Le chef de la diplomatie algérienne et son homologue italien, Angelino Alfano, ont évoqué la situation en Libye. L'immigration clandestine est une préoccupation mondiale. L'Italie et l'Algérie constituent des étapes incontournables pour ceux qui ont choisi d'atterrir sous d'autres cieux. Avant d'y parvenir ils doivent affronter les vagues en furie de la Méditerranée sur des embarcations de fortune, traverser des terres arides, un désert qui ne fait pas de cadeaux. Souvent ces deux épreuves à la fois pour finalement tomber entre les mains de réseaux mafieux et se retrouver vendus comme esclaves. La communauté internationale s'en est émue. L'Italie et l'Algérie ont décidé de passer à l'action. C'est au terme d'un entretien entre le ministre algérien des Affaires étrangères et de son homologue italien, qui s'est tenu à Rome du 30 novembre au 2 décembre 2017 en marge de la troisième conférence internationale Rome-Mediterranean Dialogues, que s'est dégagée une position commune entre les deux pays. «Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, et son homologue italien, Angelino Alfano ont souligné «l'impératif» d'une concertation «régulière» entre les deux pays en vue de juguler le fléau de la migration qui «continue de mettre en péril la vie de milliers de personnes», a indiqué hier un communiqué du patron de la diplomatie algérienne. La migration irrégulière «ne saurait être perçue et traitée dans ses causes profondes s'il n'est pas tenu compte de l'interaction objective qui existe entre ce phénomène, le crime organisé, le trafic de drogues, la traite des êtres humains, les conflits armés et l'instabilité politique» avait souligné la veille le patron de la diplomatie algérienne. Les deux ministres des Affaires étrangères ont évoqué aussi la situation dans la région méditerranéenne, marquée par des défis communs, en premier lieu la migration, précise la même source. Lors de leurs pourparlers ils ont mis l'accent sur «l'état et les perspectives de la coopération entre l'Algérie et l'Italie, en renouvelant l'engagement des deux pays à la renforcer davantage». Les deux hommes, ont également passé en revue la situation en Lybie en marge de ce rendez- vous qui a pris fin le 2 décembre en soulignant «la nécessité d'accompagner les efforts des Nations unies en vue de hâter la sortie de crise dans ce pays voisin». L'Algérie est à la pointe du combat pour que l'ex-Jamahiriya retrouve sa stabilité. Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, avait pris part le 15 novembre au Caire à la réunion tripartite (Algérie-Egypte-Tunisie) sur la situation en Libye. Cette réunion qui s'était tenue dans la foulée de celle qui a eu lieu à Alger en juin dernier, a enregistré la participation des ministres des Affaires étrangères égyptien, Sameh Choukry, et tunisien, Khemaies Jhinaoui. Abdelkader Messahel avait, d'emblée, souligné à cette occasion l'importance de «maintenir cette tradition de consultation entre l'Algérie, l'Egypte et la Tunisie sur la situation en Libye qui a un impact direct sur la stabilité de toute la région, en vue de contribuer au règlement rapide de la crise libyenne». Il manquait une pièce pour reconstituer le puzzle: la situation au Sahel. Le chef de la diplomatie algérienne et son homologue italien l'ont mise en exergue. Ils ont noté «l'urgence qu'il y a de trouver un règlement de la crise libyenne qui aura certainement un impact positif sur la zone sahélo-saharienne». D'autres questions internationales d'intérêt commun, au premier rang desquelles la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, ont figuré au menu des deux parties. Les deux chefs de la diplomatie des deux pays ont abordé aussi la situation générale dans la zone du Sahel en soulignant «l'urgence qu'il y a de trouver un règlement de la crise libyenne qui aura certainement un impact positif sur la zone sahélo-saharienne». La lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent a été au coeur de leurs préoccupations. Le ministre italien a saisi cette opportunité pour demander à «faire bénéficier son pays de l'expérience algérienne en la matière en particulier pour ce qui est des politiques globales de déradicalisation» a révélé le communiqué du MAE.