Une revendication portée par plusieurs générations «Cette décision vient consacrer le long combat des militants de la cause amazighe, qui n'ont jamais baissé les bras malgré le déni et la répression.» Des partis politiques ont saisi l'occasion de consécration de Yennayer comme fête nationale pour rendre hommage au président de la République qui a institué cette journée chômée et payée dès le 12 janvier 2018. Le FLN en sa qualité de parti majoritaire n'a pas manqué de saluer la décision du chef de l'Etat. Ainsi, le mouhafedh du FLN et député de Tizi Ouzou, Saïd Lakhdari, a salué la décision, indiquant que le chef de l'Etat « a agi dans le sens de renforcer davantage l'unité du peuple algérien».Le député indépendant et transfuge du RCD, Nour-Eddine Aït Hamouda, a écrit sur sa page Facebook qu' «enfin Yennayer prend la place qui lui sied», saluant «cet autre acquis historique du combat identitaire qui doit être parachevé par la mise en place de l'académie de la langue amazighe qui assurera sa promotion». De son côté, le MPA, force politique émergente, soulignera que «cette décision consacre une réalité historique». «Cela fait des siècles que l'ensemble des Algériens fête Yennayer, avec son cachet populaire, en dehors des cercles officiels», est-il rappelé. «Elle vient également consacrer le long combat pacifique des militants de la cause amazighe qui n'ont jamais baissé les bras malgré le déni et la répression.» Ce parti tient à saluer aussi «le courage et la clairvoyance du président Abdelaziz Bouteflika qui a pris trois décisions historiques en faisant de tamazight une langue nationale en 2002 et langue officielle en 2016 et enfin en instituant Yennayer fête nationale».«En cette fin d'année 2017 l'Algérie se réconcilie d'une manière importante avec son histoire et son identité comme l'ont rêvée nos valeureux martyrs, et vient également renforcer le ciment identitaire et la cohésion nationale», est-il noté. Le chargé du pôle communication au FFS, Hassen Ferli, a estimé, que la décision du chef de l'Etat est le fruit d'un long combat mené par le FFS depuis toujours en faveur de la promotion de la langue et de la culture amazighes». Il a souligné que «seule la lutte pacifique paye». Le député du parti Front El Moustakbel, Khaled Thazagharth, quant à lui, a qualifié la décision du président Bouteflika de «courageuse» et augure d'un «avenir meilleur» pour le pays. Cette décision a été également saluée par le président du parti islamiste le FAN, Djamel Ben Abdeslam qui a émis le voeu de voir la culture et la langue amazighes bénéficier d'autres acquis à l'avenir. Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Nour-Eddine Bedoui, a qualifié cette décision d' «historique qui tend à consacrer les valeurs nationales et à conforter l'unité nationale», a-t-il souligné. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a indiqué que «cette consécration est une mesure importante qui vient en parachèvement de toutes les mesures prises dans le cadre de la reconnaissance de tamazight comme langue nationale et officielle». Cette décision a été saluée par le secrétaire général du Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), Si El-Hachemi Assad. Ce dernier a affirmé que «le président Bouteflika réaffirme, encore une fois, qu'il est toujours au rendez-vous avec l'Histoire, porteur d'une vision d'avenir au service de la stabilité du pays et de l'unité nationale». Il a, dans ce sens, considéré «l'officialisation de Yennayer comme un saut qualitatif pour la consolidation de la cohésion de la société algérienne et une motivation supplémentaire pour la poursuite des efforts dans le sens de la généralisation graduelle de la langue amazighe à travers l'ensemble du territoire national». Par ailleurs, la polémique sur la question de la graphie à adopter pour l'écrire est déjà lancée. Une offensive contre la latinisation du caractère pour écrire tamazight, un choix déjà fait par les principaux locuteurs, se fait de plus en plus forte par ceux auxquels la question amazighe était leur dernier souci comme certains chefs de partis islamistes, à l'image de Makri.