Les forces d'occupations à El Qods Sur tamazight, comme sur El Qods, les partis politiques se livrent une bataille rangée sur fond de polémique. La classe politique n'est pas prête à faire un front commun. L'individualisme prend le dessus, même sur des questions fondamentales dont le sort a été bien scellé. C'est le cas justement de la polémique sur la promotion de tamazight et le soutien à la cause palestinienne. Censés entourer ces initiatives, les partis font preuve de désaccord. Ni la question de la promotion de tamazight ni même le rassemblement à la Coupole pour rejeter la décison de l'administration américaine n'ont consolidé le rapprochement de la famille politique. Les marches revendiquant la promotion de cette langue, décrétée langue nationale et officielle dans la Constitution de 2016, divise plus d'un. Bien qu'ils soient tous convaincus du processus, les acteurs politiques affichent leurs divergences. Le pire est que même les partis qui se sont profondément engagés dans la lutte pour la reconnaissance de cette langue ne parlent pas d'une seule voix. Bien au contraire, ils versent dans les accusations en se réappropriant le combat pour la reconnaissance de cette langue. Dans sa première réaction officielle à la polémique sur la promotion de la langue amazighe, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a accusé ouvertement le Parti des travailleurs (PT) et des partis islamistes siégeant à l'APN d'avoir sciemment cherché à soulever les régions berbérophones à travers une «grossière manipulation». Dans un communiqué, le chargé de communication du RCD a estimé que «proposer que tamazight soit introduit uniquement dans l'enseignement et d'une manière graduelle est un objectif qui est très loin des aspirations des militants de cette cause que nous sommes». Selon lui, «introduire un tel article dans le cadre d'une loi de finances anti-peuple que nous avons rejetée dans sa globalité (une loi de finances rejetée d'ailleurs par le PT, le Hamas et le parti de Djaballah) renseigne sur la grossière manipulation qui vise à provoquer, encore une fois, les régions berbérophones, et particulièrement la Kabylie». Le parti a appelé tous ses militants à rester vigilants. Sur cette question, l'APN a servi de théâtre d'affrontement entre partis de la majorité et de l'opposition. Les députés du PT et du FFS ont dénoncé la répression à laquelle font face les jeunes étudiants et lycéens qui manifestent, selon eux, pour une cause légitime. Le député du PT, Ramdane Taâzibt, a rappelé que la revendication de la généralisation de tamazight est une revendication à caractère national qui dépasse le cadre partisan. De son côté, le député du FFS, Djamel Baloul, a dénoncé avec force la répression que subissent selon lui les jeunes manifestants kabyles tout en rappelant que le FFS était le premier à s'engager dans la lutte pour la reconnaissance de la langue en 1963. «Nous n'avons pas attendus la Constitution de 2016 pour réclamer l'officalisation de tamazight», a-t-il affirmé lors d'une séance débat sur le projet de loi sur la poste et les technologies de l'information. Une réponse qui a visé clairement le parti majoritaire du FLN, lequel a accusé les partis comme le FFS et le RCD d'avoir boucoytté le vote sur la Constitution de 2016 qui consacre tamazight comme langue nationale et officielle. Les islamistes ont brillé par leur absence sur ce débat. «La revendication pour la généralisation de l'enseignement de tamazight est légitime même si cette question n'a jamais été notre revendication», a affirmé le président du MSP, Abdelmadjid Menasra qui a mis en garde contre un éventuel mouvement séparatiste. Censés accorder leurs violons pour oeuvrer à la promotion de tamazight et appeler les manifestants à la sagesse, les partis politiques se livrent une bataille rangée sur fond de polémique. Le rassemblement de solidarité avec la Palestine n'a pas fait mieux. Plusieurs partis ont manqué hier le rendez-vous de la Coupole à l'image du RCD et du FFS et certains partis islamistes. Le Parti des travailleurs comme celui du Front de la justice et du développement ont regrété que cette initiative soit organisée dans une salle. «Le peuple algérien veut marcher pour exprimer son soutien à la cause palestinienne, pourquoi alors le cloîtrer dans une salle?», a interppelé Louisa Hanoune. Ces deux exemples démontrent que l'idée du consensus que prônent les partis n'est qu'une simple illusion.