La diversité de la population française a été mieux représentée en 2017 à la télévision, mais c'est notamment le résultat d'une évolution des séries américaines, selon le baromètre annuel du CSA publié ce week-end. Il souligne cependant que les rôles négatifs continuent souvent d'être joués par des personnes non blanches. Si les statistiques ethniques restent interdites en France, le CSA a pu relever que les personnes vues comme «noires» représentent désormais plus de la moitié des personnes perçues comme «non blanches» dans les programmes audiovisuels (contre 45% en 2015). Les personnes vues comme «arabes» sont moins nombreuses en 2017 (22% contre 28% en 2015). La proportion des personnes vues comme «asiatiques» a également diminué et passe de 14% en 2015 à 11% en 2017. Parmi les 50 000 personnes indexées dans plus de 1 000 heures de programmes diffusés par 17 chaînes, le CSA a recensé 19% de personnes non blanches, contre 16% en 2015. Les personnes perçues comme blanches restent largement majoritaires (81%). La proportion de personnes perçues comme «non blanches» a augmenté dans tous les genres (information, magazines, fictions et documentaires - les divertissements et le sport ne faisant pas partie des programmes étudiés)-. C'est dans la fiction que l'augmentation est la plus flagrante et que celles-ci sont les plus représentées (23% contre 17% en 2015). Mais c'est dans les fictions américaines, où les personnes non blanches représentent 29% des personnages, que la progression est la plus notable: elles ne sont présentes qu'à proportion de 20% dans les fictions françaises. Et dans les fictions comme dans les autres programmes, les rôles à connotation négative continuent d'être occupés largement par des personnes perçues comme «non blanches» (31% de ces rôles). Leur proportion est notamment très fortement supérieure dans les activités marginales ou illégales (45%). Le CSA a également mesuré pour la première fois cette année la représentation des personnes en situation de précarité (chômeurs, bénéficiaires du RSA, SDF, jeunes déscolarisés), soit environ 3,4 millions de personnes en France. Le nombre de personnes perçues comme étant en situation de précarité sur 2017 ne s'élève qu'à 5%. Et puis il y a les grands absents habituels, qui le demeurent. Ainsi, moins de 1% des individus indexés sont perçus comme étant en situation de handicap, alors que 12 millions de Français seraient touchés par un handicap (visible ou invisible) selon l'Insee. Le CSA ne peut pas fixer des objectifs chiffrés aux chaînes, mais seulement se baser sur ces bilans pour dialoguer avec leurs dirigeants et les producteurs de télévision. Il ne peut pas obliger également l'augmentation de la diversité dans les programmes de télévision, cependant, avec ce rapport ils grillent les télévisions racistes. [email protected]