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La fête du disque dans tous ses états!
VISA FOR MUSIC 2017
Publié dans L'Expression le 25 - 11 - 2017

C'est parti pour le Salon international des musiques d'Afrique et du Moyen-Orient
De la musique de tous bords et styles, des réflexions, des rencontres, des échanges à travers des ateliers pour professionnels, tables rondes et bien évidemment le marché, cet événement grandiose qui, ouvert mercredi, est parti pour s'intensifier et prendre davantage d'ampleur.
A Rabat on n'a pas le temps de s'ennuyer. la 4e édition de Visa For Music, le Salon international des musiques d'Afrique et du Moyen-Orient, qui s'est ouvert mercredi dernier au Théâtre national Mohammed V est très riche en activités, entre conférences la matinée sur deux lieux différents, idem pour les show-cases, en plus du concert de plein air au niveau du théâtre et du café de la salle de cinéma Renaissance le soir, les ateliers de formation technique et le marché qui se décline sur trois étages, les amoureux et les professionnels de la musique trouvent largement leur compte. Quatre jours d'effervescence où le public paye chaque soir son ticket à raison de 100 dirhams pour pouvoir assister à différents concerts, où les nationalités, les tempos se suivent et ne se ressemblent pas.
Des rendez-vous musicaux de partage artistique avec des artistes du monde entier. Ce sont de nombreuses formations qui ont chauffé la salle à l'ouverture de la quatrième édition mercredi dernier au Théâtre national Mohammed V. On citera 3MA (Maroc/Mali/Madagascar), Fayçal Azizi (Maroc), Marema (Sénégal), E3UK (Royaume-Uni) et QueenKoumb (Gabon).
l'exportation musicale
Des hommages ont été rendus à Mamou Daffé, président de la Fondation festival sur le Niger et du réseau panafricain - Arterial Network et la figure emblématique de l'industrie de la musique en Afrique de l'Est, Tabu Osusa. «Il est essentiel que la communauté des artistes et la communauté culturelle puissent aussi s'imposer sur l'espace médiatique, sur l'espace des projets et également sur l'espace économique parce que des artistes sont aussi les témoins du temps que nous vivons et donc cette expression ne doit pas être uniquement digitale, elle doit aussi être vue en live» a fait remarquer Brahim El Mazned, directeur et fondateur de «Visa For Music». Sur les 1000 candidatures reçues, seule une cinquantaine ont été retenues cette année nous a-t-on indiqué et ce, pour pouvoir mieux séduire les représentants de labels, programmateurs de festival, ou encore les directeurs artistiques qui sont présents à Visa For Music en vue de dénicher de nouveaux talents. Car Visa For Music se veut une véritable niche de nouveaux talents et facilitateur de contacts et de réseaux. Et c'est dans cette optique qu'a été monté le plateau musical de jeudi consacré au marché tel que dressé par la Casem. Une scène représentée par trois marchés de musique actuelle. loma, venu avec le groupe Lo Griyo de l'île de la Réunion, Elida Almeida du Cap-Vert proposé par l'AME (Atlantic Music Expo et la chanteuse de Marseille Siska représentée par Bab El Med de France et enfin Hassan Bosso et son projet Gnawa et racines représenté par Visa For Music du Maroc. Chaque marché a présenté un artiste. Chaque salon est obligé de prendre un artiste de ces quatre marchés. Car ça aide à l'exportation musicale, la promotion culturelle. De par cette opération, il est clair que le but est de faire croiser les adresses et les réseaux. «Parce que c'est important qu'un artiste qui se produit puisse voyager et rencontrer d'autres publics, rencontrer d'autres opérateurs culturels et des entreprises.
Quatre réseaux des plus éloignés les uns des autres que Visa For Music permet donc de se rapprocher» soulignera Othman Nedjemeddine, directeur artistique de Visa For Music. Dans la matinée, la Villa des arts une grande structure culturelle qui possède en son sein plusieurs galeries, abritait une table ronde placée sous le thème «Comment apporter un soutien aux arts du spectacle au Moyen-Orient. Pour ce faire, plusieurs exemples de structures innovantes dans les secteurs culturel et artistique en partenariat avec le réseau Tamasi, un collectif de 11 organisations d'arts du spectacle au Moyen-Orient (Egypte, Jordanie, Liban et Palestine) ont été donnés. Ces derniers travaillent localement, régionalement et à l'international.
Des expériences inédites dans les pays arabes où l'animation musicale est des plus développées. Parmi celles-là, Raed Asfour, metteur en scène et directeur technique. Il assure la direction du théâtre Al Balad, un espace culturel indépendant à Amman. Il est également directeur fondateur de musique «Al Balad» depuis sa création en 2009, qui est une manifestation de musique arabe dont l'objectif vise à scruter de nouveaux horizons pour soutenir les artistes et les jeunes musiciens arabes. En 2013, il a organisé le festival Amman Jazz, comme il oeuvre à programmer chaque année des spectacles de musique arabe et internationale. Raed Asfour fait partie du comité du jury ayant sélectionné aussi les artistes du programme de Visa For Music 2017. Souad Massi a déjà eu à se produire sur la scène du festival El Balad music, en ayant travaillé sur un projet avec d'autres musiciens arabes. Sans doute de là est né son amour des textes arabes classiques et des mouachahate d'où son dernier album poétique....A midi l'institut Cervantès de Rabat a abrité pour sa part une autre table ronde des plus intéressantes. Celle-ci était baptisée «De l'informel au formel, les enjeux actuels et futurs des industries créatives, quelle est leur place dans l'élaboration des politiques culturelles?» A travers des expériences structurantes du secteur culturel, cette conférence a été l'occasion d'interroger le développement des industries créatives sur un territoire et son impact dans l'élaboration des politiques culturelles.
toucher plus de public
Comment des initiatives entrepreneuriales privées, collectives ou personnelles, agissent de façon pragmatique et durable sur le développement des politiques culturelles à l'échelle locale, régionale et nationale. Faut-il nécessairement l'aide de l'Etat? Pour certains oui, d'autres non! Puisqu'ils arrivent à gagner assez d'argent dans le privé pour renflouer leurs caisses et poursuivre leurs activités. Très critiques envers le système de financement étatique au Maroc, Moulay Ahmed Alami, directeur de Jazzablanca et trésorier amesvi (Association marocaine des entrepreneurs du spectacle vivant) déplore que l'Etat ne soutienne pas assez les entreprises, mais les associations d'où le fait qu'il préfère rester sous la bannière d'une association pour mener à bien l'opération de ses concerts, ajoutant que les sponsors non plus ne suivent pas trop, la musique gnawie et les cabarets ayant pignon sur rue surtout et constituent la grosse part de la culture musicale au Maroc. Aujourd'hui, il s'est ouvert aux musiques actuelles pour toucher plus de public. En effet, la musique est une affaire commerciale avant tout faut-il le souligner si l'on veut parler réellement d'industrie musicale.
L'intervenant marocain déplorera aussi le manque de savoir-faire pour gérer de grandes infrastructures qui coûtent très cher lors de la construction avec obligation d'importer les professionnels par manque de qualification au Maroc. «Nous sommes dans une situation culturelle et créative alarmante, c'est pourquoi nous avons créé Amesvi pour avoir des structures qui, collectivement sont fortes. Des gens qui produisent, qui puissent au moins intervenir dans les choix politiques publics, sinon ça va finir par être donné au groupe Lagardère ou un autre groupe étranger qui proposera du produit grand public maestring occidental. L'association est très jeune. Nous n'avons pas encore communiqué là-dessus. Nous sommes persuadés que nous pouvons créer énormément d'emplois, en changeant le mode de gouvernance, parce qu'il y a des financements qui existent, mais sont mal optimisés. On doit faire des choses pour les jeunes qui sont très créatifs. D'ici la loi de finances 2019 on souhaite proposer un plan d'action à la ville pour la gestion du théâtre avec des postes de programmation avec un objectif qui est de comment susciter de l'intérêt et relancer la créativité. Mohamed Manjra directeur de l'agence Maroc live fera remarquer que cette dernière a trois secteurs d'activités: d'abord une école de musique à Casa, un studio d'enregistrement et de production et enfin un volet événementiel, booking et coporate au niveau programmation.
L'intervenant dira qu'après son retour au Maroc (il a étudié la musique en France), il a été agréablement surpris du fait que beaucoup de choses s'y étaient développées. Que le pays a changé. Il parlera de ses diverses activités, notamment dans la production qui rapporte de l'argent et peut amortir ses frais là où les autres tâtonnent.
Aussi, il a été question d'économie mondiale dans l'industrie musicale qui pousse à l'innovation des services. Said Ramli quant à lui relèvera que lorsqu'il est parti pour faire des études en France, il a découvert une démarche très intéressante pour résoudre les problèmes de l'informel car a-t-il soutenu «l'informel reste toujours une problématique fondamentale au Maroc. Car nous avons plus de 1,5 million d'unités de production et d'entreprises qui sont dans l'informel, deux tiers de la population est dans l'informel et ne bénéficie d'aucune protection sociale et sont en marge des politiques publiques». Et d'ajouter: «Cette démarche que j'ai découverte en France, c'est la démarche de la coopérative d'emploi. C'est une structure qui intègre des activités différentes où tout le monde mutualise le même outil de travail. Il y a le même service administratif, même comptabilité et surtout il y a un même statut juridique pour un collectif d'entrepreneurs. C'est une démarche généralisée qu'on peut adopter facilement au secteur culturel. Aujourd'hui, malheureusement, au Maroc on propose aux entrepreneurs et aux artistes un seul modèle à faire, c'est une entreprise libérale inspirée du système capitaliste. Dans une coopérative tout le monde participe à la gouvernance de l'entreprise. Une personne égale une voix.
L'Etat français a adopté ce statut aujourd'hui. Et ça marche bien». Pour conclure le débat, d'aucuns feront remarquer que la seule manière de mettre de la pression sur l'Etat c'est d'être dans le collectif, afin de protéger les singularités culturelles, favoriser la création et aider dans la gestion du monde du spectacle. L'atout c'est la mutualisation», a-t-on conclu.


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