Sonatrach a conclu le 21 décembre 2017 un accord de coopération avec la société indonésienne Pertamina qui doit lui permettre d'accroître sa production. La ligne rouge ne sera pas franchie. Surtout lorsqu'il s'agit de souveraineté nationale. Encore plus lorsqu'il s'agit du secteur des hydrocarbures qui porte à bout de bras l'économie du pays. Il assure à lui seul plus de 94% des revenus de l'Algérie. Il est donc hors de question de le brader ou de l'hypothéquer. Ceux qui ont spéculé sur un changement de cap du gouvernement sur cette question en particulier sont édifiés. Pas question de revoir la copie. La réponse est tombée jeudi lors d'une réunion consacrée à l'examen du projet de loi portant règlement budgétaire de 2015, présidée par Toufik Torech en présence du ministre des Relations avec le Parlement, Tahar Khaoua. «La règle des 51/49% ne sera pas reconsidérée dans le projet de loi sur les hydrocarbures, en cours d'élaboration au niveau du ministère, particulièrement en ce qui concerne les champs et les grands projets à caractère de souveraineté nationale», a affirmé le ministre de l'Energie Mustapha Guitouni devant les membres de la Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale qui avaient manifesté leurs inquiétudes quant à une éventuelle nouvelle mouture qui remettrait en cause la règle des 51/49%. Y aura-t-il des changements dans le nouveau texte de loi? Quels sont-ils? «La révision de la loi en vigueur a pour objectif de lever les obstacles administratifs à l'investissement local et étranger et capter des investisseurs et des capitaux dans ce domaine afin de garantir une production suffisante à la demande locale et à l'exportation» a précisé le successeur de Noureddine Bouterfa. «L'investissement dans les grands champs demeurera soumis à la règle des 51/49% mais des mesures incitatives seront offertes à d'autres niveaux pour attirer des partenaires», a-t-il révélé. Et apparemment ça marche. La compagnie nationale des hydrocarbures a conclu le 21 décembre 2017 un accord de coopération avec la société indonésienne Pertamina qui doit lui permettre d'accroître sa production. Un nouveau jalon dans le partenariat entre les deux sociétés après le mémorandum d'entente et de coopération qu'elles avaient signé en septembre 2016. Le document paraphé par le patron de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, et son homologue indonésien de Pertamina, Manik Massa a pour but de définir les axes de coopération arrêtés conjointement par les deux compagnies et de préciser les mécanismes de leur mise en oeuvre en Algérie et en Indonésie ainsi que dans d'autres pays. Une «offensive» qui a été précédée par la signature le 20 décembre 2017 d'un avenant au contrat gazier de In Amenas pour un montant de plus de 500 millions de dollars entre le groupe Sonatrach et British Petroleum (Grande-Bretagne) et Statoil (Norvège) afin d'accroître les réserves du périmètre d'In Amenas. La preuve que le maintien de la règle des 51/49% n'empêchera pas qu'il y ait du monde au portillon. Et Sonatrach, est-elle prête à investir à l'étranger? «Rien ne s'oppose à cela si le projet est rentable pour l'économie nationale», a indiqué le ministre qui a confié que la Compagnie nationale des hydrocarbures est bien présente hors du territoire national notamment en Irak, au Pérou et en Bolivie. Qu'en est-il des raffineries devant être réalisées à Tiaret et à Hassi Messaoud? Mustapha Guitouni a assuré qu'elles seront fonctionnelles dans les délais impartis. Elles permettront au pays de cesser l'importation et de s'orienter vers l'exportation du carburant a-t-il souligné. De nombreux pays africains se sont déjà manifestés pour acheter le carburant algérien selon le ministre de l'Energie. Qu'en est-il de l'exploitation du gaz de schiste? Aucun projet d'exploitation n'a été lancé selon Mustapha Guitouni qui a précisé que son exploitation ne pourrait pas de toutes les façons débuter avant une dizaine d'années. Au contraire du programme des énergies renouvelables qui prévoit la réalisation de 200 mégawatts d'énergies renouvelables. Un projet qui sera soumis au gouvernement dans le cadre de la transition énergétique. L'Algérie aspire en effet à se mettre au «vert».