Le principe de partenariat entre le gouvernement et la Centrale syndicale n'a pas été de rigueur. Le Fédération des travailleurs du pétrole, du gaz et de la chimie, affiliée à l'Ugta a décrié hier, la suspension de leurs fonctions de plusieurs cadres du secteur de l' énergie et des mines sur décision prise vers la fin du mois écoulé par la tutelle que dirige M.Chakib Khelil. «Nous sommes touchés dans notre moralité» fera savoir d'emblée M.Boulanouar Bouabdelli, secrétaire fédéral au sein de l'Ugta, rencontré hier au siège de la Centrale syndicale. Notre interlocuteur s'est exprimé en marge de l'ouverture des travaux du séminaire de formation qu'organise la fédération évoquée plus haut en collaboration avec une autre organisation syndicale hexagonale activant dans le secteur de l'énergie, à savoir le Fnic/CGT. M.Boulanouar expliquera l'abattement moral qui a gagné l'esprit des syndicalistes de l'Ugta suite à la décision faisant état de la mise en quarantaine de beaucoup de cadres relevant des entreprises Sonatrach, Naftal et Naftec, par le fait que la Centrale syndicale dans son ensemble et la Fédération des travailleurs du pétrole, du gaz et de la chimie en particulier, n'ont pas été associés à une telle sentence. «Ce qui nous gêne beaucoup plus, c'est la manière avec laquelle une telle décision a été rendue publique. Nous avons été étonnés de l'apprendre à travers la presse», a-t-il déclaré. Ainsi, et s'agissant de cette affaire de suspension des cadres du secteur de l'énergie, le principe de partenariat entre le gouvernement et la Centrale syndicale n'a pas été de rigueur, a encore ajouté notre interlocuteur. Ce dernier mettra en exergue un autre principe, celui de la présomption d'innocence des cadres suspendus. «Jusqu'à l'heure actuelle, dira-t-il, les cadres démis de leurs fonctions sont innocents.» M.Boulanouar précisera, en outre, que la Fédération des travailleurs du pétrole, du gaz et de la chimie, au sein de laquelle il est chargé de la formation, s'intéresse «attentivement» à l'évolution de cette affaire qui, pour le moment, a t-il insisté, est entourée de beaucoup de flou. Il semble utile de préciser, si besoin est, qu'absolument rien ne présage dans les propos tenus par M.Boulanouar que l'Ugta ou encore moins la Fédération sus-citée ne comptent opérer une montée au créneau pour s'opposer à la décision de la suspension des cadres du secteur de l'énergie et des mines telle que décidée par le ministre Chakib Khelil. On est ainsi loin du scénario qui a prévalu lors de la nouvelle loi sur les hydrocarbures et où on avait assisté à une véritable guéguerre entre le ministre de l'Energie et des Mines d'un côté et l'Ugta de l'autre. S'agissant du limogeage des cadres dirigeants relevant des entreprises Sonatrach, Naftal et Naftec, il y a lieu de rappeler qu'en date du 25 juin dernier M.Khelil avait déclaré lors d'un point de presse qu'une vingtaine de cadres du secteur de l'énergie et des mines ont été suspendus de leurs fonctions, et ce, au lendemain de l'annonce par la presse de la mise en quarantaine de pas moins de 130 cadres. M.Khelil pour sa part, n'a pas révélé la moindre raison pouvant justifier une telle mesure conservatoire. Il a, en revanche, mis en exergue le concours de la justice pour statuer définitivement sur leur sort. «Je préfère laisser la justice faire son travail. Je ne veux accuser personne de quoi que ce soit», a en fait souligné M.Khelil.