Des robinets à sec pour des raisons portées sur la faible pluviométrie, tantôt sur les coupures d'électricité La persistante crise de l'eau continue de sévir dans la majorité des communes de la wilaya de Annaba. Le retour à la normale est à chaque fois annoncé pour le lendemain, un lendemain qui tarde à venir. Véritable casse-tête chinois, que cette alimentation en eau potable. Rien n'a changé à Annaba, où, la crise persiste encore et toujours. Situation de plus en plus critique au vu de cette crise qui s'est installée dans la durée privant les foyers de ce liquide vital des semaines durant. Depuis Annaba jusqu'à Sidi Amar El Hadjar en passant par El Bouni, Berrahal et Annaba, des milliers de ménages vivent leur détresse en silence. Des robinets à sec pour des raisons portées sur le compte tantôt de la faible pluviométrie, occasionnant la baisse du niveau d'eau dans les barrages de Chaffia et Maksa, tantôt sur les coupures d'électricité, devant faire fonctionner les stations de Chaïba et Zerizer. Des raisons le plus souvent non convaincantes pour les populations, notamment en ce qui concerne les coupures du courant électrique. Pis encore, le manque de traitement de l'eau, comme communiqué par le directeur de l'ADE de Annaba, qui, lors d'une sortie médiatique, sur la chaîne Ennahar TV, a déclaré que «le fait de la turbidité de l'eau, cela ne permet pas le traitement du liquide, nous ne pouvons pas mettre en danger la santé des populations», a expliqué le directeur de l'ADE de Annaba. «Nous avons entamé le traitement de l'eau et l'alimentation reviendra à la normale dès aujourd'hui», a-t-il annoncé. Justifications mal conçues pour les habitants de la wilaya de Annaba, notamment après le plan d'urgence mis en place par les pouvoirs locaux de la wilaya. Un plan consistant en l'adoption d'un programme d'investissement à court terme pour faire face à la pénurie d'eau potable liée à une baisse du niveau des principales sources d'approvisionnement en AEP de la population locale, les deux barrages de la wilaya d'El Tarf en l'occurrence, comme annoncé par le wali Mohamed Salamani. Le programme de ce plan d'urgence porte sur la requalification de 32 forages du champ de Bouteldja (wilaya d'El Tarf) pour la mobilisation à court terme de 35 000 m3/j d'eau potable et le doublement sur 22 km de la canalisation Meksa-Lehnichet pour éliminer le problème des fuites qui dilapident 60% du volume d'eau destiné à l'alimentation de la population, ont expliqué la semaine écoulée, les acteurs en charge de ce programme, lors de la rencontre d'évaluation dudit plan d'urgence, avec le wali Mohamed Salamani. Egalement, le programme de ce plan d'urgence porte sur la réhabilitation des deux stations de pompage de Meksa et Chaïba, le fonçage de nouveaux forages à travers toute la wilaya, la résolution d'urgence du problème des fuites ainsi que la mobilisation de citernes pour renforcer l'alimentation en AEP des habitants des points noirs. Ces résolutions traiteront de l'approvisionnement des populations en ce liquide vital à raison d'une journée sur quatre dans tous les réseaux de distribution. Malheureusement, cela n'est pas le cas, du fait que plusieurs cités et quartiers du chef-lieu de la commune de Annaba ne sont alimentés et à faible débit qu'une fois tous les 10 jours. Un vrai paradoxe quant on considère les propos de Mohamed Salamani, à savoir que l'alimentation des populations en eau potable est la première priorité. Cette dernière nécessitant le sens des responsabilités et la conjugaison des efforts de tout un chacun, comme recommandé par le chef de l'exécutif, pour faire face à cette phase critique. Rappelons que les besoins de l'alimentation en eau potable de la population de la wilaya de Annaba sont estimés à 160 000 m3/jour et 60% de ces besoins ne sont plus satisfaits après la baisse critique du niveau d'eau des barrages de Chaffia et Maksa aux capacités en eau, respectivement de 160 millions m3 et 60 millions m3, devenus inexploitables, selon les données apportées par l'Algérienne des eaux. Signalons que ces deux points d'eau fournissent l'essentiel du liquide vital à la wilaya de Annaba. En attendant que Dame nature soit un peu plus généreuse et que le programme du plan d'urgence soit mené à bon port, les camions-citernes affectés à la distribution continuent de sillonner certains quartiers de Sidi Amar et El Bouni, pour calmer la grogne dans ces deux communes dont les populations recourent à chaque fois à la contestation pour revendiquer l'alimentation en eau. Pendant que les habitants des communes restantes, notamment ceux de Annaba n'étant pas alimentés, armés de bidons et de jerricans, se déplacent sur des kilomètres pour s'approvisionner à la source de Aïn Khrouf, jusqu'à des heures tardives de la nuit. Ceux, bien sûr, qui disposent de véhicules. Les autres se débrouillent comme ils peuvent en achetant de l'eau depuis des camions-citernes. Ces derniers immatriculés dans la wilaya d'El Tarf, remplissent leurs réservoirs d'eau trouble, puisée dans les sources de Righia, Bouglèze et dans des mares stagnantes sans aucun contrôle sanitaire. Cette alimentation en eau dite potable suscite moult appréhensions quant aux risques pesant sur la santé publique. Des risques à prendre au sérieux pourvu que le consommateur ait de quoi se laver. Pour l'heure, la situation s'aggrave de plus en plus et les populations irritées au plus haut point continuent de souffrir en silence.