L'Algérie accorde un intérêt particulier à la protection de l'enfance Un lien direct entre le suicide d'un des cinq enfants qui se sont dernièrement donné la mort et le jeu macabre, a été formellement établi. Ce qui n'était que supputation est maintenant une certitude. Le jeu de la Baleine bleue «tue». Un lien direct entre le suicide d'un des cinq enfants, qui se sont dernièrement donné la mort, et le jeu macabre, a été formellement établi. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, l'a confirmé, en personne. Invité de l'émission Hiwar Essaâ, diffusée dans la soirée de dimanche sur la terrestre, Tayeb Louh a clairement dit que «la justice s'acquitte de sa mission dans la lutte contre la cybercriminalité, et que l'Organe national de prévention et de lutte contre les infractions liées aux technologies de l'information et de la communication (Onplitic) a ordonné en coordination avec les parquets compétents l'ouverture d'une enquête (...) Les premiers résultats de l'enquête font état d'un décès en rapport avec ce jeu, mais pour ce qui est des autres cas de décès, aucun lien n'a été établi à ce jour». Il a ajouté que «l'enquête suit son cours». Tout en confirmant le lien entre le suicide d'un enfant et le jeu de la «Baleine bleue», le ministre a annoncé l'ouverture d'une enquête judiciaire à la demande de l'Onplitic. Mais pas seulement, ce membre du gouvernement traduit l'inquiétude des plus hautes autorités du pays et leur réaction prompte face à ce danger virtuel à travers la décision d'interdire ce jeu. En effet, le gouvernement a décidé l'interdiction du jeu de la «Baleine bleue» par le biais de l'obligation faite aux providers, tenus d'interdire l'accès à ce jeu sous peine de sanctions pénales. Tayeb Louh a ainsi expliqué que «conformément à la loi, l'organe de prévention a instruit les fournisseurs d'accès à Internet de retirer tout ce qui est lié à ce jeu et qui n'est pas autorisé par la loi», ne manquant pas de préciser que la loi autorise l'Onplitic «s'il venait à constater une quelconque infraction, à ordonner le retrait du contenu. Si ce dernier n'est pas retiré et en vertu du Code pénal, cela entraînera des sanctions». Il y a lieu de préciser que l'interdiction d'accès à ce jeu par les providers peut être contournée par le biais de certains VPN (sites virtuels permettant de contourner l'interdiction d'accès). Mais ce n'est pas l'unique difficulté. Selon le premier responsable du service central de lutte contre la cybercriminalité de la Sûreté nationale, Bachir El Saïd, «le jeu de la 'Baleine bleue'' n'existe pas sur un site précis qui permet de le bloquer. Ce qui rend, par conséquent, difficile voire impossible, l'interdiction à son accès». Ce responsable en veut pour preuve l'échec de la majorité des programmes mis en place par les pays développés dans le domaine des TIC, visant à interdire l'accès à certains sites. Reste une solution, extrême certes et qui peut même être considérée comme une atteinte aux libertés: celle de promulguer une loi, comme en Russie, interdisant l'utilisation ou la fourniture de réseaux privés virtuels (VPN) pour officiellement interdire aux internautes d'accéder à du contenu considéré comme illégal. La loi, qui a fait couler beaucoup d'encre au-delà des frontières russes, entrée en vigueur en novembre dernier, oblige les fournisseurs d'accès Internet à bloquer les sites Web qui offrent des VPN et autres services proxy utilisés par des millions d'internautes pour contourner la censure imposée par l'Etat. Pour le moment, les responsables algériens privilégient les appels à la vigilance. En premier, Tayeb Louh qui a incité les organes d'information à ne pas médiatiser outre mesure les faits liés à ce jeu macabre, rappelant que l'Algérie accorde un intérêt particulier à la protection de l'enfance à travers les clauses du Code pénal et la mise en place de structures et de l'Organe national de la protection et de la promotion de l'enfance. Le ministre n'a pas manqué d'appeler les familles à assumer pleinement leur rôle pour protéger leurs enfants. Il y a aussi l'appel lancé, avant-hier, par la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit. Cette dernière a également souhaité la conjugaison de tous les efforts pour protéger les enfants des dangers des jeux du monde virtuel. Elle a souligné qu'il était nécessaire de conjuguer les efforts entre son département, le ministère de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique ainsi que les services de sécurité pour préserver les enfants du danger que pourraient représenter les jeux du monde virtuel, ne manquant pas d'insister sur le rôle des parents qualifié «d'important» dans la protection de leurs enfants des dangers de l'Internet et des jeux virtuels.