le projet Mao, qui accusait auparavant un énorme retard, a été relancé sur de bonnes bases. Le projet d'alimentation en eau potable des localités de Mostaganem, Arzew et Oran (Mao), destiné à couvrir les besoins de 12 centres urbains des deux wilayas, sera fin prêt courant 2008, assurera le ministre des Ressources en eau, M.Adbelmalek Sellal, au cours d'une visite de travail effectuée dans les wilaya de Mostaganem et d'Oran. Cette deuxième grande réalisation à l'échelle nationale, confiée à trois grandes entreprises dont une allemande, devra, à coup sûr, «sécuriser définitivement l'alimentation en eau potable pour le couloir Mostaganem-Arzew-Oran». Mais aussi, a-t-il renchéri, «d'autonomiser Mostaganem et ce, grâce aux grands projets en cours et ceux qui devront être réceptionnés incessamment». C'est, en quelque sorte, la solution définitive et tant attendue pour la région qui souffre d'un déficit chronique d'eau, sachant que le complexe hydraulique Mao permettra de transférer un volume annuel à hauteur de 155 millions de m3. Laquelle infrastructure est appelée aussi à réaffecter de fond en comble le volume consommé actuellement par ces deux wilayas (soit environ 54 millions de m3/an) aux wilayas de Tlemcen, Aïn Témouchent, Sidi Bel Abbès et les localités à l'ouest d'Oran. Le système Mao comprend plusieurs ouvrages répartis sur quatre principaux lots d'un coût de réalisation global de 54 milliards de dinars, dégagé par l'Etat algérien. Le barrage prise oued Cheliff, la première escale du ministre, sera livrée en 2006 et dont la capacité de stockage est estimée à 50 millions de mètres cubes. Quant aux deux stations de traitement du Chéliff, celles-ci sont destinées à renforcer l'AEP du groupement urbain de Mostaganem et sa zone industrielle avec une capacité de production estimée à 25.000 m3/jour. Il est question aussi, explique M.Sellal, d'assurer l'interconnexion entre le barrage Kramis, Gargar, MAO et la station de dessalement. Il sera aussi possible, grâce à la mise en force du schéma d'approvisionnement, d'assurer une alimentation en eau pérenne et dégager des ressources à l'agriculture. Le ministre des Ressources en eau a également procédé au cours de sa visite au lancement des travaux de réalisation du barrage de Keddara, la deuxième tranche du projet Mao et qui dispose d'une capacité de stockage de 60 millions de m3. Le barrage est doté d'une station de traitement au lieudit Sidi Hadjel d'une capacité évaluée à 3,25 m3/seconde, soit 562.000 m3/jour. L'importante infrastructure hydraulique de Kramis a été la dernière escale de M.Abdelmalek Sellal dans la wilaya de Mostaganem. Les travaux sont achevés à 100% et le PV de réception sera signé au plus tard dimanche, à en croire le ministre. C'est un barrage d'une capacité de 45,38 millions de m3 et assurant un volume régularisé de 25,37 millions de m3/an. Il est destiné en premier lieu à l'alimentation en eau potable de toute la zone de Dahra par environ 10 millions de m3/an, mais aussi à l'irrigation d'un périmètre de 4.300 ha. L'interconnexion du barrage Kramis avec le système Gargar assurera à partir de Sidi Ali, l'adduction de l'eau jusqu'à la station de traitement de Chéliff et de là, vers Mostaganem-Oran. Faut-il reconnaître aussi que le projet Mao qui accusait auparavant un énorme retard, a été relancé sur de bonnes bases par M.Abdelmalek Sellal et connaît présentement un taux d'avancement important par rapport aux années précédentes. Des sociétés par actions (SPA), spécialisées dans la gestion de la distribution de l'eau potable, seront créées à Oran, Constantine et Annaba à l'instar de celles en cours de création à Alger, a déclaré à la presse, M.Abdelmalek Sellal. Il a précisé sur son élan que des appels d'offres seront lancés en septembre prochain. En guise de précision, le ministre laissa entendre que le recours à la gestion «déléguée» ne signifie aucunement une concession pour gérer la distribution de l'eau potable, mais plutôt un appel à un apport extérieur. Faut-il dire aussi, en référence aux explications du ministre, que ce nouveau mode de gestion de la distribution de l'eau potable concernera aussi 11 autres wilayas ayant bénéficié de stations de dessalement d'eau de mer dont Tlemcen, Mostaganem, Oran, Aïn Temouchent et Boumerdès. Ce nouveau mode de gestion n'entraînera forcément pas une révision à la hausse des prix de l'eau potable, puisque l'Etat continuera d'assumer le différentiel dans le cadre de sa politique de service public. A Oran, grâce à la station de dessalement de Bousfer et celle d'Arzew qui sera mise en service le 13 août prochain, l'on va vers la sécurisation de l'alimentation en eau potable de la ville d'Oran. Le renforcement de l'AEP de la même agglomération est aussi à l'ordre du jour ainsi que l'assainissement de la corniche et ce, à travers le projet d'Aïn Turk visant la collecte, le recyclage et l'épuration des eaux usées des communes de Bethioua et Aïn El Bia. Ces projets viennent s'ajouter et renforcer le grand système Mao qui va dans le but de satisfaire les besoins des populations et réaffecter les sources actuellement utilisées.