Le mouvement baigne dans la population. Lors de son intervention sur la chaîne de télévision Brtv, le président du RCD, le Dr Saïd Sadi, devait commencer par dire que le RCD a privilégié le contact avec la population devant la fermeture du champ médiatique. Offensif et privilégiant un langage assez cru, le chef du RCD devait ensuite passer à la moulinette le pouvoir. Revenant sur la situation en Kabylie, le Dr Sadi s'en était violemment pris aux archs et, en ce qui concerne les prochaines partielles, il annonce son intention de faire participer son parti. Sur ce fait, il lance une invitation au FFS et lui demande d'avoir à mener ensemble les opérations de surveillance des urnes, le jour du scrutin. Comme attendu, la réponse des archs a immédiatement fusé. Dans une déclaration rendue publique hier, l'aile dialoguiste des archs a vertement répliqué au chef du RCD. Dans leur déclaration, les archs disent: «Les appareils politiques présumés de l'opposition sont en fait des comités électoraux qui tentent de se repositionner en s'adonnant à l'insulte et aux campagnes de dénigrement contre le mouvement, avec l'espoir d'embarquer la société longtemps trompée par leurs discours fallacieux...» Répondant aux insinuations du RCD qui les qualifie de «délégués de cages d'escalier», les archs se sont montrés très acides et font remonter à la surface aussi bien «les espoirs trahis» et pour le Dr Sadi lui-même, désigné comme «le pantin lâché par ses parrains qui, après s'être trompé de société, espère cette fois-ci tromper la société», on fait remonter les brumes entourant la mort de Matoub Lounès et d'accuser le RCD de toute une série de maux allant de la grève du cartable à l'affaire Matoub et celle, plus récente, d'Allouache de Fréha, en passant par la volonté de Sadi «de sacrifier la Kabylie pour pouvoir devenir Premier ministre». Les archs s'attaquent ainsi aussi bien au FFS, qui reste leur adversaire préféré, qu'au RCD qu'ils disent être un partillon n'ayant même pas réussi la marche du 20 Avril et la grève générale à laquelle il avait appelé. Enfin, les archs qui soutiennent que «le mouvement a toujours oeuvré pour la promotion de la citoyenneté sans faux-semblants et sans surenchères politiciennes, a pris positivement acte de l'amende honorable des élus qui ont accepté de se retirer des collectivités pour permettre la réalisation du processus de mise en oeuvre de la plate-forme d'El Kseur». Et les archs d'ajouter cette fois-ci en direction des élus du FFS que «ceux qui se cramponnent à leurs sièges ont fini par confirmer que leur seul souci est de se servir et de servir la mafia qui les sponsorise». Avec ce début de polémique ouverte entre les partis politiques ayant pignon sur rue dans la région et l'aile dialoguiste des archs, les choses risquent fort d'évoluer vers des choses encore plus sérieuses et autrement plus dangereuses.