Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, a décidé de sévir en mettant fin au recours des grévistes à la fermeture de l'accès des universités ou leur empêchement aux non-grévistes de rejoindre leurs cours. Ainsi, il a affirmé hier que l'université est un service public et que quiconque osera en interdire l'accès fera l'objet de mesures disciplinaires et de poursuites judiciaires. Animant une conférence de presse avant une réunion avec les représentants d'organisations estudiantines, Hadjar a fait savoir que les recteurs ont été instruits «d'appliquer toutes les mesures juridiques en matière disciplinaire ainsi que les poursuites judiciaires à l'encontre de quiconque osera interdire l'accès à l'université». En réponse à une question sur le recours de certains représentants d'étudiants à la fermeture des portes de l'université comme moyen de protestation, le ministre a indiqué que «l'Université est un service public et personne, quel qu'en soit la qualité, n'a le droit d'en interdire l'accès» estimant que «la contestation doit s'exprimer par les voies civilisées». En décembre dernier, les portes de l'université Akli Mohand Oulhadj (Bouira) ont été fermées suite à des affrontements entre deux organisations estudiantines à l'issue d'une marche pacifique pour revendiquer la généralisation et la promotion de tamazight. Affirmant que son secteur «est chargé de l'enseignement et non du recrutement», le ministre a qualifié d'»illogique» la revendication de garantir des postes de travail aux diplômés en fin d'études universitaires, appelant les étudiants à «la sagesse pour éviter l'année blanche». Dans ce sens, Hadjar a appelé les étudiants des écoles normales supérieures (ENS) à «présenter des revendications légitimes et logiques», rappelant sa dernière réunion avec la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, qui a abouti à l'installation d'une commission mixte chargée de l'examen de la situation de cette catégorie d'étudiants. Il a en outre relevé la difficulté de recruter des diplômés des écoles supérieures au niveau des wilayas de leur résidence, en particulier pour certaines spécialités scientifiques et dans certaines wilayas, en raison de la multitude de spécialités. Hadjar a exhorté les étudiants à reprendre les cours pour éviter «le recours à certaines mesures, notamment si le programme n'est pas finalisé à hauteur de 70%». Concernant la grève des médecins résidents, Hadjar a indiqué que son département «a pris en charge les questions soulevées» lors de la réunion tenue avec eux, dernièrement au siège du ministère de l'Enseignement supérieur, ajoutant que son secteur «n'a aucun problème avec cette catégorie de médecins». Pour rappel, les médecins résidents ont entamé une grève depuis plusieurs semaines pour réclamer l'amélioration de leur situation socio-professionnelle. Mercredi dernier, ils s'étaient rassemblés dans l'enceinte du Centre hospitalo-universitaire Mustapha pacha à l'appel du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra).