La question mérite d'être posée pour comprendre le brouhaha fait autour de certains joueurs du championnat national. Tout d'abord, il y a lieu de signaler qu'il n'existe aucun organisme capable de moraliser ou de réglementer le secteur des transferts des footballeurs. Cette absence fait que le premier venu peut à sa guise s'improviser agent de joueur et devenir un passage obligé pour toute mutation de joueur en fin de contrat. La presse, ces derniers jours, fait état de mouvements de joueurs d'un club vers un autre, de sommes astronomiques déboursées pour s'attacher tel ou tel autre footballeur. Dans toute cette foire, des noms d'agents sont évoqués alors que tout le monde sait que la FIFA n'a agréé que 3 ou 4 agents de joueurs en Algérie. Dans tout ce charivari, il est malheureux de constater que certains confrères sont devenus des hommes par lesquels l'inflation s'est installée dans le marché du football en Algérie. Un joueur sachant tout juste contrôler un ballon se prend la tête et devient, par la faute de certains écrits journalistiques un Maradona au faîte de sa forme. On parle de centaines de millions, de milliards dans un monde footbalistique marqué par une crise financière qui frappe de plein fouet tous les clubs algériens. On parle de deuxième tranche, de troisième tranche, de primes de signature, de primes de matches au moment où les clubs crient famine et au moment où ils se plient en quatre pour solliciter des subventions des pouvoirs publics. En somme, c'est le monde à l'envers. Il serait intéressant de savoir comment est calculée la valeur d'un joueur, qui l'a déterminée et quel est l'intérêt qu'il apporte au club. Cela ne pourrait être fait que si les clubs jouent le jeu car ce sont eux qui font et défont le marché des transferts. Tous se retrouvent une santé financière durant cette folle période des mutations et tous s'engagent dans une véritable guerre des chiffres pour s'attacher les services de tel ou tel autre joueur qui finit par montrer toutes ses limites une fois le championnat entamé. Comment est calculée la prime de signature et combien de fois fait-elle le Smig? Nul ne peut savoir comment est fixée la valeur d'un joueur, mais tous s'engagent dans la course quand il s'agit de l'enrôler. Des transferts à 2, voire 3 milliards de centimes chez nous sont devenus légion. En parler, c'est manquer de respect à ceux qui triment pour l'économie et le bien-être du pays. Notre football est à la traîne. Après s'être fait éliminer de la coupe du monde, et avoir compromis ses chances de qualification en coupe d'Afrique, notre football est frappé de folie au point que des parents encouragent aujourd'hui leurs enfants à déserter les bancs de l'école pour aller assurer leur avenir en tapant sur un ballon. C'est le monde à l'envers. Ailleurs, un joueur ramené à coup de millions fait le spectacle sur le terrain, chez nous c'est le public car sur la pelouse, c'est une interminable partie de pousse-ballon à laquelle nous sommes conviés à l'occasion de chaque match. Finalement, comment est calculée la véritable valeur d'un joueur. Nul ne le sait dans notre football où sévira encore, en l'absence de véritables structures de contrôle, la loi du silence.