Plein de paramètres sont pris en compte L'année 2017 a été marquée par l'annonce d'un programme supplémentaire pour la réalisation de logements «Aadl», englobant 120.000 unités et devant être réalisé au titre de l'exercice 2018. Facteur de la stabilité sociale par excellence et moteur de l'économie nationale, le secteur de l'habitat très sollicité depuis ces dernières années, s'offre un nouveau cap. Sur le plan organisationnel, le ministère de tutelle a ouvert le dossier lié à la révision de la loi sur l'urbanisme qui date de 1990. Il fallait la dépoussiérer et prendre en compte les aspects économiques, sociaux et écologiques ainsi que les spécificités de chaque région tout en préservant les modes traditionnel et sociologique. La révision de cette loi permettra d'intégrer les nouvelles données du secteur de l'habitat et de l'urbanisme dans une approche globale dans le cadre des principes du développement durable et des exigences des villes intelligentes. Le second dossier «déterré» est celui des nouvelles villes. Le projet remonte à des dizaines d'années au point de devenir une chimère aux yeux des citoyens qui ne voient pas ces villes émerger. Or, ce n'est pas l'avis du ministre du secteur, Abdelwahid Temmar, qui a indiqué hier que la réalisation des quatre nouvelles villes (Sidi Abdellah, Bouinane, Boughezoul et le pôle urbain d'El Menia) a maintenu un rythme ascendant durant 2017. Il soutient même qu'un progrès palpable a été enregistré dans la réalisation, notamment pour les nouvelles villes de Sidi Abdellah (Alger) et Bouinane (Blida). Le nombre d'unités de logement distribuées au titre de la deuxième tranche du programme de logement de la nouvelle ville de Sidi Abdellah s'élève à 3280 unités dont 2080 selon la formule Aadl et 1 200 logements publics promotionnels (LPP). Ainsi, pour le ministre, Sidi Abdellah devrait être réceptionnée dans son intégralité fin 2018 début 2019 au plus tard. «Les efforts ont été centrés durant le deuxième semestre de 2017 sur le parachèvement des plans d'aménagement urbain et la concrétisation des programmes de logement», expliquet-t-il. Pour ce qui est des logements prévus dans la nouvelle ville Bouinane (200 000 habitants), ils sont estimés à 36.200 unités de différentes formules dont 26.000 unités en cours de réalisation en parallèle avec la réalisation de plusieurs structures publiques. La réalisation de grands pôles urbains à l'instar de Drâa El Rich (Annaba) et Aïn El Nhas (Constantine) a été lancée en 2017 outre la poursuite de l'exécution du programme de réhabilitation des villes à travers la restauration du vieux bâti et l'amélioration du tissu urbain. Outre le défi de la quantité imposé par la crise du logement, le secteur aspire également à relever le défi de la «qualité», dans le cadre de la feuille de route issue du plan d'action du gouvernement. Ce plan vise à poursuivre la réalisation de logements, toutes formules confondues (LPL, rural, social, location-vente, LPP) et la relance de nouvelles formules à l'instar du logement promotionnel aidé (LPA) et une nouvelle formule inédite de logements dédiés à la location. En dépit de la crise financière que connaît le pays, le secteur de l'habitat a réussi à régler les créances de toutes les entreprises de réalisation en charge des projets de logement (plus de 134 milliards DA sur deux étapes). Ce dossier, resté en suspens, a impacté directement le rendement des entreprises de réalisation. L'année 2017 a enregistré la réalisation de plus de 300.000 unités, toutes formules confondues, réparties sur les différentes wilayas du pays. Parmi les «points faibles» dont souffre le secteur, il y a lieu de citer la faible contribution des opérateurs économiques locaux aux chantiers du secteur, par rapport aux entreprises étrangères, fait reconnu par le ministère du secteur, Abdelwahid Temmar qui a insisté, à maintes reprises, sur la nécessité d'inciter les entreprises nationales à investir davantage dans ce domaine stratégique. Il a d'ailleurs fait état de la consécration de 20% de la demande publique en termes de projets du secteur à l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej) et à la Caisse nationale d'assurance-chômage (Cnac) et à l'Agence nationale de gestion du microcrédit (Angem), outre 30% des transactions de sous-traitance aux entreprises locales.