Deuxième chance. Jeudi dernier, le ministère de la Santé par la voix du conseiller du ministre, Slim Belkessam, a invité, de nouveau, les résidents au dialogue. «Les portes du ministère de la Santé demeurent toujours ouvertes pour les médecins résidents pour un dialogue responsable et réaliste qui doit demeurer un moyen civilisé afin de traiter tous les problèmes», a-t-il indiqué. Cette nouvelle invitation intervient après un premier dialogue qui avait été proposé en novembre dernier par le ministère de la Santé et auquel le Camra (Collectif des médecins résidents algériens) avait répondu favorablement. Visiblement, le premier «round» n'a pas répondu aux attentes des résidents puisqu'ils ont poursuivi leur mouvement de revendication. Pourtant, le ministre de la Santé, Mokhtar Hazbellaoui, avait déclaré, le 27 décembre dernier, que «les revendications des médecins résidents avaient été prises en compte». Non seulement, les protestataires n'étaient pas de cet avis, mais ils ont tenté de durcir leur mouvement. Considérant certainement que leur sit-in à l'intérieur de l'hôpital Mustapha Bacha n'était pas suffisant pour faire pression, les médecins résidents ont tenté, mercredi dernier, de sortir de cet hôpital pour marcher dans les rues de la capitale. Tout en sachant qu'ils bravaient par là un interdit dicté par des exigences sécuritaires. L'intervention des forces de l'ordre était inévitable. S'ensuivit une confrontation qui fit des blessés tant du côté des médecins résidents que des policiers. Dès lors, où se situe le problème pour expliquer un tel durcissement du mouvement des médecins résidents qui était jusque-là pacifique? Slim Belkessam évoque des «conditions rédhibitoires». C'est-à-dire des obstacles infranchissables lors du premier round du dialogue. Il déclare même «refuser la politique du prendre ou laisser». Est-ce à dire que les revendications formulées cachent d'autres intentions? L'occasion de le vérifier ne saurait tarder avec la nouvelle invitation au dialogue qui vient d'être lancée. Qu'exigent les résidents? Quatre types de revendications selon Belkessam. D'abord «le droit légal aux oeuvres sociales» qui, dit-il a été reconnu. En seconde position vient «le Service national» qui, a-t-il rappelé, ne relève pas des compétences du ministère de la Santé». En effet, le sujet relève du ministère de la Défense nationale». La troisième revendication concerne «la demande d'aménagement du service civil». Sur ce point et même si Belkessam affirme que «le ministère de la Santé a signifié son accord», il est légitime de dire que cela ne suffit pas. L'important étant dans la concordance des aménagements présentés par l'une et l'autre partie. De toute évidence, c'est sur ce point que le deuxième round devrait se consacrer. Enfin, la quatrième revendication concerne le volet pédagogique qui est pris en charge par une commission mixte (ministère de la Santé et celui de l'Enseignement supérieur) et qui a été élargie aux représentants des résidents. Ceci dit, sans «conditions rédhibitoires» et de manière «civilisée», la solution à tous ces problèmes est à portée de main. Il suffit de «jouer cartes sur table»!