Le Front des forces socialistes (FFS) réagit aux accusations selon lesquelles il aurait voté contre un amendement à l'APN relatif à la promotion de l'enseignement de tamazight. Après deux semaines de polémiques, le plus vieux parti de l'opposition apporte des précisions et fait des rappels de position pour démentir les affirmations selon lesquelles il aurait tourné le dos à la cause amazighe. Dénonçant énergiquement la répression dont a fait l'objet une manifestation pacifique à Bouira en faveur du développement de tamazight, le FFS, par la voix de son député Djamel Bahloul, explique sa position tangible et constante par rapport à cette cause qu'il assure avoir toujours défendue depuis sa création en 1963. «Le FFS ne va jamais participer à un vote sur tamazight. Cela parce que tamazight est indissociable de notre identité, de notre authenticité, de notre langue et de notre existence. Il est donc pour nous inacceptable de la soumettre à un vote ou un référendum. La position du FFS est constante et a été maintes fois exprimée dans diverses occasions», affirme M. Bahloul, précisant dans ce sillage que le FFS a logiquement boycotté le vote sur la révision constitutionnelle de 2002, accordant à tamazight un statut national. Comme il a refusé de voter pour la Constitution de 2016 consacrant tamazight comme langue officielle. Il s'agit, assure Djamel Bahloul, qui intervenait en marge du débat sur le projet de loi relatif aux TIC, d'une position qui ne souffre aucune ambiguïté. Il souligne que le FFS n'est pas un nouveau venu au combat démocratique qui est indissociable du combat pour l'amazighité de l'Algérie. Il rappelle que la lutte du FFS pour la consécration de tamazight comme langue officielle a débuté depuis sa création en 1963. «Notre combat pour tamazight ne peut pas être dissocié de notre combat pour un Etat démocratique, de droit, où les libertés individuelles et collectivités sont respectées», ajoute Djamel Bahloul, qui répond ainsi clairement aux accusations de la députée du Parti des travailleurs, Nadia Chouitem, selon lesquelles le FFS et le RCD ont refusé de voter pour la promotion de tamazight à l'APN. Le FFS, poursuit Djamel Bahloul, considère que l'identité amazighe est le ciment de l'unité nationale et au-delà de l'unité maghrébine. Il affirme aussi que la Kabylie est «le cœur palpitant» du combat démocratique dans lequel fait incontestablement partie tamazight. Le FFS met en garde, dans ce contexte, contre le vent de la manipulation et dénonce ceux qui manœuvrent pour des positionnements politiques conjoncturels. Le plus vieux parti de l'opposition prévient contre ceux qui cherchent, par l'instrumentalisation de tamazight, à rallumer la mèche de la violence en Kabylie.