«C'est indéniable, les réseaux sociaux ont profondément marqué le tissu familial» Une journée d'information sur les mécanismes de promotion de l'enfant et sa protection des dangers liés à l'utilisation de l'Internet a été organisée hier à Alger. L'Internet constitue aujourd'hui pour l'enfant un outil de loisir incontournable. Certes, malgré les avantages qu'il présente, ses dangers s'avèrent de plus en plus nocifs. Dès lors, comment concilier entre ces deux faces d'Internet sans pour autant empêcher l'enfant d'y accéder et d'en profiter librement. Pour en débattre, une journée d'information sur les mécanismes de promotion de l'enfant et sa protection des dangers liés à l'utilisation de l'Internet a été organisée hier à Alger, sous l'égide du ministère de la Solidarité et de la Famille. «C'est indéniable, les réseaux sociaux ont profondément marqué le tissu familial», a indiqué la responsable de ce département, Ghania Eddalia lors de son allocution d'ouverture. Tout en saluant les résultats probants des mécanismes de sécurité afin d'accompagner les enfants dans l'exercice de leurs droits, elle appelle toutes les parties qui composent la société à renforcer davantage cette sécurité. «J'en appelle à la conscience collective de tout un chacun, et ce, en sensibilisant à son niveau», a-t-elle souligné. Par ailleurs elle précise qu'à l'heure où les nouvelles technologies sont de plus en plus indispensables dans la construction de la personne, il serait judicieux de faire en sorte qu'il y ait une complémentarité entre différents secteurs. D'un autre côté, elle a souligné que cela passe aussi par la mise en place d'espaces ludiques dans les différentes agglomérations. Car à même de «garantir à l'enfant le droit d'évoluer dans un environnement plus saint», dit-elle. De son côté, Azzeddine Mihoubi, ministre de la Culture, également présent à cette séance, a mis en évidence les proportions inquiétantes que prennent les risques de certaines applications et autres contenus du Web pour nos enfants. Il a indiqué au préalable que bien que nous ayons toujours été conscients des dangers de l'Internet, la vague de suicide suite au jeu de la «Baleine bleue» nous interpelle aujourd'hui plus que jamais sur la problématique de la sécurité des plus jeunes. Il s'interroge par ailleurs sur les solutions appropriées pour arriver à un contrôle plus solide afin de s'assurer que l'enfant ne commette pas l'irréparable. Selon lui, la problématique réside dans les contenus numériques directement importés de l'étranger. Il préconise par conséquent «l'installation de plates-formes nationales correspondant plus à l'environnement de notre propre société». Il argumente que souvent, l'enfant accède à des sites Web et joue à des jeux dont il n'a aucune connaissance quant aux vraies intentions des concepteurs. Néanmoins, il conviendra que cela n'est pas une mince affaire. «Avec l'évolution des nouvelles technologies, il n'est pas chose aisée que d'avoir un contrôle total sur un aussi vaste espace virtuel», a-t-il fait savoir. Le même constat a été établi par la ministre de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique, Houda Imane Feraoun lors de son intervention. Cette dernière a affirmé qu'il est en effet très complexe pour le gouvernement de traiter ce problème. «Nous ne pouvons nous permettre de fermer un site dont le contenu ne nous plaît pas, cela relèverait de l'atteinte à la liberté d'expression», a-t-elle soutenu. Aussi, elle considère que les conséquences de ces sites malveillants ne sont pas toujours visibles et peuvent être beaucoup plus nuisibles sur le long terme. Elle a avancé que «les contenus numériques sont plus dangereux lorsqu'ils détournent l'enfant des valeurs propres à sa société». Selon elle, cette responsabilité et pas des moindres, n'incombe pas seulement au gouvernement mais à toute la société, étant l'affaire de tous. Les participants à cette journée se sont accordés et appellent notamment les parents à sensibiliser leurs enfants sur ces risques bien réels. Ils recommandent par ailleurs à l'enfant de ne pas jouer en ligne ou de donner des renseignements sur sa personne et sa vie privée.