Hachemi Assad Le secrétaire général du HCA a fait savoir que le budget de celui-ci «n'était pas touché par les mesures d'austérité et aura tous les moyens pour mener à bien ses projets». Le Haut Commissariat à l'amazighité, Hachemi Assad, évite les spéculations pour passer au travail à consacrer sur le terrain dans le cadre de la promotion de l'identité amazighe de l'Algérie. D'ailleurs, il n'en dira pas trop en s'exprimant à partir de Bouira, annonçant le plan de charge comprenant des actions devant se traduire, lors de l'année prochaine, par des résultats probants, notamment en ce qui concerne l'objectif principal tant recherché, à savoir la généralisation et la socialisation de la langue amazighe à travers tout le pays. Le secrétaire général de cette instance rattachée à la présidence de la République a, à partir de Bouira, indiqué que «notre plan de charges pour 2018 comporte plusieurs actions visant surtout à généraliser et à socialiser la langue amazighe selon les nouvelles donnes nées de l'officialisation constitutionnelle de cette langue en Algérie». Une telle déclaration balaye d'un revers de la main toute autre affirmation tendancieuse faisant état du rejet par l'Assemblée nationale populaire de la généralisation de la langue amazighe. A partir de Bouira, Hachemi Assad a tenu à préciser que «parmi ces actions du HCA, figure notamment le travail pour l'instauration d'abord de l'enseignement de la langue amazighe dans treize wilayas du pays dont Jijel, où l'enseignement de cette langue nationale et officielle n'existe pas encore». Loin de tout acharnement, la langue amazighe a du chemin à faire dans le cadre de son enseignement. Le constat est, à plus d'un titre, irréfutable. «On doit travailler sur ça d'abord, il y a des wilayas où l'enseignement de tamazight n'existe pas. Cela doit être comblé pour pouvoir aller de l'avant dans le projet de la généralisation», a affirmé Hachemi Assad. Un tel aveu vaut sans aucun doute son pesant d'or étant donné que le Haut Commissariat à l'amazighité inscrit sur ses tablettes des projets hautement réfléchis. Le premier responsable du HCA poursuit en annonçant «la création prochaine d'un Centre national de recherche en langue et culture amazighes». C'est là un bel acquis pour tamazight. D'autant que cette institution, qui sera d'un apport palpable sur le plan de la recherche, sera prémunie d'un texte législatif le régissant. «Ce centre est fin prêt et le décret de création a été publié au Journal officiel. Donc, il devra commencer son travail très prochainement», a donc précisé le sécrétaire général du Haut Commissariat à l'amazighité, Hachemi Assad qui, au passage, n'a pas omis de mettre l'accent sur l'ampleur des efforts et des moyens déployés par l'Etat pour la promotion de la langue amazighe. La ressource humaine, une priorité La langue amazighe est dans le besoin d'un important réservoir humain. Aucun ne dira le contraire, du moins pas les hauts responsables du Haut Commissariat à l'amazighité. Le ton est, à la base, de commencer par là, il faut commencer, par l'université. C'est ce que l'on peut extrapoler des déclarations de Hachemi Assad qui ne dira point d'autre hormis la nécessité d'aller de l'avant en promouvant et fertilisant cette langue dans un cadre idéal comme ce Centre national de recherche en langue et culture amazighes. Selon le secrétaire général du HCA, cette instance oeuvrerait de façon à généraliser l'expérience des écoles nationales supérieures où la première a été l'intégration de l'enseignement de la langue amazighe à l'ENS de Bouzaréah dans la wilaya d'Alger». «Cette expérience doit être généralisée à travers d'autres écoles», a préconisé le secrétaire général du Hca. Ce n'est pas tout. Cette instance continue à multiplier et varier ses projets axant sa mission sur la formation de la ressource humaine, des enseignants. Aussi, le HCA oeuvre pour l'augmentation du nombre des apprenants de la langue amazighe et l'instauration du caractère obligatoire dans l'apprentissage de tamazight dans les écoles. La bonne nouvelle est celle qui a été annoncée par le premier responsable du Haut Commissariat à l'amazighité, notamment en ce qui concerne l'académie algérienne de la langue amazighe. Hachemi Assad a expliqué que «le projet est en cours et dépendra de la loi organique 2018 qui sera débattue à l'Assemblée populaire nationale, réitérant par la même les engagements du HCA avec les différents ministères dans le but de promouvoir et de socialiser tamazight à travers plusieurs supports culturels et technologiques. Les finances ne manquent donc pas. C'est ce qu'a révélé le secrétaire général du HCA en faisant savoir que le budget de son instance «n'était pas touché par les mesures d'austérité et aura tous les moyens nécessaires pour mener à bien ses projets, dont la réalisation d'un dictionnaire en ligne en langue amazighe et une classe virtuelle en tamazight». Il n'a toutefois pas omis de souligner la nécessité de «la mise en conformité des lois pour pouvoir concrétiser tous ces projets de généralisation et de socialisation de la langue amazighe après son officialisation sur une forte décision du président de la République, Abdelaziz Bouteflika». Il a expliqué que «cette mise en conformité des lois nous permettra également de s'ouvrir sur tous les domaines et nous comptons d'ailleurs dans ce cadre lancer un numéro vert pour les appels en tamazight, ainsi que des supports sonores pour la compagnie aérienne nationale Air Algérie». Comme il a insisté sur «la nécessité de consolider la passerelle entre le HCA et le ministère de l'Education nationale afin surtout de donner une meilleure place à tamazigh à partir du préscolaire». Saluant dans ce sillage l'engagement de la ministre de l'Education nationale, le sécrétaire général du HCA a fait savoir qu'il existe une «réflexion autour de l'application du caractère obligatoire dans l'apprentissage de la langue amazighe dans les écoles et même l'enseignement de tamazight pour les adultes, dont l'expérience est menée avec succès dans 25 wilayas du pays depuis 2016». Ne laissant rien au hasard, il n'a tout de même pas, omis d'évoquer une proposition qui sera faite au ministère de l'Education nationale pour l'instauration d'un système d'enseignement bilingue, arabe et tamazight, dans les établissements scolaires. «D'autant plus que tamazight est national et officiel, et est la langue de tous les Algériens et Algériennes», a expliqué Hachemi Assad. Assad réagit durement Le secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité a réagi de manière plus ou moins «dure» au tapage soutenu ces derniers jours à la suite du rejet de l'amendement proposé par un député du Parti des travailleurs portant sur la généralisation de la langue amazighe dans tous les établissements scolaires, notamment en ce qui concerne la levée de la spécificité facultative de l'enseignement de tamazight. Serein dans ses dires, il a affirmé qu'il s'agit de «manoeuvres tendancieuses et d'instrumentalisation». Pour le premier responsable du HCA, ce «prétendu rejet s'est révélé un canular savamment orchestré pour l'instrumentaliser à des fins contraires aux idéaux de tamazight, socle commun à tous les Algériens». Une telle déclaration a été rapportée par l'agence officielle, l'APS, par le biais de laquelle Hachemi Assad a désapprouvé en affirmant que «nous tenons à exprimer notre profonde désapprobation devant ces manoeuvres tendancieuses qui sèment la confusion et la régression et qui, par ricochet, provoqueraient ire et protestation dans une partie de notre grande nation». «Le motif de cette instrumentalisation est de dire qu'il y a atteinte à tamazight», a-t-il expliqué tout en regrettant que «notre déception est d'autant plus grande que cette supputation est porteuse de conséquences imprévisibles. «Il pourrait impacter négativement la stabilité du pays», a-t-il mis en garde. Il a ajouté que «cette exploitation tendancieuse d'un prétendu rejet doit être clarifiée et expliquée pour en juguler et neutraliser la nuisance». Exprimant le fond de sa pensée, il est allé jusqu'à dire que «nous assistons encore à une tentative de déstabilisation d'un processus irréversible de parachèvement du cadre juridique d'application des dispositions de la Constitution, qui permettra la dotation de tamazight de conditions appropriées à sa promotion au plan culturel et l'instauration, au plan linguistique, des approches et outils scientifiques et académiques requis». «L'activisme ne suffit plus, il faut produire, former, diffuser, normaliser et aménager notre langue», a-t-il recommandé ajoutant qu'«il s'agit aujourd'hui de rattraper le retard accusé dans le domaine de la recherche et des TIC».