONU à Genève, déclare le Kremlin. La Russie mène en Syrie une campagne de bombardements depuis 2015, en soutien au régime syrien, et a fait basculer le conflit en sa faveur. «Les présidents ont aussi discuté la nécessité de réduire les souffrances humaines en Syrie, et appelé tous les pays membres de l'ONU à augmenter leur contribution pour satisfaire aux besoins humanitaires dans les mois qui viennent», toujours selon le Kremlin. Le commandement militaire russe a accusé récemment les Etats-Unis de «faire seulement semblant» de combattre l'EI en Irak et de gêner la contre-offensive soutenue par la Russie dans l'est de la Syrie. Mais d'après la déclaration commune, les deux pays «sont satisfaits» des efforts visant à prévenir les incidents entre leurs forces respectives en Syrie, «ce qui a considérablement accru les pertes de l'EI sur le champ de bataille au cours des derniers mois». Pendant la campagne, Donald Trump a souvent couvert d'éloges le président Poutine. «Nous allons avoir une formidable relation avec (Vladimir) Poutine et la Russie», allait-il répétant. Mais les soupçons de collusion entre son entourage et le Kremlin et une série de contentieux entre les deux pays ont considérablement assombri le tableau. Au bout du compte, l'ancien homme d'affaires de New York et l'ex-chef du FSB (ex-KGB) n'ont, à ce jour, eu qu'un seul véritable entretien: en Allemagne, en juillet, en marge du G20. Le procureur spécial Robert Mueller a donné un coup d'accélérateur à son enquête sur les présumées ingérences russes dans la campagne présidentielle américaine avec l'inculpation fin octobre de trois anciens conseillers de M. Trump. Dans ce contexte, le président russe Vladimir Poutine a qualifié hier d' «absurdités» les accusations d'ingérence russe dans l'élection présidentielle aux Etats-Unis via des contacts présumés avec l'entourage de Donald Trump. «Tout ce qui est lié au dossier russe aux Etats-Unis est la preuve de la lutte politique intérieure dans ce pays», a déclaré M. Poutine, lors d'une conférence de presse à Danang, à l'issue du forum de l'Asie-Pacifique (Apec).