Un audit d'évaluation du Système de santé national est actuellement en phase de préparation. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mokhtar Hazbellaoui a annoncé hier qu'un audit d'évaluation du Système de la santé national est actuellement en phase de préparation. «Nous avons mis en place un organisme qui se chargera d'évaluer l'ensemble des structures sanitaires publiques et privées», a-t-il fait savoir sur les ondes de la Radio Chaîne 3. Il a rappelé que jamais encore, ces établissements n'ont fait l'objet d'une évaluation. C'est pourquoi d'après lui, il faut identifier de nouveaux outils permettant d'investir l'argent de l'Etat, non seulement dans les structures, mais aussi dans l'activité de ces dernières. «L'évaluation de cette activité est capitale à nos yeux», insiste-t-il. Sur cette lancée, le premier responsable du secteur a par ailleurs évoqué le projet ambitieux de son département portant sur la réorganisation du secteur de la santé. Selon lui, ce réaménagement doit nécessairement passer par la rationalisation des dépenses. «Il faut réorganiser le secteur tout en rationnalisant les moyens de l'Etat», a-t-il convenu. Il rassure toutefois que cela ne se fera certainement pas au détriment de la santé et pour cause, il ne s'agit pas de limiter les dépenses. «Il est simplement question d'utiliser les moyens dont dispose notre département à bon escient», a-t-il expliqué. Interpellé sur la gestion quelque peu désordonnée des hôpitaux au niveau national, il répondra qu'hormis quelques défaillances et lacunes, celle-ci n'est pas si chaotique que certains veulent bien le faire croire, «il ne faut pas la dénigrer», dit-il. A ce titre, Hazbellaoui fait état de ces manquements qui existent bien, notamment au niveau des structures hospitalo-universitaires. «Les CHU connaissent en effet de grands problèmes de gestion», a-t-il constaté. Pour pallier ces difficultés, le responsable fait savoir qu'en ce moment, des dispositions sont mises en place afin d'améliorer cette gestion, particulièrement dans les structures les plus importantes. Il argumentera à ce propos que «80 structures seront réceptionnées dans peu de temps». Autre volet abordé par l'invité de l'émission, celui du gaspillage des médicaments. Il a affirmé que cela est constaté quotidiennement dans les établissements hospitaliers comme en officine. Hazbellaoui explique que le citoyen ne le fait pas de manière délibérée, mais inconsciente. En conséquence, il avancera que «c'est à nous de mettre un système permettant d'utiliser les moyens financiers dont nous disposons dans le bon sens». Il fera remarquer en outre, que la dépense du médicament est conséquente sans donner de chiffre exact. «Il faut savoir que les besoins en médicaments en Algérie sont en nette croissance», a-t-il soutenu. D'après lui, tout ce que l'on peut conclure, c'est que tout le monde a accès aux soins et aux médicaments. S'agissant de la facture du médicament, il a assuré qu'elle ne sera pas réduite, mais qu'en revanche, il s'agit surtout de rationnaliser les dépenses. Pour cela, il estime que la pharmacie hospitalière doit être «forte». «La gestion du médicament doit absolument et entièrement dépendre d'elle», a-t-il indiqué. Il trouve par ailleurs, qu'il est inconcevable que ce soit le médecin lui-même qui gère le stock de médicaments. Revenant sur la gratuité des soins en Algérie, Mokhtar Hazbellaoui affirme encore une fois que chaque Algérien a et aura toujours le droit d'en bénéficier, insistant que cet acquis est irréversible. En ce qui concerne le problème des médecins résidents qui ont entamé depuis trois semaines une grève cyclique, il a tenu à faire part du grand intérêt qu'il porte à leur cause. «Je recevrais les représentants de ce mouvement aujourd'hui», a-t-il souligné, annonçant que les points soulevés dans la plateforme de leurs revendications seront discutés point par point. «J'attache une grande importance à la formation aussi bien du médecin, du spécialiste que du paramédical», a-t-il précisé. Et d'ajouter que son département travaille pour l'amélioration de l'ensemble du corps médical.