Brahimi a retrouvé son efficacité Le coach de l'EN semble bien se satisfaire de cette large victoire en amical contre la modeste sélection de la République centrafricaine au stade du 5-Juillet dit «Le Tribunal» pour bomber le torse, oubliant qu'il y a un grand chantier qui l'attend. Apparemment, Madjer n'attendait qu'une victoire soit-elle contre une modeste équipe de la République centrafrique pour se donner déjà l'air d'un véritable sélectionneur d'une très grande sélection. Or, sur le terrain, les joueurs errent, en l'absence d'un véritable guide. Brahimi étant préoccupé surtout par l'opération consistant à marquer des buts que d'organiser ses coéquipiers pour bien construire et surtout finaliser les attaques. Il faut bien remarquer que sous la conduite du nouveau sélectionneur Rabah Madjer, en deux sorties face au Nigeria (1-1) et face à la République centrafricaine, les Verts n'ont jusqu'à présent pas du tout convaincu les fans du football. De par son expérience sur les terrains, le coach de l'EN doit bien savoir au fond de lui-même que gagner devant une modeste sélection de la République centrafricaine ne constitue nullement une référence. Celle-ci ne pourrait avoir lieu que lors de la phase finale de la CAN 2019 face à des sélections bien plus huppées et surtout bien plus impressionnantes en individualités. Madjer sait-il qu'il a aligné un «onze» de départ où ne figure nullement un milieu de terrain type? Les joueurs de la République centrafricaine ont d'ailleurs bien maîtrisé l'entre-jeu en début de match avant de flancher sur le plan physique. Et si à leur place, c'était une autre sélection avec des joueurs plus aguerris et plus motivés, les Verts auraient connu un autre sort. On pense surtout à la sélection iranienne qui a demandé à jouer un match amical face à l'Algérie avant que le choix ne soit fait pour la République centrafricaine. Et les plus avisés estiment donc que ce choix aurait été fait pour éviter que les Verts ne soient en difficultés devant une équipe largement supérieure «techniquement» et en «individualités» que les modestes Centrafricains à qui on doit bien du respect, faut-il le souligner. Des points positifs, on notera les prestations de certains joueurs dont Djabou qui a été étincelant avant d'être sorti par Madjer, un Brahimi bien que ne sachant où donner de la tête au sein d'un groupe manquant visiblement de coordination. Un Bounedjah, un Abdellaoui, Arous, Medjani et Cadamuro ou encore Ferhat bien que n'ayant pas été placé dans son poste de prédilection. Madjer et son staff technique ont donc bien vu les carences de cette sélection en l'absence de certains titulaires, tels le manque de concentration, de récupération des balles par les joueurs, de coordination entre les lignes, les mauvaises transmissions de balles, les déchets dans le jeu et l'inefficacité à l'approche des buts. Et puis, il faut bien se le dire, tout ceci se passe dans des matchs sans aucun enjeu. Alors qu'en serait-il si les deux matchs étaient très importants pour une quelconque compétition officielle? Et c'est sur cela, que le staff technique se doit de se pencher au lieu de se satisfaire d'un nul devant le Nigeria amoindri et la modeste République centrafricaine. Il est vrai que Rabah Madjer compte beaucoup de joueurs titulaires absents, mais cela fait partie du football. En principe, il devrait plutôt s'en réjouir puisque la situation est «standard» pour qu'il puisse donner la chance à plusieurs joueurs n'ayant pas l'habitude de se retrouver titulaires chez les Verts. Madjer aurait-il vraiment pris les mêmes risques dans les deux matchs contre le Nigeria et la République centrafricaine si tous les joueurs qu'il avait convoqués ne s'étaient pas blessés? La réponse est tout simplement: non. Donc cet état de fait est beaucoup plus profitable pour lui et les nouveaux joueurs que de se réjouir d'avoir gagné un match amical devant une modeste équipe sur la pelouse d'un stade connu pour être le «Tribunal des Verts», en oubliant que les gradins étaient bien dépeuplés...Pour moins que les modestes prestations des Verts sous sa coupe, le Rabah Madjer consultant ne connaissait aucune limite en versant ses critiques acerbes contre des joueurs de l'EN, des ex-sélectionneurs, voire du président de la FAF Mohamed Raouraoua. Maintenant qu'il se trouve à la barre technique, il sent parfaitement le «mal» qui ronge joueurs, staffs et dirigeants suite à des critiques qu'ils jugent infondées. Or, chacun a ses propres visions et analyses. Et la vision d'un coach n'est pas nécessairement la même que celle d'un supporter, d'un consultant ou d'un journaliste... Avis des coachs Rabah Madjer, (algérie) «Cette sélection mérite plus de respect» «Je suis satisfait du résultat et de la manière. Tactiquement, nous étions très bons. Je retiens la volonté affichée par les joueurs qui ont mis du coeur pour gagner ce match. Le début de la rencontre fut difficile face à une bonne équipe de la Centrafrique dans un stade qualifié de tribunal. En seconde période, l'entrée de Bounedjah, en soutien à Slimani, s'est avérée bénéfique et nous a permis d'inscrire deux buts. C'est très important que l'équipe joue de cette manière, c'est de bon augure en vue des prochaines rencontres. Je tiens à dire que cette sélection mérite plus de respect. Je ne comprends par l'acharnement de certaines personnes sur nous alors que nous sommes venus en pompiers et l'urgence était de gérer les matchs du Nigeria et de la Centrafrique. Laissez-nous le temps pour travailler. Comme je l'ai dit auparavant, le grand chantier va commencer pour préparer la prochaine CAN 2019 au Cameroun. Il reste beaucoup de travail à perfectionner, notamment en trouvant les joueurs au profil idéal». Raoul Savoy, (Centrafrique) «Notre équipe est en pleine phase de construction» «Nous nous sommes déplacés à Alger pour réaliser un bon résultat, on savait que ça allait être difficile face à une excellente équipe algérienne. Notre sélection est en pleine phase de construction avec une moyenne d'âge de 22 ans. En première période, nous avons joué relativement bas, mais en seconde mi-temps, nous sommes montés d'un cran pour se procurer des occasions, nous aurions pu marquer. En dépit de cette défaite, je suis satisfait de la prestation de mes joueurs qui n'ont pas démérité».