La jeunesse palestinienne subit chaque jour la répression de l'armée sioniste israélienne D'aucuns croient naïvement que les Etats-Unis vont oeuvrer de façon neutre à des discussions entre Israéliens et Palestiniens dont les droits seront respectés alors que ces mêmes Etats-Unis ont bafoué tout une série de résolutions du Conseil de sécurité... Sans surprise, les Etats-Unis ont mis lundi leur veto à la résolution de l'ONU condamnant leur reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale d'Israël, dont l'approbation par les 14 des 15 membres que compte le Conseil de sécurité représente néanmoins un camouflet pour Washington. Leur vote unanime autour des quatre membres permanents que sont la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni - ces deux derniers étant des alliés quasi inconditionnels de Washington, a déclenché une colère sourde de la représentante américaine à l'ONU, Nikki Haley. Ce vote «est une insulte et un camouflet que nous n'oublierons pas», a-t-elle ainsi menacé, avec un regard noir, les 14 pays qui ont osé condamner la décision du président Donald Trump. Sa menace pourrait laisser entendre que les Etats-Unis vont mettre en branle des mesures de rétorsion à l'encontre des 14 pays dont le vote était favorable au blocage de la décision, mais elle n'a rien laissé filtrer des intentions de l'administration Trump, sinon une phrase allusive à une réduction du financement de l'ONU par les Etats-Unis qui en sont le premier contributeur. Si du côté palestinien, le veto de Washington est qualifié d'» inacceptable», en Israël, Netanyahu a aussitôt salué l'initiative de son puissant allié et «remercié à la fois Trump et Nikki»! Le projet de résolution avait été présenté par l'Egypte qui a mis en exergue les «graves répercussions» de la démarche américaine tout en réclamant l'annulation pure et simple de cette décision inique, suivie d'une vague de manifestations à travers l'ensemble du monde musulman ainsi que de la réprobation unanime de la communauté internationale. Bien qu'expurgé des éléments de nature à contrarier la superpuissance américaine, ce projet de résolution ne faisait que réaffirmer les clauses déjà mentionnées dans les 10 résolutions précédentes, entre 1967 et 2016, selon lesquelles le statut de Jérusalem doit faire l'objet de négociations israélo-palestiniennes, tout en manifestant en la circonstance de «profonds regrets concernant les récentes décisions sur Jérusalem». En aucun cas, on n'y trouvait la moindre référence mettant directement en cause les Etats-Unis. Peine perdue. L'apoplectique Nikki Haley n' a pas caché son ire, qui a aussitôt brandi le fouet, elle qui disait encore récemment que le temps est fini où l'ONU rudoyait impunément Israël! Car tel est son dogme, rédemptrice et exorciste inconditionnellement dévouée au sionisme à l'instar de son mentor, le président Trump, qui ne cache pas son attachement à la politique expansionniste d'Israël, surtout que son gendre et conseiller, Jared Kushner, juif orthodoxe très engagé dans l'implantation de nouvelles colonies dans les territoires occupés palestiniens, conduit en personne la médiation américaine selon laquelle le conflit sera bientôt résolu comme le veulent et l'entendent les chrétiens sionistes des Etats-Unis (évangélistes) et les dirigeants actuels de l'Etat hébreu. Ce n'est pas la première fois que Washington passe outre la réprobation unanime de la communauté internationale dont elle bat peu après le rappel intransigeant pour condamner les politiques qualifiées d'agressives des pays réfractaires à son écrasante domination. Mais la réaction de sa représentante ne diminue en rien la validité des résolutions précédentes du Conseil de sécurité de l'ONU, notamment celle de 1980 qui proclame que «toute décision ou action visant à altérer le caractère, le statut ou la composition démographique» de Jérusalem «n'a pas de force légale, est nulle et non avenue et devait être révoquée». Une résolution pour le vote de laquelle les Etats-Unis s'étaient alors abstenus, la rendant par-là même contraignante. On comprend pourquoi l'administration Trump et Nikki Haley ont encore la salive saumâtre en ce qui concerne la toute dernière résolution condamnant sans ambages la politique annexionniste israélienne et l'implantation continue de colonies dans les territoires occupés, là aussi votée avec l'abstention des Etats-Unis décidée par le président sortant, Barack Obama dont les relations avec Netanyahu étaient rien moins que difficiles. Netanyahu peut dire autant de fois qu'il veut «merci madame l'ambassadrice Haley» et «président Trump». L'une s'apparente à la comète qui, après avoir «dissipé les ténèbres» les rendra encore plus obscures par sa disparition, et l'autre sera, dans quatre ans, comptable de ses errements face aux électeurs américains. D'aucuns croient naïvement que les Etats-Unis vont oeuvrer de façon neutre à des discussions entre Israéliens et Palestiniens dont les droits seront respectés alors que ces mêmes Etats-Unis ont bafoué toute une série de résolutions du Conseil de sécurité, allant jusqu'à accuser l'ONU de parti pris en faveur des Palestiniens, d'entrave au processus de la pax americana à la sauce Donald Trump qui travaille à «un accord durable».Entendez un accord qui fait la part belle à toutes les exigences de Netanyahu et ravale les aspirations du peuple palestinien jusqu'à les soumettre pieds et poings liés à la domination israélienne, après avoir anéanti toutes leurs prétentions sur El Qods et une large partie des territoires occupés. Un marché de dupes, encore et encore.