La décision américaine a suscité la colère de la communauté internationale Aujourd'hui, l'Assemblée générale de l'ONU est encore appelée à voter une autre résolution, consacrée cette fois à la reconnaissance par les Etats-Unis de la ville sainte d'El Qods comme «capitale d'Israël» alors que l'ambassadrice américaine multiplie les menaces explicites. Coup de tonnerre dans le ciel new-yorkais, l'Assemblée générale de l'ONU a adopté mardi une résolution qui réaffirme sans ambages le droit du peuple palestinien à l'autodétermination et à la création d'un Etat indépendant. Cette résolution a été adoptée par un vote écrasant, puisqu'elle a recueilli 176 voix pour, sur les 193 que compte l'organisation, et sept contre (Etats-Unis, Canada, Israël, Etats fédérés de Micronésie, Iles Marshall, Nauru, et les Palaos). A l'exception du Canada, les autres Etats ralliés au vote américain sont des micro-pays qui comptent tous ensemble moins de 500.000 habitants! Le décompte relève en outre quatre abstentions du Cameroun, du Honduras, du Togo et des îles Tonga. Autant d'indicateurs de la position «inconfortable» de Washington dans ce dossier Ce qui confère une importance majeure à cet évènement, c'est le fait qu'il intervient très exactement au lendemain de celui du Conseil de sécurité qui a vu 14 des 15 pays membres se prononcer en faveur de la résolution rejetant la décision américaine sur El Qods occupée et à laquelle les Etats-Unis ont opposé leur veto. Le vote de l'Assemblée générale constitue une gifle au cavalier seul de l'administration Trump et il consolide, même s'il n'est pas contraignant, à l'instar de ce que sont censées être les résolutions du Conseil de sécurité, la position de la communauté internationale favorable à l'exercice par le peuple palestinien de son droit à l'autodétermination. Aujourd'hui, l'Assemblée générale de l'ONU est encore appelée à voter une autre résolution, consacrée cette fois à la riposte contre la reconnaissance par les Etats-Unis de la ville sainte d'El Qods comme capitale d'Israël. C'est le président de l'Assemblée générale qui a décidé de convoquer une session extraordinaire pour l'adoption de cette résolution présentée par le Yémen et la Turquie au nom des pays arabes et de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI). Le document reprend d'ailleurs les mêmes termes que ceux rejetés par le Conseil de sécurité suite au veto américain malgré le vote favorable des 14 membres de l'instance face à la représentante américaine. Une unanimité suffisamment rare pour mériter d'être relevée et prise en considération, preuve établie de la détermination de la communauté internationale à faire respecter le droit et à préserver les chances du processus de paix mis à mal par la politique pro israélienne de l'administration Trump. «Toute décision et action visant à modifier le caractère, le statut ou la composition démographique de la ville sainte d'El Qods n'ont aucun effet juridique et sont nulles et non avenues» stipulent les différentes résolutions qui s'opposent clairement à la manipulation américaine, rejettent la reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale d'Israël et qualifient la tentative d'annexion de sa partie orientale (El Qods) comme nulle et non avenue. La réaction, brutale comme à son habitude, de la représentante des Etats-Unis à l'ONU, Nikki Haley, est significative à cet égard. Anticipant sur les résultats du vote qui aura lieu aujourd'hui même sur la question de Jérusalem, elle a franchi un nouveau pas dans l'escalade verbale et les menaces d'un autre temps. Dans un tweet à la Trump, elle a indiqué: «L'ONU, on nous demande toujours d'en faire plus et de donner plus. Alors, quand nous prenons une décision, suivant la volonté du peuple américain, sur où mettre notre ambassade, nous ne nous attendons pas à ce que ceux que nous avons aidés nous ciblent. Jeudi, il y aura un vote critiquant notre choix. Les Etats-Unis noteront les noms.» Non contente de cette menace explicite sur les réseaux sociaux, elle l'a renforcée par une lettre adressée aux ambassadeurs des principaux Etats membres de l'ONU dans laquelle elle écrit: «Le président (Donald Trump) observera attentivement ce vote et il a demandé que je lui signale les pays qui auront voté contre nous». Et d'ajouter: «Nous prendrons note de chacun des votes sur cette question», avec des sous-entendus on ne peut plus explicites. Apparemment, l'administration Trump a du mal à assumer son cavalier seul, dicté par des considérations de politique intérieure et l'influence des lobbies évangéliste et sioniste. Madame l'ambassadrice n'hésite pas à recourir au chantage pour tenter d'infléchir le courant majoritairement favorable au respect du droit international et des résolutions antérieures des Nations unies dont Washington est en théorie garant de par sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité. Mais les exemples sont légion qui montrent que les Etats-Unis ne sont pas à une contradiction près et qu'ils n'hésitent pas à recourir, encore et toujours, aux pressions et aux menaces pour imposer leurs politiques. Sauf que cette fois, il s'agit d'abord et surtout de la politique de Benjamin Netanyahu qui n'est pas forcément celle du peuple américain, loin s'en faut.