Ce financement permettra aussi à l'entreprise de développer son activité à l'étranger, notamment dans le sultanat d'Oman. L'Entreprise nationale de forage (Enafor) a réussi à lever un montant de 6 milliards de dinars sur le marché obligataire à l'issue de la séance d'adjudication qui s'est déroulée, jeudi passé, à l'hôtel El-Aurassi à Alger. Ce deuxième emprunt de l'Enafor, après celui effectué en décembre 2005, est destiné aux investisseurs institutionnels (banques, établissements financiers et compagnies d'assurance). En 2005, l'Enafor avait levé huit milliards de dinars lors de son premier emprunt obligataire, en deux tranches de 4,08 MDA et de 3,92 MDA, pour financer l'acquisition d'appareils de forage. La durée était de 5 ans pour les obligations de la première tranche et de 6 ans pour celles de la seconde. Cette opération a permis à l'Enafor de se financer en dinars algériens à moindre coût par rapport aux moyens classiques de financement (crédit bancaire et financement externe). Ce mode de financement supprime, en effet, totalement le risque de change et la prime de risque, associée à un financement extérieur. Ce nouvel emprunt, explique le président-directeur général de l'entreprise M. Mohamed Bennour, “servira à financer une partie du programme d'investissement de l'entreprise sur l'horizon 2008-2012”, notamment l'acquisition de deux appareils de forage en 2008 afin de répondre à la croissance des activités d'exploration et d'exploitation pétrolière et gazière. “Avec l'acquisition de ces deux appareils, l'Enafor portera son parc à 36 engins de forage”, précise M. Mohamed Bennour, à l'issue de la séance d'adjudication. Remboursable en une seule fois dans l'échéance de 5 ans, l'emprunt porte un taux de coupon de 3,75% par an. 12,5 milliards de dinars ont été proposés par les investisseurs institutionnels pour cette transaction, a précisé le président- directeur général l'Entreprise nationale de forage. M. Mohamed Bennour a ajouté, par ailleurs, que ce financement permettra aussi à l'entreprise de développer son activité à l'étranger, notamment dans le sultanat d'Oman où elle opère avec deux appareils. L'entreprise prévoit, en outre, d'investir d'autres marchés africains comme la Libye, la Mauritanie et le Niger, selon M. Bennour. Pour rappel, en 2005 elle a obtenu un contrat, après un avis d'appel d'offres compétitif, dans le sultanat d'Oman. Le contrat portait sur 5 puits de développement de gaz et le montant se situait entre 25 et 30 millions de dollars. L'Enafor est accompagnée dans cette opération par la Banque extérieure d'Algérie (BEA) comme chef de file et le cabinet conseil en ingénierie financière Strategica Finance. Sa maison mère, Sonatrach, qui a un fort intérêt économique au développement de l'activité de l'Enafor, et afin de lui permettre de bénéficier des meilleures conditions d'emprunt, a accordé sa garantie à l'émission, sous forme d'une caution personnelle et solidaire. Deuxième opérateur de forage en Algérie après l'Entreprise nationale des travaux des puits (Entp), l'Enafor opère depuis 40 ans et occupe 36% du marché algérien. Elle a réalisé un chiffre d'affaires de 18 milliards de dinars en 2007. Le marché obligataire est estimé à plus de 160 milliards de dinars. Depuis 2003, plusieurs entreprises publiques algériennes ont eu recours à des emprunts obligataires sur le marché financier national, aussi bien auprès d'épargnants institutionnels (banques et assurances) que d'épargnants privés (personnes physiques) afin de collecter les sommes nécessaires au financement de leurs investissements. Le marché obligataire national compte actuellement neuf sociétés émettrices d'obligations : Enafor, Sonatrach, Sonelgaz, Air Algérie, Algérie Telecom, la Société de refinancement hypothécaire (SRH), l'Entp (travaux pétroliers), et deux entreprises privées Cevital et ALC. M. R.