Le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a appelé hier, les populations sahraouies du Sud à «intensifier la lutte et à se rallier au Front Polisario». La revendication des populations sahraouies des territoires occupées à décider de leur destin redouble d'intensité. Les forces d'occupation marocaines ne lésinent pas sur les moyens pour les réduire au silence. La ville occupée de Boujdour est en ébullition. La manifestation pacifique qui y a été organisée en solidarité avec le détenu politique Abdelmoula El-Hafidi, en grève de la faim depuis plus de deux semaines a été violemment réprimée par les forces d'occupation. «Les autorités d'occupation marocaine ont eu recours à la force absolue à travers le déploiement en grand nombre de ses appareils de répression, civils et militaires, causant ainsi des blessures à plusieurs Sahraouis ayant participé au sit-in, dont la mère, les frères et soeurs du détenu», rapporte une dépêche de l'agence de presse sahraouie SPS datée du 26 décembre. L'appel à une mobilisation plus forte n'a pas tardé à retentir. Le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a appelé, hier, à Aghouinit (territoires sahraouis libérés), les populations sahraouies du Sud à «intensifier la lutte et à se rallier au Front Polisario». «Les Sahraouis dans les territoires occupés ont besoin de soutien, de solidarité et de protection», a insisté le patron de l'exécutif sahraoui. Abdelkader Taleb Omar a saisi cette opportunité pour saluer le soutien indéfectible du peuple algérien au respect du droit des peuples à l'autodétermination, et des frontières héritées du colonialisme. Le Maroc continue en effet à piétiner l'Acte constitutif qu'il a ratifié dans le cadre de sa demande d'adhésion à l'UA. Une clause qui met pourtant dans l'obligation ses pays membres de respecter les frontières héritées de la colonisation. En annexant les territoires du Sahara occidental, le Maroc transgresse donc le socle sur lequel repose l'Union africaine et devient l'unique pays du continent à coloniser un pays d'Afrique. Le Sahara occidental figure dans la liste de l'ONU des territoires non autonomes qui restent à décoloniser. Une position défendue par l'Algérie qui soutient le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination comme le lui garantissent les nombreuses résolutions votées par le Conseil de sécurité. Tout comme elle soutient les efforts de l'envoyé spécial de l'ONU pour trouver une solution juste et équitable au conflit qui oppose le Front Polisario au Maroc. Les Sahraouis qui privilégient le dialogue, n'écartent pas le recours aux armes pour arracher leur droit à l'autodétermination. «L'armée sahraouie est prête, dans le cadre de la politique du Front Polisario, à faire face à tout imprévu et à toute éventualité pour arracher le droit du peuple sahraoui à l'indépendance et à l'autodétermination, à l'instar des autres peuples du monde, si la communauté internationale n'intervenait pas pour rendre justice à ce peuple qui vit, depuis plus de 42 ans, sous l'occupation marocaine», a affirmé le 25 décembre, le ministre sahraoui de la Défense, Abdallahi Lahbi dans une lettre adressée à la communauté internationale. Le Premier ministre sahraoui y voit une autre issue. Avec les problèmes politiques et socioéconomiques auxquels il fait face et la pression internationale qu'il subit «le Maroc n'a, d'autres alternatives que de s'asseoir avec les Sahraouis autour de la table des négociations», a déclaré, hier, Abdelkader Taleb Omar.