Une vue de Washington Le président du FCE qui sera accompagné des vice-présidents, Mohamed Baïri et Mehdi Bendimerad, sera reçu en guest-star en sa qualité de représentant des patrons algériens. Intense activité à l'international, pour le président du FCE (Forum des chefs d'entreprise). Ali Haddad s'est envolé hier, à Washington, où, à l'invitation de la Chambre américaine de Commerce (US Chamber of Commerce) et le prestigieux Centre des relations transatlantiques (Center for Transatlantic Relations), il prendra part du 13 au 15 novembre au 5ème Forum économique transatlantique 2017. Ali Haddad interviendra sur le thème de la «Diversification de l'économie: le secteur privé comme clé à la prospérité». En véritable VRP, il aura également d'intenses entretiens avec des chefs d'entreprise et des représentants d'organisations patronales pour échanger sur la conjoncture économique internationale et les opportunités d'affaires qu'offre le marché algérien. C'est la deuxième fois qu'il participe à cette rencontre qui réunira cette année des dirigeants de gouvernements et des opérateurs économiques de 20 pays de la Méditerranée et de la région du Moyen- Orient et de l'Afrique du Nord (Mena). Le président du FCE, qui sera accompagné des vice-présidents, Mohamed Baïri et Mehdi Bendimerad, sera reçu en guest-star en sa qualité de représentant des patrons algériens et surtout du plus grand pays d'Afrique et d'une économie qui cherche sa voie malgré la crise financière. Cependant le moment fort de ce déplacement à la capitale fédérale américaine, est «la réunion ministérielle sur le commerce, la sécurité et la gouvernance en Afrique» à laquelle Ali Haddad est convié les 16 et 17 novembre par le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson. Il s'agit en réalité de la première initiative de l'administration Trump à l'endroit de l'Afrique et marque aussi un regain d'intérêt des Etats-Unis pour le continent. En plus de l'Union africaine, 33 pays seront présents et le patron du FCE abordera le volet économique et commercial. Il mettra en valeur le marché algérien, ses avantages et ses perspectives. Le pays étant en plein «repeuplement» industriel, a besoin de l'expertise américaine. Mais une industrialisation qui doit obéir à des critères exigés par les politiques du XXIe siècle: celle qui est moins pénalisante pour l'environnement. L'industrialisation de l'Algérie sera également tributaire du dynamisme du secteur privé et c'est ce que plaidera à coup sûr le patron du FCE. Distancés notamment par la Chine, les Etats-Unis cherchent à combler leur retard commercial en Afrique. Durant les trois dernières années, les échanges commerciaux entre l'Afrique et la Chine ont atteint la somme de 210 milliards de dollars, alors que les Américains viennent très loin derrière avec la «modique» somme de 85 milliards de dollars. Est-il concevable que la première puissance économique mondiale se retrouve comme troisième partenaire économique de l'Afrique, après l'Union européenne. Aussi ce sommet vise pour les USA, selon les analystes, à «recadrer» son engagement envers l'Afrique en raison de la nouvelle concurrence de la Chine. Le second aspect important de cette réunion portera sur les question sécuritaires qui seront prises en charge par le département des Affaires étrangères. Le rendez-vous intervient dans un conteste marqué par un sérieux débat sur l'avenir sécuritaire de l'Afrique et plus particulièrement au niveau du Sahel. «Les Etats-Unis attendaient beaucoup de la contribution de l'Algérie aux débats prévus lors de cette réunion notamment sur les questions de la sécurité, la lutte contre le terrorisme», a déclaré le sous-Secrétaire d'Etat adjoint américain aux Affaires africaines, Donald Yamamoto, lors de sa rencontre, jeudi dernier, avec l'ambassadeur d'Algérie à Washington, Madjid Bouguerra. Avec le risque d'un reflux des terroristes de Daesh dans les vastes territoires incontrôlés du Sahel, les Américains ont l'argumentaire nécessaire pour apprivoiser ces territoires. Etant l'objet de toutes les convoitises, le continent Afrique est un enjeu géostratégique majeur au XXIe siècle avec plus de 25% de la population mondiale, d'importantes ressources non exploitées. L'axe de la dynamisation de la croissance de l'économie mondiale devrait se déplacer de l'Asie vers l'Afrique.