L'Algérie a combattu et vaincu le terrorisme seule L'Algérie reste un exemple dans la lutte antiterroriste. Son expérience demeure incontestable, voire une référence comme le reconnaissent plusieurs pays dont les USA, la Russie et la Grande-Bretagne. C'est justement cet aspect qui a incité l'ambassadeur conseiller en charge des questions sécuritaires internationales, El Haouès Riache, à se prononcer sur l'expérience de l'Algérie, lors d'une conférence organisée à Washington par le think tank américain Center for Strategic and International Studies (Csis) portant sur le thème «la sécurité au Maghreb: identifier les menaces, évaluer les stratégies et définir le succès». Riache déclare dans son intervention: «L'Algérie a combattu et vaincu le terrorisme seule grâce à une approche multisectorielle cohérente qui ne s'est pas limitée à la seule dimension sécuritaire», poursuivant sa conférence, il précise encore «mais aussi grâce à la combinaison d'un vaste ensemble de politiques et stratégies militaire, politique, religieuse, économique, sociale et éducationnelle». Il argumente lors de son premier panel de la conférence que les critères pour mesurer ce succès demeurent «le très faible nombre de recrues algériennes dans les rangs des groupes terroristes». Le conférencier avance le chiffre de 170 recrues en citant le rapport du cabinet de consulting américain The Soufan Center qui avait classé l'Algérie en 2016 comme étant le pays le moins touché par le recrutement terroriste dans le monde, en dépit de sa proximité géographique des zones affectées par le terrorisme, comme la Libye et la Tunisie. El Haouès Riache estime que «l'Algérie a maintenu la pression militaire et sécuritaire» sur les groupuscules terroristes qui tentent de survivre. Il s'agit, cependant, de petits groupes qui ne représentent plus de menaces, aussi bien sur le plan économique, que sur le fonctionnement des institutions et des populations». L'ambassadeur-conseiller, ne manquera pas l'occasion pour exposer des détails de l'approche adoptée par l'Algérie dans son engagement inconditionnel dans la lutte antiterroriste, en soulignant que «les responsables algériens avaient très vite compris que la réponse à l'extrémisme violent ne doit pas se limiter exclusivement à la seule dimension sécuritaire. Il s'agissait aussi d'isoler les groupes terroristes et de les empêcher de répandre leur idéologie extrémiste dans la société en renforçant la confiance des Algériens dans les institutions de l'Etat». Riache n'omettra pas de souligner également que des approches politiques et une stratégie adaptée ont été progressivement mises en oeuvre pour atteindre l'objectif voulu». Pour l'ambassadeur-conseiller il est donc question de trois approches structurantes: d'abord «le processus de Réconciliation nationale, la promotion de la démocratie comme antidote à l'extrémisme violent et enfin la politique de déradicalisation multisectorielle à laquelle ont contribué tous les acteurs de la société afin d'éliminer les sources du radicalisme». Néanmoins, la lutte armée était nécessaire contre ceux qui ont pris les armes pour éradiquer le peuple et l'Etat. Sans omettre de parler de la loi de la «Rahma» prônée par l'ex-président de la République, Liamine Zeroual, le conférencier conclura que «celle-ci sera enfin couronnée en 2005 par la Charte pour la paix et la Réconciliation nationale, initiée par le président de la République Abdelaziz Bouteflika, adoptée par référendum populaire. Ce qui a permis à des milliers de terroristes de renoncer aux armes et de retourner au sein de leurs familles». Pour l'orateur, «le dispositif offrait l'annulation de toutes les poursuites judiciaires contre les terroristes qui acceptent de déposer les armes à l'exception des personnes ayant participé à des crimes, des massacres, des attentats à la bombe ou à des viols». Aujourd'hui, l'Algérie figure parmi les pays «les plus sécurisés au monde», a insisté à dire le conférencier, mettant en exergue «qu'elle a figuré à la septième place au classement 2017 des pays où les habitants se sentent en sécurité, établi par l'institut de sondage américain Gallup». C'est lors d'un débat que l'ambassadeur conseiller a aimé expliquer que l'Algérie a toujours oeuvré au renforcement de la coopération aux niveaux bilatéral, régional et international, n'hésitant pas à rappeler que «ce sont les autorités algériennes qui ont empêché en 2016 des centaines de Marocains à rejoindre les camps de l'Organisation de l'Etat islamique en Libye, via l'Algérie, en alertant les autorités marocaines de ces mouvements suspects». Il déclare dans ce même contexte: «Nous avons le même objectif, celui de combattre le terrorisme.» Il a tenu également à rafraîchir la mémoire en expliquant que «l'Algérie qui a souffert du terrorisme seule et a eu à l'affronter et le vaincre durant les années 1990, avant même la manifestation des grands actes de terrorisme international, déployait également des efforts pour accroître la coopération sécuritaire aux niveaux africain et international». L'Algérie est l'un des Etats mem- bres actifs du Forum mondial de lutte contre le terrorisme (Cgtf), elle abrite le siège du Centre africain d'études et de recherches sur le terrorisme (Caert), le siège du Mécanisme de coopération policière africaine (Afripol) et coprésidé par ailleurs avec le Canada le groupe de travail du Cgtf sur l'Afrique de l'Ouest. Enfin, le conférencier en abordant la question du Sahel avertit: «L'attention de la communauté internationale doit être focalisée sur les dangers des liens existant entre le crime organisé et le terrorisme entre autres les routes du cannabis et de la cocaïne dans cette région qui est contrôlée actuellement par les groupes terroristes.» Pour sa part, la chargée de recherche principale du National Defense University, Kim Kragin, est longuement revenue sur cette expérience, soulignant que «l'Algérie a réussi à inverser la tendance en matière de recrutement terroriste».