L'Orchestre de l'opéra d'Alger sous la direction du maestro Amine Kouider a animé dimanche à Alger un concert de musique symphonique dédié à la douceur de la valse viennoise et au génie créatif du grand compositeur autrichien Johann Strauss, devant un public relativement nombreux. Accueilli à l'opéra d'Alger Boualem-Bessaïh, le spectacle, intitulé «Les valses de Vienne», a permis à l'assistance d'apprécier, 75 mn durant, les extraits d'une dizaine de pièces célèbres du grand compositeur Johann Strauss (1804- 1849), savamment choisies par Amine Kouider, qui, en sa qualité de directeur artistique de l'Orchestre symphonique, oeuvre à la «promotion et à la vulgarisation» du répertoire de la musique classique universelle en Algérie. Dans la grâce des cadences à trois temps, le public a pris part à un voyage onirique, subtilement conduit par le maestro et son orchestre d'une cinquantaine d'instrumentistes, qui ont d'abord accompagné Noureddine Saoudi, qui a «redoré son blason d'artiste singulier», dira de lui une spectatrice, le temps d'interpréter «Harramtou bik nouaâssi» et «Harq ed'dana mouhdjati», deux valses entrainantes du terroir andalou de la musique algérienne. Avec une voix présente et étoffée, le ténor algérien, bien que servi par une distribution musicale «minimaliste», de l'avis d'un spectateur connaisseur, a brillamment réussi son tour de chant, avouant au public qu'il était monté sur scène pour «rappeler» la richesse de cette musique savante qui s'ouvre sur «l'harmonisation» et la «polyphonie», avant d'ajouter, avec émotion, que «la scène lui manquait». Les instrumentistes des différents pupitres ont rendu, dans la densité et la pureté de l'orchestration, les pièces, «Le beau Danube bleu», «Rêve de printemps», «La valse de l'empereur», «Les patineurs», «La chauve-souris», «Le Baron tzigane», «Polka, pizzicato» (interprétation sans archet, en pinçant uniquement les cordes) et la majestueuse «Marche de Radetzky», à laquelle le public, sollicité par Amine Kouider, a pris part, dans la délectation, avec des claquements de mains cadencés. L'assistance a apprécié le spectacle dans un silence religieux imposé par la solennité du moment, applaudissant longuement les musiciens, à l'issue de chaque pièce interprétée, qui ont livré une prestation de haute facture, dans des atmosphères relevées. «C'est magnifique, grâce à Amine Kouider, les valses de Vienne se sont invitées chez nous!», dira une spectatrice et d'ajouter, «Noureddine Saoudi devrait penser à nous enchanter dans un spectacle à lui, avec une orchestration polyphonique!». Emanant de l'Orchestre symphonique national, créé en 1992 et lancé en 1997 sous la direction du regretté maestro Abdelwahab Salim (1931-1999), l'Orchestre de l'opéra d'Alger oeuvre entre autres, à la promotion de la musique symphonique en multipliant les tournées régionales et concerts éducatifs dédiés aux enfants. Organisé par l'opéra d'Alger, sous l'égide du ministère de la Culture, le concert de musique symphonique «Les valses de Vienne» a été reconduit hier au même endroit et aux mêmes horaires.