la première préoccupation du «patron» de l'éducation a consisté en la formation des formateurs. Le ministre de l'Education a réuni, hier, les directeurs de l'éducation des 48 wilayas afin de leur donner les dernières directives qui précèdent la prochaine rentrée scolaire. Ainsi la première préoccupation du «patron» de l'éducation a consisté en la formation des formateurs. Il est vrai que sur près de 280.000 enseignants du primaire et du moyen, seuls 38.000 sont titulaires d'un diplôme universitaire alors que 242.000 ne le sont pas et ne répondent donc pas au profil fixé par la réforme. Pour assainir le secteur, l'enseignant qui n'a pas les qualifications doit, selon la nouvelle stratégie, subir des formations qui seront sanctionnées par des diplômes, explique le ministre. Ainsi et sur le plan de la formation, 214.000 enseignants dont 136.000 MEF et 78.000 PEF sont concernés par ce programme. «La concrétisation de cet objectif se fera dans le cadre d'un plan décennal de formation qui démarrera en septembre prochain pour se terminer en 2014-2015» ajoute Benbouzid. La formation des MEF se déroulera à l'Ifpm tandis que les PEF recevront leur formation via les ENS et l'UFC. La première vague qui subira la formation dès la rentrée prochaine sera constituée de 10.000 enseignants dont 6000 du primaire et 4000 du moyen. Il s'agit en fait des MEF et PEM titulaires du baccalauréat âgés de moins de 45 ans et ayant fait acte de candidature selon leur base. Selon les perspectives, au terme de ce programme de formation, le taux d'enseignants des cycles primaire et moyen, titulaires d'un diplôme de graduation universitaire passera de 13% à 88% en 2015. «Il faut savoir que le dossier de formation des enseignants constitue un dossier essentiel de la réforme», insiste le ministre. Le deuxième volet de la rencontre a concerné les réformes. Ainsi, de nouveaux programmes seront appliqués pour les troisièmes années primaire et moyenne ainsi que pour la première année secondaire. Au total, 42 nouveaux programmes seront appliqués dont 9 pour la 3e année primaire, 14 pour la 3e année du CEM et 19 pour la 1re année secondaire. Quant aux nouveaux manuels scolaires, 34 ont été élaborés pour ces niveaux dont 6 pour la 3e année primaire, 11 pour la 3e année moyenne et 17 pour le secondaire. Selon les assurances du premier responsable du secteur, 80% des manuels sont disponibles dans les établissements scolaires, ils seront complétés dès la rentrée prochaine. «Nos besoins en matière d'ouvrages scolaires sont estimés à 41 millions de livres, cette quantité sera disponible dans tous les établissements dès septembre», explique le ministre. Par ailleurs, l'enseignement de la langue arabe, des sciences islamiques et de l'histoire sera renforcé. Quant à la langue amazighe elle intégrera le cycle primaire à partir de la quatrième année mais seulement dans certaines régions. Elle sera également renforcée pour qu'elle soit généralisée dans les années à venir à travers tout le territoire national. Autre nouvelle mesure, le brevet de l'enseignement moyen (BEF) qui sera, dès l'année prochaine, l'unique condition de passage pour l'enseignement post-obligatoire. «Désormais, le BEF est le seul examen sélectif pour le passage à la 1re année secondaire», explique Benbouzid. Quant à l'examen de 6e, il sera national et se tiendra au mois de mai, ajoute-t-il. En matière d'infrastructures, le secteur réceptionnera dès la rentrée prochaine 68 lycées. En abordant ce volet, le ministre a ouvert une parenthèse pour dire que l'Algérie n'a pas perdu son temps à faire de la politique «politicienne», l'engagement du gouvernement à assainir le secteur s'est traduit par des données réelles vérifiables sur le terrain. Cette parenthèse s'adresse plus aux cercles qui ont voulu diaboliser cette réforme, et qui ont même tenté de l'entraver afin de maintenir le secteur dans son état actuel, en l'occurrence catastrophique. Les efforts des pouvoirs publics sont traduits également par la création de 6000 postes budgétaires pour la rentrée scolaire prochaine. Le ministre n'a pas ménagé le ton en direction des directeurs des établissements qu'il a pris pour responsables du rendement des élèves. «Il y aura dès la rentrée prochaine des changements qui vont toucher certains établissements», dira le ministre et d'ajouter «des sanctions tomberont sur les directeurs qui n'ont pas eu de bons résultats». Par ailleurs, le ministre a plaidé pour l'interdiction des cours de soutien en dehors des établissements. «Nous sommes en train de chercher les moyens de bannir ce phénomène», explique le responsable qui ajoute que des campagnes de sensibilisation seront menées en direction des parents d'élèves et des directeurs d'établissements lesquels seront chargés de dénoncer les enseignants qui activent au «noir».