La grève illimitée entamée par les praticiens et les spécialistes de la santé publique se poursuivait, pour le sixième jour. Une forte adhésion est constatée à travers le territoire national, selon le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP). Le taux de suivi est de près de 80%, selon lui. Il affirme également que la pression sera maintenue jusqu'à la prise en charge effective des revendications des grévistes. Interrogé sur les menaces brandies par le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbas, le Dr Mohamed Yousfi, président du Syndicat des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) affirme que son syndicat n'a été destinataire d'aucune notification décrétant la grève «illégale». Le ministre avait menacé les médecins grévistes de poursuites judiciaires et de ponctions sur salaire, s'ils maintenaient leur débrayage. Il a dénoncé, par ailleurs, la politique d'«intimidation» et de «répression» exercée à l'encontre des grévistes, visant à «casser le mouvement de grève». A ce titre, les deux syndicats avaient dénoncé avec véhémence, «la suspension de l'administration hospitalière de deux syndicalistes de leurs fonctions, mercredi dernier». Le Dr Merabet a précisé, dans ce cadre, que «le SG du ministère de la Santé a instruit ses administrateurs pour procéder à la suspension de nos délégués syndicaux en plein mouvement de grève en attendant de les traduire en conseil de discipline, pourtant la gestion de leur carrière dépend des responsables de l'établissement et non de la tutelle». Il poursuit : «C'est un abus d'autorité». Il a appelé, par ailleurs, la tutelle à ouvrir la porte du dialogue et cesser «la chasse aux syndicalistes, qui ne fait que renforcer leur détermination». Il y a lieu de rappeler que l'intersyndicale de la santé publique a renoué avec le mouvement de protestation, après une année de trêve, décidée suite à l'accord conclu avec le ministère de tutelle. Le directeur de la communication au ministère de la Santé, Slim Belkessam, a rappelé qu'en «moins d'une année, le ministère a tenu 130 réunions avec l'ensemble des syndicats du secteur. Cela a permis de faire aboutir l'essentiel des statuts particuliers». Ajoutant : «Si pour les syndicalistes il n'y a pas de dialogue, du côté du ministère on assure qu'une réunion de conciliation a eu lieu les 10 et 11 mai.» Selon lui, «le dialogue n'a jamais cessé, mais le ministère ne peut accepter certaines conditions rédhibitoires». La grève des praticiens de la santé et des spécialistes vient, encore une fois, perturber l'activité du secteur de la santé, déjà presque paralysé par la grève illimitée des médecins résidents, déclenchée le 28 mars par leur collectif (Camra). Les deux organisations syndicales comptent unir leur force et annoncent l'organisation d'un rassemblement en commun devant le ministère de la Santé, demain, afin de faire valoir leurs revendications.