Le président Zetchi sommé de prendre des décisions radicales Une dernière mise en demeure a été envoyée aux clubs concernés avant la saisine de la Commission de discipline pour l'application de la réglementation qui prévoit, dans pareils cas, une défalcation de points, voire même une rétrogradation administrative. Le délai laissé par la Fédération algérienne de football aux responsables des clubs des Ligues 1 et 2 Mobilis afin de régler leurs dettes envers les joueurs et entraîneurs a expiré avant-hier. Pendant ce temps, des présidents de clubs négocient avec des joueurs afin de les recruter durant ce mercato d'hiver qui débute aujourd'hui, soit au lendemain de la dernière journée de la phase aller du championnat de la Ligue 1 Mobilis. Il est donc tout à fait évident que la seule question qui brûle les lèvres des férus du football est de savoir si enfin la Ligue de football professionnel (LFP) et la FAF séviront en appliquant à la lettre la réglementation en vigueur pour les clubs réfractaires? Il y a trois mois, faut-il bien le rappeler, les membres du Bureau fédéral ont été très précis en réitérant la détermination de la FAF à appliquer la règle de l'«accession administrative» qui consiste à ne pas valider l'accession sportive d'un club, professionnel soit-il ou amateur, qui n'aurait pas assaini sa situation financière. Et au moment de prendre cette décision par le BF, le montant global des dettes des clubs professionnels des Ligues 1 et 2 s'élevait alors à «plus de 500 millions DA». A ce moment-là et cela n'a certainement pas beaucoup changé, au total, 13 clubs de Ligue 1 et 13 de Ligue 2 Mobilis étaient endettés envers des joueurs et/ou entraîneurs, dont certains «lourdement», a expliqué alors Louiza Madani, présidente de la Commission des finances et membre de la Commission de résolution des litiges. Une dernière mise en demeure a été envoyée aux clubs concernés avant la saisine de la Commission de discipline pour l'application de la réglementation qui prévoit, dans pareils cas, une défalcation de points, voire même une rétrogradation administrative. «Vu que la majorité des clubs de Ligue 1 et 2 Mobilis sont endettés, le Bureau fédéral a décidé de porter le seuil de l'interdiction de recrutement durant le marché de transfert hivernal à 10 000 000 DA, ce qui veut dire que les clubs dont le montant global des dettes envers des joueurs ou des entraîneurs est supérieur à cette somme sont interdits de recrutement», a bien indiqué la FAF. Et il se trouve que le président de la LFP a abordé ce problème lors du BF du 29 novembre dernier en annonçant qu'«il sera abordé et tranché bientôt avec la soumission des décisions de la Commission de résolution des litiges (CRL) à la Commission de discipline, conformément à la réglementation en vigueur». Après ce constat, le Bureau fédéral a rappelé la nécessité, pour les clubs endettés envers des joueurs et des entraîneurs, d'apurer leurs situations financières le plus tôt possible afin d'éviter les sanctions prévues par la loi, tout en prenant note que des clubs ont fait l'effort de payer une partie ou la totalité de leurs dettes ces dernières semaines. De son côté et en dressant le rapport de la Commission de résolution des litiges, Louiza Madani, chef du service juridique à la Fédération algérienne de football, a annoncé que des clubs ont fait l'effort d'essayer de régulariser leurs situations financières respectives vis-à-vis des joueurs et entraîneurs qui détiennent des créances auprès d'eux, notamment le DRB Tadjenanet qui a payé toutes ses dettes et à qui il ne reste à payer que les frais de procédure. De même, le CR Belouizdad a remboursé un montant de 21 600 000 DA. Par ailleurs, elle a rappelé que les engagements par écrit entre les joueurs et les clubs pour des règlements à l'amiable sont pris en considération pour la déduction des montants des dettes. Des propositions et recommandations ont été faites lors du Symposium sur le «Renouveau du football algérien», il y a cinq jours, et il ne reste plus qu'à attendre les décisions du Bureau fédéral, prévu le 25 décembre prochain, pour entrevoir l'orientation des «sanctions» à prendre envers les clubs qui, non seulement, se permettent le luxe de ne pas honorer leurs dettes, mais ne se gênent nullement à négocier pour recruter d'autres joueurs durant ce mercato en cours depuis hier. Le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, martelait lors du Symposium qu'il est temps de prendre des décisions courageuses pour notre football professionnel...Eh bien, c'est ce qu'on attendra lors de la prochaine réunion des membres du Bureau fédéral.