AGHOUINIT (Territoires sahraouis libérés- Le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a affirmé à Aghouinite (territoires sahraouis libérés) que les Sahraouis sont des "partisans de la paix et non de la guerre", appelant l'ONU à assumer ses responsabilités vis-à-vis de la cause sahraouie en organisant un référendum d'autodétermination. "Nous sommes des partisans de la paix, mais face à l'intransigeance de l'occupant marocain nous sommes prêts à user de tous les moyens y compris la lutte armée", a déclaré M. Taleb Omar à l'issue des manoeuvres militaires exécutées samedi dernier par l'Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) dans la région d'Aghouinite. "L'expulsion par le Maroc de la composante civile et administrative de la Minurso constitue un acte grave qui a changé les prérogatives de la mission onusienne telles que consacrées par le Conseil de sécurité, à savoir l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination au Sahara Occidental", a-t-il précisé. Le responsable sahraoui a expliqué que l'"objectif du Maroc à travers l'expulsion de la composante civile et administrative de la Minurso est de centrer l'attention sur le cessez-le-feu uniquement, chose que rejette le Front Polisario". M. Taleb Omar a averti qu'"une non prorogation du mandat de la Minurso par le Conseil de Sécurité sera pour le Maroc un feu vert pour une escalade". Et face à un tel tournant, a-t-il dit, "le peuple sahraoui n'aura de choix que de préparer ses forces armées en fonction des développements à venir". "La Minurso doit être investie d'une action sérieuse tout comme il est impératif de fixer une date pour l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination du peuple sahraoui", a estime le responsable sahraoui qui a exprimé le voeu de voir "l'ONU parvenir, lors de la prochaine réunion prévue le 28 avril en cours, à une solution pour éviter tout dépassement". "Non seulement demandons le retour de la composante civile mais nous soutenons aussi que cette dernière constitue le mécanisme pour l'organisation du référendum et que le non rétablissement de la Minurso dans sa mission constitue un grave précédent", a-t-il affirmé. Un précédant grave qui permettrait l'expulsion d' autres missions onusiennes à travers le monde, ce qui porterait atteinte à la crédibilité de l'ONU", a-t-il mis en garde. Lors d'un entretien avec des membres de la MINURSO, ayant suivi les manoeuvres militaires exécutée par l'ALPS, le Premier ministre sahraoui a affirmé que la Minurso "est le fondement de la solution politique et que l'expulsion de sa composante civile constitue un coup d'arrêt à l'action politique", ajoutant que "Le Maroc tente, à travers ses agissements de maintenir le principe de cessez-le-feu, sans évoquer le referendum d'autodétermination". "Les Sahraouis sont à la croisée des chemins et les choses arrivent au bout du chemin et ne peuvent s'arrêter là", a-t-il estimé, soulignant que le Maroc "veut emprunter la voie des tensions". M. Taleb Omar a évoqué une série d'acquis diplomatiques réalisés récemment par le Front Polisario notamment l'annulation des accords commerciaux signés entre l'UE et le Maroc portant sur les produits agricoles et la pêche dans les territoires sahraouis occupés, soutenant que le Maroc était le seul pays africain qui n'est pas membre de l'Union Africaine (UA), en allusion à l'isolement que connaît l'occupant marocain. Par ailleurs, le premier ministre sahraoui a déploré "les tentatives marocaines d'inonder les pays voisins avec la drogue et son soutien aux groupes terroristes en Libye". Concernant l'assassinat du citoyen sahraoui, Ibrahim Sika, fin février dans les prisons marocaines dans les territoires occupés, le responsable sahraoui a estimé que "ce crime constitue une nouvelle escalade qui vient s'ajouter aux crimes commis par le Maroc, tendant tous à attiser les tensions, ce qui est en soi une flagrante violation du cessez-le-feu". Le premier ministre sahraoui a salué l'initiative de l'Algérie de célébrer cette année le 1er mai, sous le slogan "la solidarité avec le Sahara Occidental", exprimant sa reconnaissance au président de la République, Abdelaziz Bouteflika pour le soutien accordé au peuple sahraoui dans sa lutte pour l'indépendance et son droit à l'autodétermination.