Distribuer de l´eau quotidiennement risque d´assécher les réserves qui ne tiendront que jusqu´au 20 juillet courant. En période estivale, les besoins en eau potable de la capitale de l´ouest, Oran, se quantifient à 350.000 mètres cubes par jour. Aujourd´hui, 125.000 m3/j sont distribués à partir des barrages de Gargar (wilaya de Relizane) et Sidi Abdallah (w. Sidi Bel Abbès). Il est attendu un supplément d´apport en eau potable des stations de dessalement de Béni Saf et d´Arzew, mais aussi essentiellement, du projet du complexe hydraulique structurant de transfert des eaux du MAO (Mostaganem-Arzew-Oran) d´une capacité de 155 millions m3/an. Ce projet prendra en charge 12 centres urbains à Mostaganem et Oran à l´horizon 2009. Les eaux, qui seront puisées dans l´oued Cheliff, seront destinées à cinq centres de la wilaya de Mostaganem avec 45 millions/m3 qui profiteront à une population de 600.000 âmes alors que 110 millions m3 seront destinés à sept centres de la wilaya d´Oran pour une population de 1700.000 habitants. Un grand nombre de camions citernes sillonnent quotidiennement la ville d´Oran pour alimenter les «points noirs». La mise en service de ce système élaboré depuis janvier 2005, permettra de réaffecter le volume consommé actuellement par ces wilayas, soit 54 millions/m3 à Aïn Témouchent, Sidi Bel Abbès ainsi qu´aux localités d´Oran et Tlemcen. Si le centre-ville d´Oran est alimenté actuellement pour une partie un jour sur deux, pour une autre partie 1 jour sur trois et même un jour sur quatre pour une troisième partie, les services du ministre des Ressources en eau ont préféré ce rythme espacé de distribution. En effet, cette plage horaire assure une disponibilité d´eau potable jusqu´à la fin de l´année, même s´il ne pleut pas d´ici là. Distribuer de l´eau quotidiennement risque d´assécher les réserves qui ne tiendront alors que jusqu´au 20 juillet courant, explique-t-on. Ces eaux d´appoint proviennent également des champs captant d´Oued Slilat et de Sénia ainsi qu´à partir de la station de déminéralisation de Brédéa. Par ailleurs, deux stations monoblocs de dessalement d´eau de mer font partie de l´attirail impressionnant mis en place pour aider à «étancher» la soif des Oranais. Ces stations, produisant 5000 m3/j, ont été déplacées de Skikda et d´Alger (de Bâteau cassé à Bordj El Kiffan) vers la Corniche oranaise (Aïn Turk et Bou Sfer) où elles devraient être déjà opérationnelles, selon Ben Bouaziz le chargé de la communication au MRE. Une partie de cette eau distribuée sur la Corniche, sera transférée vers Mostaganem et Oran, là où il y a une forte pénurie pour compenser ainsi le déficit enregistré. Ce plan d´urgence sera conforté également le 13 août prochain par l´injection de 25.000 m3/j à partir de la station de dessalement d´Arzew qui produit 90.000 m3/j. D´ici fin octobre, un total de 60.000 m3/j seront distribués à partir du barrage de Boughrara (w. Tlemcen) aujourd´hui dépollué, vers Aïn Témouchent et Oran. A tout ce système d´urgence élaboré avec beaucoup de minutie et de rapidité par le MRE, il faut ajouter la réalisation en cours d´une batterie de forages à Oued Klilat et Sénia. Les efforts du MRE pour éradiquer ce manque d´eau potable, ou tout au moins, l´atténuer, se vérifient par le déplacement presque tous les quinze jours du secrétaire général du MRE, Rahiel, vers Oran où il inspecte et constate de visu le dispositif mis en place pour soulager les populations affectées par ce terrible fléau qu´est le manque d´eau . Le premier responsable du secteur, Abdelmalek Sellal, se rendra, rappelle-t-on, aujourd´hui lundi à Mostaganem, où il effectuera une visite d´inspection et de travail qui le mènera sur le site du barrage du Kranis (45,38 millions/m3) ainsi que sur celui du projet d´adduction d´eau de la zone de Dahra à partir de ce même barrage. Le ministre devra également visiter la station de traitement des eaux du Cheliff, laquelle devra renforcer l´alimentation en eau potable (AEP) de Mostaganem par 25.000 m3/j grâce au lancement de deux projets de réalisation de 30 km de canalisation. Signalons enfin qu´une grande station de dessalement d´eau de mer d´une capacité de 100.000 m3/j est prévue à proximité de l´embouchure du fleuve. Ces nouvelles dispositions d´apport en eau permettront de transférer le volume actuellement distribué à Oran vers Aïn Témouchent, Sidi Bel Abbès, Mostaganem, Relizane et peut-être même Saïda, souligne Ben Bouaziz qui précise que cette eau pourrait être utilisée aussi bien pour l´AEP que pour l´agriculture dans ces wilayas. Pour l´heure, les responsables du secteur affirment qu´il n´y aura plus de problèmes d´eau dans les régions du nord-ouest du pays dès 2007. Au ministère des Ressources en Eau (MRE), l´on relève qu´un plan d´urgence a été mis en branle récemment dans toute la région du nord-ouest du pays et particulièrement dans la mégapole oranaise. «La ville d´Oran et toute la région environnante, actuellement alimentées en eau potable de façon drastique, ne connaîtront plus de problèmes d´alimentation en eau potable à partir de 2007» a indiqué dimanche à notre journal Malek Ben Bouaziz, chargé de la communication auprès du MRE. Cette institution, très sollicitée, faut-il le souligner, lors de ces périodes caniculaires par le citoyen et l´usager industriel échaudés par le spectre de la sécheresse qui a sévi lors des deux dernières décennies dans tout le pays, a enclenché une série de mesures d´urgence à même d´assurer, sinon d´améliorer un tant soit peu, la distribution de cette précieuse denrée dans cette région éprouvée par une climatologie peu clémente.