Entrés en grève depuis le 17 avril dernier et paralysant depuis plus d'un mois tout le pôle universitaire de Chétouane, les étudiants en génie biomédical campent toujours sur leur position malgré l'apaisement prôné par le rectorat de l'université Abou-Bakr Belkaid de Tlemcen. Pour rappel, les étudiants grévistes exigent «la reconnaissance de leur diplôme d'ingénieurs en biomédical par la tutelle et leur recrutement dans les établissements hospitaliers publics», ce qui n'est ni du ressort ni des prérogatives de l'université dont «la mission essentielle réside dans la formation des étudiants», affirme le recteur de l'université de Tlemcen, qui souligne que «les doléances des étudiants de ce département ont été transmises à la tutelle» et qu' «une réunion avait regroupé au niveau du ministère les représentants des ministères de l'enseignement supérieur, de la santé et de la fonction publique en présence des représentants des étudiants grévistes», à l'issue de laquelle, selon le recteur, «il a été pris en considération les revendications des étudiants de cette filière, sauf que cela nécessite la révision des textes et l'adoption d'un nouveau statut pour les diplômés de cette spécialité», ajoutant que «cette procédure prendra du temps car elle relève de la fonction publique et donc du gouvernement». Mais ces nouveaux éléments n'ont pas convaincu les étudiants grévistes et la situation s'est corsée. Il a été enregistré des escarmouches entre étudiants grévistes qui bloquent toujours les accès du pôle universitaire de Chétouane et les non-grévistes empêchés de reprendre les cours. Plus de 4000 étudiants se retrouvent ainsi «otages des 80 étudiants-grévistes», affirment les responsables de l'université. Malgré la médiation et l'appel à l'apaisement, aucune solution ne pointe à l'horizon pour débloquer la situation. «C'est la période des examens et les étudiants ont déjà accusé des retards dans leur cursus universitaire. Dès le début de cette grève, il a été instauré un dialogue permanent, et plus de 20 réunions ont regroupé les grévistes et les responsables de l'université et du pôle universitaire. Cette situation ne peut plus durer et les étudiants grévistes doivent comprendre que la fermeture des accès du pôle universitaire face au reste des étudiants est contraire à la loi», affirme le recteur, qui souligne que «le rectorat continue malgré cela à favoriser la solution du dialogue et le sens des responsabilités de toutes les parties sans avoir recours aux moyens légaux». Pour les étudiants non grévistes, «une grève est juste un moyen de faire entendre ses revendications sans porter atteinte aux droits des autres et à leur liberté», ajoutant que «l'université est un lieu de savoir et de connaissance et n'est nullement concernée par les débouchés et le recrutement des diplômés ; de ce fait, qu'on nous laisse étudier car aucun de nous ne veut perdre une année et retarder sa formation».