Le tamazight constitue une partie intégrante de notre socle identitaire La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a indiqué que son enseignement sera élargi à dix autres wilayas. En prévision de la prochaine rentrée scolaire, quelque 300 postes budgétaires sont prévus pour l'enseignement de tamazight. C'est ce qu'a indiqué, hier, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3. Elle a souligné qu'à l'issue du conseil interministériel qui s'est tenu la veille «nous avons fait part de nos premiers besoins dans ce sens et nous avons reçu un écho favorable». Par ailleurs, elle a fait le point sur les mesures prises pour l'élargissement de l'enseignement de cette langue qui sera, dit-elle, élargi à dix autres wilayas du pays. Elle explique ainsi que dans l'optique de donner à tamazight la place qu'elle mérite réellement, son département tentera de mener à bout deux actions principales. «Il s'agit en premier lieu d'élargir son enseignement et en second lieu de renforcer l'enseignement de cette langue là où il est déjà existant», a-t-elle soutenu. Parlant de la concrétisation véritable de ces deux démarches, Nouria Benghabrit a avancé que cela commence par la disponibilité en matière de postes budgétaires. Vient ensuite le travail de sensibilisation qui a préalablement été mené. Elle explique qu'aujourd'hui, «il est question de renforcer ce travail auprès des chefs d'établissements et des directeurs de l'éducation». Nouria Benghabrit a par ailleurs garanti qu'il n'existe nullement de difficultés au niveau des moyens financiers et matériels pour arriver à élargir l'enseignement de tamazight. Preuve en est que «là où il y a une demande, une classe a été ouverte». Dans son exposé, l'invitée de l'émission dira que l'élément supplémentaire est le fait de la prise de décision du gouvernement dans le bon sens pour répondre aux besoins exprimés dans le cadre de l'élargissement de l'enseignement de cette langue. Elle rappelle que tamazight constitue une partie intégrante de notre socle identitaire, argumentant que le nouveau manuel scolaire de tamazight publié cette année répond «à la variété de l'usage de cette langue». Et d'ajouter que ce livre contient également des textes en tamazight algérien. Elle a signalé qu'en parallèle, son département a réuni tous les inspecteurs de cette langue afin d'améliorer son enseignement ainsi que sa didactique. Et cela se fera affirme-t-elle aussi bien au niveau de la langue ou encore de la culture ainsi que tous ses aspects festifs. Aussi, Nouria Benghabrit a mis en évidence la volonté d'accorder une grande place à la langue amazighe. Néanmoins, elle fera remarquer que pour ce faire, il faut s'en remettre aux spécialistes et experts en leur donnant la parole. Et pour cause, il tient aux académiciens de nous indiquer la bonne méthode qui permettrait de donner la place aux cultures. Cela passe évidemment par l'adaptation de la graphie de cette langue selon les cultures, à savoir le tifinagh pour le targui, l'arabe pour les Aurès et le M'Zab et la graphie latine pour la Kabylie. Dans le même ordre d'idées, elle souligne que dans le cadre du renforcement de l'enseignement de tamazight et de sa didactique, une action de formation a déjà été entamée. Evoquant le niveau pédagogique des élèves qui n'est pas des plus satisfaisants, la ministre a relevé que les raisons de cet état de fait sont multiples et complexes. «Il y a d'un côté la problématique de la formation et de l'autre celle de la didactique, s'ajoutent à cela le climat scolaire et l'environnement». Elle juge que ces éléments, une fois combinés, ont engendré cette situation. Par ailleurs, Nouria Benghabrit rassure et explique qu'à partir du moment où ces problèmes sont identifiés, il est possible de dire qu'une alternative existe, et que nous devons l'investir. Elle dira néanmoins que les résultats ne se manifesteront pas du jour au lendemain et qu'il faut un peu de temps pour que cela se concrétise.