«De nouveaux joueurs ont intégré l'équipe auparavant sans qu'il y ait tout ce bruit. Alors pourquoi toutes ce brouhaha pour la venue de Lacen» Le plus ancien joueur de l'EN s'est prononcé sur le cas du joueur de Racing Santander qui a fait couler beaucoup d'encre. Tout en s'étonnant de tout ce bruit qui a entouré l'affaire Lacen, Rafik Saïfi s'est montré prêt à discuter avec lui et le conseiller lors du prochain stage des Verts au Castelet (France) à partir du 27 du mois en cours. L'ancien merlu n'a pas oublié de parler sur son ancienne équipe, le Mouloudia d'Alger, à laquelle il reste toujours un fidèle supporteur. * Bonjour Rafik, comment allez-vous ? Bien. Je ne vous cache pas que je vis toujours avec cette sensation de joie après notre qualification au Mondial. Je continue à recevoir des félicitations, que ce soit des Qataris ou des Algériens, là où je me déplace. Dieu merci, on est fiers de notre algérianité et de l'exploit que nous avons réalisé. * Suivez-vous l'actualité de votre ancien club en Algérie, le MCA ? Le Mouloudia coule dans mon sang. C'est pourquoi je ne rate jamais l'occasion d'avoir des nouvelles de mon club préféré soit sur internet, soit à travers les chaînes de télévision. Je sais qu'il a battu l'USMH sur le score de 2 à 1 et les noms des buteurs, même si je n'avais pas l'occasion de suivre le match en direct à cause de mes engagements avec mon club Al Khor. * Que pensez-vous de son parcours ? Vous ne pouvez imaginer ma joie quant aux résultats enregistrés par le Mouloudia. Je sais que le club a fait confiance à de jeunes éléments et opté pour une nouvelle politique qui a donné ses fruits. Il n'est pas évident de concurrencer des équipes qui possèdent des joueurs expérimentés comme l'ESS. J'espère qu'on va continuer sur cette lancée. Le titre de champion d'hiver n'est pas le plus important, mais il faut qu'on gagne celui du championnat auquel on n'a pas gouté depuis neuf ans. * Vous parlez comme si vous faisiez partie de l'effectif du Doyen… Même si je ne fais plus partie de l'effectif du Mouloudia, je reste un fervent supporteur de ce club au sein duquel je me suis fait un nom et qui m'a ouvert les portes du professionnalisme. Je n'oublierai jamais les bons moments passés en son sein. Le championnat qu'on a gagné en 1999 reste l'un de mes meilleurs souvenirs de toute ma carrière. C'est un titre qui est survenu après de longues années de disette. C'est ce qui explique cette grande joie qui a envahi nos supporters que je salue au passage. * Comment expliquez-vous ces bons résultats de la saison actuelle comparativement aux années précédentes ? Je crois que les dirigeants ont bien retenu la leçon. Le recrutement a été bien étudié en visant des éléments de qualité et selon les besoins de l'équipe. Quand vous voyez le rendement de Zemmamouche, Derrag et Attafen, vous vous rendez compte de la qualité du recrutement, alors qu'avant la direction a libéré plusieurs joueurs en les remplaçant par d'autres d'éléments nouveaux. Cette façon de faire a complètement perturbé l'équipe, elle lui a fait même perdre son équilibre. Ce qui m'a plu cette saison, c'est cette solidarité entre les joueurs. Ce qui m'a agréablement surpris, c'est la jeunesse de l'effectif qui est animé d'une grande volonté en préservant l'état d'esprit du groupe après le départ d'Alain Michel et son remplacement par Bracci. * Vous semblez bien au fait de l'actualité du Mouloudia... Je suis naturellement au courant de tout ce qui touche au club comme n'importe quel supporter. * Et quels sont les joueurs qui ont attiré votre attention ? La force de l'équipe réside dans le groupe. Quand ça marche bien, cela se répercute positivement sur le rendement de tous les joueurs. Cela ne m'empêche pas de vanter le niveau de Babouche qui justifie sa convocation en équipe nationale. Bouguèche joue un rôle prépondérant dans le groupe, alors qu'il a failli être libéré la saison passée. Zemmamouche, Derrag, Attafen, Coulibaly, et même les jeunes joueurs comme Koudri et Bouchama, ont montré de bonnes qualités physiques et techniques. * Croyez-vous que les Mouloudéens soient capables de gagner le titre de champion cette saison ? Il faut attendre la mise à jour du calendrier et le déroulement de la rencontre contre l'ESS pour évaluer la phase aller et déterminer avec précision l'objectif de l'équipe. Mais je sens que c'est de bon augure. Nous possédons une équipe respectable. Je dirai plutôt maranach m'lah. A l'instar de tous les supporters, j'espère de tout mon cœur que le Mouloudia gagne le titre de champion après neuf ans de celui auquel j'ai participé en 99. * Ne pensez-vous que le parcours du Mouloudia soit similaire à celui de la saison 98-99 ? Lors de cette saison, nous n'avions perdu qu'un seul match tout au long de la saison. Actuellement, l'équipe est sur la même voie puisqu'elle n'a enregistré qu'une seule défaite contre le WAT. Celle contre le CABBA n'a pas été concédée sur le terrain. Je crois qu'il y a beaucoup de similitudes entre le Mouloudia de 99 et celui de l'exercice en cours. Ce qui nous permis d'entrevoir l'avenir sous de bons auspices. L'odeur de 99 est de retour. * Nous avons appris que vous avez aidé Zemmamouche à se fondre dans le groupe à Khartoum puisqu'il ne connaît pas tous les joueurs professionnels... J'étais content pour sa venue en équipe nationale et je crois qu'il le mérite vu son rendement avec le Mouloudia. Les bons résultats de son club l'ont, aidé ainsi que Babouche, à s'illustrer et gagner une place en équipe nationale. Zemmamouche, ou un autre, n'a pas besoin de mon aide pour s'adapter au groupe de l'EN, nous formons une même famille, et il y a une solidarité entre les joueurs professionnels et les locaux. N'importe quel joueur qui intègre le groupe ne trouvera aucune difficulté pour se fondre dans le groupe. * En votre qualité du plus ancien élément de l'EN, nous voulons connaître votre avis sur le cas Lacen qui a fait couler beaucoup d'encre dernièrement… Personnellement, je n'ai pas compris pourquoi tout ce grand bruit autour de Mehdi Lacen, alors que tout est clair. Lacen n'est ni le premier ni le dernier joueur à intégrer l'équipe nationale. Tout est clair sur le plan technique, cela relève des prérogatives de l'entraîneur Rabah Saâdane, seul habilité à convoquer qui il veut. Il est le plus proche de l'équipe et des joueurs. Maintenant s'il juge que Lacen doit être avec les Verts qu'il soit le bienvenu car l'intérêt de la sélection est plus important. * Vous êtes donc pour la venue de Lacen en équipe nationale... Je vais être plus clair. Nous les joueurs, nous n'avons pas le droit de nous immiscer dans un domaine qui n'est pas le nôtre en prenant position pour la venue ou non de tel ou tel joueur. Il y a un staff technique en place et une fédération que nous devons respecter. De nouveaux joueurs ont intégré l'équipe auparavant sans qu'il y ait tout ce tapage. Alors pourquoi toute ce brouhaha pour la venue de Lacen ? * Mais il n'est pas retenu pour la CAN, qu'en pensez-vous ? Croyez-moi, je ne connais pas les véritables raisons de sa non-venue. J'ai lu dans la presse qu'un problème personnel l'empêche de venir. Ce sont des choses qui me dépassent en tant que joueur et je ne veux pas intervenir d'une façon directe. J'ai toujours dit, et ce depuis quatre ans, bienvenue à n'importe quel joueur susceptible d'apporter un plus à l'EN. * Nous avons appris à cet effet que Lacen compte vous rendre visite au Castelet pour discuter avec vous et certains joueurs sur son avenir au sein de l'équipe nationale… Si Lacen veut discuter avec moi ou un autre joueur, il est le bienvenu, je suis prêt à l'aider et le conseiller vu ma longue expérience avec les Verts. Je n'ai pas le droit de refuser mon aide à un citoyen algérien. * Seriez-vous présent au stage des Verts en France ? Oui, de ce côté, je n'ai aucun problème. Je me suis entendu dès le début avec mon club sur la question des stages et des matches de l'EN. Je serai donc le 27 en France, c'est-à-dire le premier jour du stage de l'EN. * A quelques jours du début de la CAN, comment voyez-vous les chances de l'Algérie dans cette compétition ? Ce qui est sûr, c'est que la mission ne sera pas facile comme le croient certains. On ne veut pas mentir au peuple algérien en lui promettant le trophée. Une année seulement en arrière, beaucoup de gens ne songeaient qu'à la qualification en Coupe d'Afrique après une absence de deux éditions de suite. Aujourd'hui, Dieu merci, on est qualifiés en Coupe d'Afrique et en Coupe du monde, c'est un exploit historique pour le football algérien. * Mais vous êtes appelés à honorer votre statut de mondialiste et vous qualifiez au moins au deuxième tour à Angola, n'est-ce pas ? Et qui a dit que nous allons en Angola pour faire du tourisme ou de la figuration ? Bien au contraire, nous allons défendre nos chances avec toutes nos forces pour aller le plus loin possible dans cette compétition. Il faut bien sûr gérer nos matches du groupe et respecter tous nos adversaires, y compris le Malawi, afin de se qualifier au prochain tour. Au-delà de ce tour tout est possible puisque ça jouera sur un seul match. * Assisterez-vous à la cérémonie du Ballon d'Or organisée par Le Buteur et El Heddaf demain lundi (entretien réalisé hier) ? Je vous remercie pour l'invitation que vous m'avez adressée, d'autant plus que je suis le tenant de ce valeureux titre. J'ai fait tout mon possible pour être présent à cette fête grandiose qui reste un événement exceptionnel en Algérie, malheureusement mes engagements avec mon club Al Khor m'empêchent de rentrer au pays ce lundi. * Quel est le joueur que vous voyez le mieux placé pour gagner le Ballon d'Or cette année ? Je ne peux préférer un joueur au détriment d'un autre, car tous les nominés méritent ce titre puisqu'ils ont participé activement dans la qualification de notre équipe nationale en Coupe d'Afrique et Coupe du monde. Quel que soit le nom du lauréat, je le félicite à l'avance. Entretien réalisé par Rachid B. Saïfi honoré pour ses qualités morales au Qatar Rafik Saïfi est en train de planer depuis quelques semaines. En plus d'avoir dressé les Pharaons en se qualifiant pour la Coupe du monde 2010, le Ballon d'Or algérien de l'année dernière vient d'être décoré à Doha (Qatar) pour ses qualités de footballeur certes, mais aussi pour ses qualités morales. En effet, les dirigeants du club d'Al Khour, dans lequel évolue l'international algérien, se sont joints à la communauté algérienne résidant au Qatar pour honorer Rafik Saïfi. Quoi de mieux honorable pour les parents d'un joueur de voir récompensés les efforts de l'éducation qu'ils ont donnée à leur fils. Félicitations à Rafik, mais aussi et surtout à son papa et sa maman !