Après Air Algérie et Sonelgaz, c'était au tour, hier, de l'Entreprise nationale des travaux aux puits (Entp) de faire son entrée dans le marché obligataire algérien. En effet, suite à la séance d'adjudication qui a eu lieu, hier, à l'hôtel El Aurassi et à laquelle ont participé 13 soumissionnaires, l'Entp lève 5 milliards de dinars auprès d'investisseurs institutionnels, notamment la Banque extérieure d'Algérie (BEA) en sa qualité de chef de file. Cet emprunt obligataire institutionnel garanti par Sonatrach en sa qualité de société mère servira, indique-t-on, au plan d'investissement qui comprend l'achat d'appareils de forage. Pour cette émission; la firme Stratégica a été le conseiller financier. Ainsi, l'Entp a émis des obligations échéant dans cinq années, remboursables entièrement le 20 juillet 2010 et dont le coupon est de 2,75%. Il faut noter que lors de l'émission, le taux de rendement moyen des titres émis a été de 2,28%, soit avec un écart de 0,14% par rapport au rendement des titres de même échéance, émis récemment par le Trésor. En tout, ce sont trente offres qui ont été proposées, hier, pour un montant total de 12.830.000.000 DA. Ainsi, l'opération a permis à l'Entp de se financer en dinars algériens à moindre coût par rapport aux moyens classiques de financement, à savoir les crédits bancaires et autres financements externes, ce qui supprime totalement le risque de change et la prime de risque associés à un financement extérieur. D'après le responsable de la firme Stratégica, qui est intervenu en marge de la séance d'adjudication, le marché obligataire est le plus important dans le monde, notamment aux Etats-Unis. Selon lui, au Danemark, le marché obligataire occupe 70%, en France 10% et en Algérie à peine 1%. Le responsable du cabinet d'ingénierie financière Stratégica appellera solennellement les entreprises algériennes à s'intéresser à ce marché à cause des avantages qu'il offre. Il y a lieu de signaler que l'avant-dernière étape du processus de l'emprunt obligataire Entp s'est déroulée le 12 juillet 2005 à Hassi Messaoud et où la trentaine de représentants d'institutions financières en lice ont été conduits pour visiter les chantiers de l'Entp avant la séance d'adjudication. Par ailleurs, le bilan de l'Entp au 31 décembre 2004 enregistre une évolution de 3,978 GDA par rapport à l'année précédente. Le chiffre d'affaires est en progression de 10%, soit 14,142 millions de dinars contre 13,785 MDA de l'exercice précédent. L'évolution propre aux prestations de forage est de 7,6%. Le résultat net de l'exercice social est de 3,088 millions de dinars, soit une hausse de 47,63% par rapport à celui de 2003. D'après M. Mohamed Laouadi, P-DG de l'Entp, sur le plan opérationnel, tous les indicateurs de référence éclairent la solidité de la performance de l'entreprise qu'il dirige. Ainsi, pour illustrer cela, M. Laouadi annoncera que pour l'année 2004, une mobilisation de 22 mois-appareils de plus qu'en 2003, puis un excédent de 29 790 mètres dans le quantitatif du forage et enfin un remarquable taux (96,7%) pour le temps travaillé ou tarif T1, ce dernier, faut-il le souligner, traduit, selon lui, la maîtrise professionnelle et la synergie fonctionnelle des divers métiers. Il y a lieu de signaler que l'Entp qui a obtenu sa certification ISO 9001/2000 en avril 2003, et Qhse le 30 mai dernier, a réalisé, depuis sa création, 1600 forages dont une soixantaine de puits horizontaux et 2500 workover. L'entreprise possède actuellement une flotte de 37 appareils de forage et prévoit d'atteindre en 2006 le nombre de 43 appareils. L'Entp prévoit également d'investir 400 millions de dollars d'ici à 2010. «C'est le prix à payer pour faire partie du club des sociétés de services performants», admettent franchement les responsables de cette entreprise qui misent beaucoup sur le nombre important de contrats de recherche et de développement de gisements d'hydrocarbures signés par Sonatrach et qui sont de nature à élargir les perspectives de marché des entreprises des services pétroliers. Le plan de charge de Sonatrach et de ses associés est très important pour les cinq prochaines années avec une moyenne annuelle dépassant les 180 pour le forage et plus de 300 pour le workover. Tout cela pour un montant global de 90 milliards de dinars.