Trump est aveuglément attaché à Israël Le roi Salmane d'Arabie saoudite, grand allié de Washington, a averti que cette décision pourrait provoquer «la colère des musulmans», tant El Qods, qui abrite le troisième lieu saint de l'islam (l'esplanade des Mosquées), est un cri de ralliement puissant pour le monde islamique. Passant outre les réactions des capitales arabes et musulmanes, le président Donald Trump a mis en route son plan visant à transférer l'ambassade US de Tel-Aviv à Jérusalem. Ce faisant, il persiste et signe dans une terrible agression caractérisée contre l'ensemble des peuples musulmans de la planète. Ignorant les mises en garde et les protestations suscitées par sa décision de reconnaître Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu, le président Donald Trump confirme ce que l'on savait déjà. Sa haine à l'égard de l'Islam et des musulmans n'a d'égale que son mépris exprimé dans de récents tweets inspirés par trois organisations nazies européennes. Par rapport à lui, les Bush père et fils, pourtant républicains et conservateurs jusque dans la peau, semblent aujourd'hui des personnes convenables. Supporter enfiévré des thèses de l'extrême droite, Donald Trump n'a cure de ce qui ne va pas dans le sens des «intérêts des Etats-Unis»,tels qu'il les entend. Ainsi, il vient tout juste de signer un décret validant la destruction de sites archéologiques et sacrés pour les Amérindiens, parce que des promoteurs immobiliers y ont planté leurs griffes virtuelles. Les injures échangées avec le dirigeant nord-coréen Kim Jung Un ont fait craindre le pire et n'eussent été les appels au calme de la Chine et de la Russie, Donald Trump aurait sans doute aimé lâcher la bombe, quelles qu'en soient les conséquences pour la région asiatique. Il en va de même pour son discours prétendûment pacifiste lorsqu'il disait détenir une «botte secrète» pour résoudre le conflit israélo-palestinien et mandatait son gendre et conseiller, Jared Kushner, pour une mission de «médiation au Proche-Orient». Valsant tel un éléphant dans un magasin de porcelaine entre un but et son contraire, le voilà qui prend à contre-pied tous ses prédécesseurs à la Maison-Blanche sur le transfert de l'ambassade US à El Qods en clamant qu'il va le faire! Et pour corser le spectacle, il téléphone à Mahmoud Abbas et au roi Abdallah II, on ne sait si c'est pour les narguer ou les mettre devant le fait accompli avant son accomplissement. Clairement, cet homme est dangereux. Non seulement, il acte quelque chose que les présidents américains successifs ont prudemment esquivé, mesurant les tenants et les aboutissants d'une loi offerte par le Congrès au lobby israélien et son impact désastreux sur la scène internationale. Lui foule aux pieds les intérêts même des Etats-Unis, aussi bien en pays chrétiens que dans tout le monde musulman dont il bafoue les sentiments et l'attachement au troisième lieu saint de l'Islam. Le président Trump peut certes toiser les monarchies du Golfe qu'il sait à genoux devant tous ses excès, comme on a pu le voir lors de sa visite en Arabie saoudite où il s'est offert le tour du propriétaire. Mais il devrait soigneusement peser le pour et le contre, s'il avait la moindre capacité d'analyse malgré les pressions que peuvent exercer sur lui son entourage familial, dangereusement sioniste, et ses soutiens électoraux, à la lisière de l'extrême droite. Dire que sa décision pourrait «faire capoter les efforts de paix de son gendre» est une fumisterie car cette mission n'a eu de sens que celle de la poudre aux yeux, afin d'endormir les crédules en leur faisant prendre des vessies pour des lanternes. Avant même son élection, Trump était résolu au casus belli avec les Palestiniens, en particulier, et le monde musulman, en général. Des Arabes, il s'en moque, laissant à ses conseillers le soin d'acter les accointances entre certains pays du Golfe et Israël. Celui-ci poursuit impunément ses exactions contre la jeunesse palestinienne des territoires occupés. Sa colonisation effrénée n'a eu que faire des protestations de la communauté internationale. C'est le propre du sionisme que de vouloir toujours plus et l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche représente une occasion «historique» pour faire, une fois de plus, un bras d'honneur au reste de la planète. L'Union européenne, l'ONU, la Russie, la Chine et la Bolivie qui appelle à une réunion du Conseil de sécurité ont beau essayer de tempérer les ardeurs du président américain en appelant au respect de la légalité internationale et des résolutions du Conseil de sécurité en faveur du processus de paix, rien n'y fait. Pour Trump, seule compte la décision d'ordonner le transfert de l'ambassade US à Jérusalem comme promis à ses amis sionistes, même si ce transfert demandera plus d'une année pour être concrétisé. Après les réactions de l'UE et du pape François, le président turc Recep Tayyip Erdogan, président en exercice de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), a averti: «Jérusalem est une ligne rouge pour les musulmans.» Prêt à rompre les relations diplomatiques avec Israël, il a précisé qu'un sommet extraordinaire des 57 pays membres se tiendra le 13 décembre prochain à Istanbul. En Iran, le président Hassan Rohani a qualifié la décision américaine d'»illégitime, provocatrice et très dangereuse».